la culture est-elle facteur de division ou d'union?
Extrait du document
«
Discussion :
Dans une société marquée par ses fractures, ses ruptures et ses divisions, la cohésion sociale apparaît essentielle.
Cette cohésion n'a de
sens qu'autour de valeurs générales, très quotidiennes et concrètes : démocratie, tolérance, justice sociale.
Toutes ces notions participent
d'un long processus considéré comme l'aboutissement d'une culture : « d'une » ce qui signifie pas de toutes, et sous-entend la différence
entre « la » et « les » cultures.
Suggestion de plan :
Première partie : Cultures
« La culture se définit essentiellement par ce qui est partagé et transmis...
La culture c'est ce que nous avons en commun avec d'autres.
Toute la question est de savoir si cette culture sera la communication de tous ou la complicité de quelques-uns.
» (CLAUDE ROY, La main
heureuse.) À chaque société sa culture : la culture est le produit d'une société donnée : elle apparaît comme le ciment de celle-ci.
Tylor
(1871) : "La culture, c'est ce tout complexe qui comprend le savoir, la croyance, l'art, le droit, la morale, la coutume et toutes les autres
aptitudes et habitudes acquises par un homme en tant que membre de la société".
La culture façonne la personnalité de l'individu.
Il
existe des styles de vie propres à chaque société.
L'harmonie du groupe se réalise grâce à des valeurs, des normes sociales identiques à
tous.
Durkheim met en évidence le rôle d e la socialisation qui renforce la solidarité et évite les phénomènes de déviance.
Cette
perspective relativiste met en évidence le fait qu'il n'y a pas de société sans culture, mais qu'à chaque société correspond un imaginaire,
des mythes, des codes, même s'il existe des rattachements possibles à une culture plus vaste.
Deuxième partie : Culture et domination
Il y a instrumentalisation de la culture à d'autres fins que culturelles.
L'internationalisation des économies, sous toutes ses formes
(échanges, production, financement), peut gommer progressivement les spécificités socio-culturelles : rapports sociaux, rapport au temps,
au travail, à l'argent, formes d e sociabilité.
On se situe dans une logique d e subordination des pratiques culturelles à des enjeux
périphériques avec pour conséquence directe d'ignorer la revendication d'autonomie de la culture, et particulièrement d e la création :
indépendance à l'égard du politique et des partis, indépendance à l'égard des institutions culturelles gérées et contrôlées par les pouvoirs
publics, indépendance à l'égard du champ économique et de ses marchés, indépendance à l'égard du public et de la reconnaissance de
celui-ci à son égard.
Le rôle des grandes institutions (école, armée, Église) est de contribuer à l'affaiblissement des clivages entre milieux
sociaux, elles ont une fonction unifiante et intégratrice.
Si une plus grande maîtrise de la culture (connaissance des représentations, des codes, des formes et de leurs enjeux), peut faciliter une
meilleure insertion par l'identification et l'usage de repères culturels, si le développement de la créativité joue un rôle dans l'affirmation de
la personnalité et dans la capacité d'innovation, devenir plus "cultivé" provoque bien des ruptures et des transformations dans les
relations sociales (famille, réseaux de connaissances et d'amitiés).
Toute accession d'un individu à des formes culturelles non véhiculées
par son milieu est vécue le plus souvent par celui-ci comme une transgression et comme une contrainte pour son environnement en ce
qu'elle l'oblige, parfois, à revoir, modifier ou adapter ses propres codes et repères culturels.
Troisième partie : Vers quelle union ?
L'affaiblissement des grandes sous-cultures et le déclin des grandes institutions unifiantes se traduit par une hétérogénéité croissante des
modes de vie.
La culture s'individualise, chacun invente son mode de vie.
« Il appartient à la culture, à la pensée comme conscience que
l'individu prend sous la forme de l'universel, que je sois saisi comme personne universelle : en celle-ci tous sont identiques.
L'homme a
cette valeur parce qu'il est homme, non parce qu'il est juif, catholique, protestant, allemand, italien, etc.
» Hegel, Principes de la philosophie
du droit, 1821.
On se heurte donc à un paradoxe, tandis que la culture tente d'effacer les différences parce qu'elle les juge inacceptables (« II semble
que la diversité des cultures soit rarement apparue aux hommes pour ce qu'elle est : un phénomène naturel, résultant des rapports
directs ou indirects entre les sociétés; ils y ont plutôt vu une sorte de monstruosité ou de scandale.
» Lévi-Strauss, Race et Histoire, 1968.),
elle renonce par ailleurs à apprécier ce qui est commun aux hommes pour marquer des disparités irréductibles suscitant la haine et la
division.
Si la culture ne représente pas uniquement un facteur d'intégration, la situation est encore moins évidente avec la création.
Car celle-ci
présuppose une attitude autant qu'une manifestation de dissidence par rapport aux normes et aux codes culturels en général et plus
encore par rapport aux codes culturels de chaque milieu social ou culturel dans lequel elle se manifeste.
Conclusion :
« Tout homme persécute s'il ne peut convertir.
À quoi remédie la culture qui rend la diversité adorable.
» Alain, Vigiles de l'esprit..
»
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