La conscience règne mais ne gouverne pas
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«
Faut-il dire avec Paul Valéry que la conscience règne mais ne gouverne pas?
[Peu importe qu'il s'agisse de Valéry qui ait énoncé cette idée(on ne demande pas à un élève de terminal de
connaître un auteur qui n'est pas reconnu comme philosophe par les philosophes)].
Ce que l'on peut noter ici est
que le rapport de la c a l'homme qui la détient (i.e.
au psychisme, et peut-être au sujet) est pensé sur un mode
politique : la c est à l'individu ce que la reine d'Angleterre est à son empire, elle a une fonction de représentation,
mais en aucun cas, elle n'exerce le pouvoir exécutif.
En elle semble résider tout le pouvoir – sa légitimité tout du
moins [distinction essentielle sur laquelle peut s'articuler la réflexion : il est habile de l'évoquer presque incidemment
dès l'intro]– mais elle n'a dans les faits aucun pouvoir : la décision appartient à une force sur laquelle elle n'a pas
directement prise (dans l'analogie, le peuple qui élit ses représentants et qui lui délègue sa souveraineté).
La
réflexion va consister ici à tester la pertinence d'une telle analogie.
1.
Comment comprendre la formule de V ? Se servir de n'importe quelle doctrine mettant à mal l'idée
d'un esprit/âme/sujet ct/pour soi ...
tout puissant (ex : Freud, Nietzsche, Marx)
Freud va être amené à concevoir que bon nombre de maladies, mais aussi
d'actes quotidiens s'expliquent si l'on admet l'hypothèse de l'inconscient.
Il y
aurait en nous u « réservoir » de forces et de désirs (ou pulsions) dont nous
n'aurions pas conscience, mais qui agiraient sur nous..
Pour le dire
brutalement, en ce sens, l'homme n'agirait pas (ne choisirait pas ses actes e
toute connaissance de cause, dans la clarté), mais serait agi (c'est-à-dire
subirait, malgré lui, des forces le contraignant à agir) : il ne serait pas
« maître dans sa propre maison », il ne serait pas maître de lui.
Empruntons à Freud un exemple simple.
Un président de séance, à l'ouverture
dit « Je déclare la séance fermée » au lieu de dire « Je déclare la séance
ouverte ».
Personne ne peut se méprendre sur ses sentiments ; il préférerait
ne pas être là.
Mais ce désir (ne pas assister au colloque) ne peut s'exprimer
directement, car il heurterait la politesse, les obligations sociales,
professionnelles, morales du sujet.
Notre président subit donc deux forces
contraires : l'une parfaitement en accord avec les obligations conscientes,
l'autre qui ne l'est pas et qui ne peut s'exprimer directement, ouvertement.
Il y a donc conflit, au sein du même homme, entre un désir conscient,
conforme aux normes morales et un autre désir plus « gênant ».
Or, dans
notre exemple, ce second désir, malgré la volonté de politesse du président,
parvient à s'exprimer, mais de façon détournée, anodine : on dira que « sa
langue a fourché ».
Ici, l'exemple est simple dans la mesure où le président a sans doute
parfaitement conscience qu'il ne veut pas être là.
Mais dans bon nombre de cas, quand ma langue fourche, je ne
sais pas pourquoi, c'est-à-dire que j'ignore moi-même ce qui me pousse à dire tel mot plutôt qu'un autre.
Or pour
Freud le cas est exactement identique et s'interprète de même, comme le conflit entre deux désirs dont l'un est
gênant et peut être ignoré par le sujet.
Il n'y a pas d'actes innocents ou anodins.
Tous sont révélateurs d'un
affrontement en moi de deux forces.
L'hypothèse Freudienne de l'inconscient revient à dire que bon nombre d'actes « normaux » (oubli, actes manqués,
rêves), mais aussi « maladifs », pathologiques (névroses, psychoses, obsessions) s'expliquent en gros selon le même
schéma.
L'individu subirait un conflit psychique (dans son âme), conflit parfois extrêmement violent entre les normes
conscientes (morales, esthétiques, sociales) et des désirs qui bousculent et négligent ces règles.
Ce second groupe
de désirs, le sujet les trouverait, s'il en avait conscience, tellement monstrueux, qu'ils ne peuvent parvenir à la
conscience que sous une forme voilée, déformée, indirecte : le lapsus, le rêve, ou le symptôme maladif.
Le symptôme est donc un compromis entre le désir inconscient et inavouable que je subis, et les normes
conscientes et morales que j'accepte.
« Le moi n'est pas maître dans sa propre maison » signifie que je n'ai pas
conscience et que je ne maîtrise pas, ne contrôle pas une bonne part de ce qui se passe en moi-même, ce conflit,
ce symptôme.
L'hypothèse de l'inconscient est donc qu'une bonne partie de ce qui se passe en moi (dans mon âme, ma psyché) ne
m'est pas connu, m'échappe, et cependant influe sur moi.
C'est ainsi qu'il faut comprendre notre passage : la
psychanalyse se propose de « montrer au moi qu'il n'est seulement pas maître dans sa propre maison, qu'il en est
réduit à se contenter de renseignements vagues et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience,
dans sa vie psychique ».
La plupart des choses qui se passent dans l'âme échappent à la conscience.
Pour Freud, o a surestimé le rôle de la conscience dans la vie de l'âme, et ainsi on s'est privé des moyens :
¨
De comprendre bon nombre de phénomènes comme les lapsus et les rêves ;
¨
De soigner un certain nombre de maladies, qui ne peuvent s'expliquer que par le conflit psychique qui agite le
patient.
Adopter l'hypothèse de l'inconscient permet de comprendre et de guérir, c'est un gain de sens et de pouvoir.
Le but
de la psychanalyse est alors de faire en sorte que l'individu, au lieu de subir les forces qu'il ignore et ne contrôle pas
, puisse recouvrer sa liberté.
En effet, la psychanalyse découvre que « Je est un autre » pour reprendre Rimbaud.
Il y a en moi un autre , un
ensemble de forces, un inconscient qui me pousse à agir malgré moi.
Je subis un conflit dont je n'ai pas conscience,.
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