La culture est-elle nécessairement un facteur de progrès ?
Extrait du document
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INTRODUCTION
Les sens de la culture sont extrêmement variés.
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Les termes latins cultura ou cultus évoquent des pratiques liées à la nature physique, et renvoient au
travail de la terre, à l'agriculture, au fait de cultiver.
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Mais la culture c'est aussi se cultiver, et la culture désigne alors une activité humaine qui semble bien
différente de l'agriculture – bien qu'il s'agisse ici et là de développer des potentialités.
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La culture c'est aussi plus généralement l'ensemble des activités culturelles humaines ; on pense à l'art
immédiatement, mais la culture c'est aussi le langage, les valeurs, les institutions.
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Dans son sens le plus large, la culture caractérise ce qui nous distingue du reste de la nature, et nous
oppose à elle.
Le terme « culture » peut ainsi regrouper l'ensemble des productions d'une société.
(parfois aussi le mot semble se vider de sa substance ; on le retrouve partout : on parle de « culture d'entreprise »,
de « culture jeune », de « culture populaire », du « respect des cultures », etc.
Il y a également un ministère de la
« culture »)
Présente tout autour de nous, la « culture » semble concerner toutes les activités de l'homme en société.
A ce titre
elle parait incontournable.
Que représente cependant cette omniprésence de la culture ? Est-elle corrélative d'une
progression de la société ? Le fait de se cultiver a une connotation incontestablement positive ; à l'image de la
culture d'une plante, quelque chose est développé, il y a une progression par rapport à un état initial.
Est-ce
nécessairement le cas pour toutes les sortes de cultures ? Toute la culture, toutes les cultures, marquent-elles
d'une manière ou d'une autre un progrès ?
Il faut évidemment se demander également à quel niveau le progrès se situerait-il.
Qu'est-ce qui progresse avec la
culture ? Concernant un individu qui se cultive, son savoir, ses connaissances progressent.
Mais pourrait-on dire
qu'il s'agit nécessairement d'un progrès moral, par exemple ? On a précisé que la culture pouvait caractériser ce qui
distingue l'homme de la nature.
Les menaces écologiques qui pèsent aujourd'hui sur la nature ne sont-elles pas
justement le fait de la culture ? Derrière tous les progrès du monde culturel, par opposition au monde naturel, n'y at-il pas des conséquences qui peuvent nous conduire à refuser l'idée selon laquelle toute culture est une marque de
progrès ?
En définitive, il s'agit de s'interroger à propos du potentiel progrès qu'entraîne la culture.
Il faut prendre soin d'élargir
le sens de la culture, mais aussi de varier les points de vue à partir desquels on peut parler ou non de progrès.
En première partie, on montrera que la culture est semble-t-il un progrès par rapport à l'absence de culture (l'état
de nature).
Si la culture est effectivement le signe de la perfectibilité de l'homme, on se demandera si toutefois
cette perfectibilité ne se retourne pas au final contre la nature humaine, voire la nature en général.
Enfin, en troisième partie, on rappellera quelles ont les exigences liées à l'idée de culture..
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