La conscience - philosophie: Kant et le moi
Publié le 29/01/2023
Extrait du document
«
Cet extrait de texte proposé à l’étude nous amène à nous questionner sur la
définition du “moi”.
Kant présente cette identité comme n’étant elle-même que le
résultat d’une activité, autrement dit que le « Je » est une fonction nécessaire de
la pensée (qui ne livre pas pour autant la connaissance de soi).
Qu'est-ce qui
définit l'homme ? Qu'est-ce qui distingue l'homme de tous les êtres vivants? Kant
montre pourquoi la conscience de l'homme caractérise l'homme et le distingue
de tous les autres êtres vivants : La conscience de soi institue l'homme comme
une "personne".
Mais quel est le processus pour atteindre cette prise de
conscience afin de devenir une personne à-part-entière, un sujet ?
Le texte se divise en trois parties : dans la première (lignes 1 à 7) Kant pose
la thèse du texte : l'homme est une personne.
Dans la seconde partie (lignes 8 à
16) Kant précise l'universalité de sa thèse.
Bien que la conscience de soi soit
universelle elle n'est pas pour autant innée (lignes 16 à 20).
Kant introduit sa thèse en définissant la conscience de soi dès la première
ligne du texte, décrite comme étant la possession du “Je dans sa représentation”.
On pourrait transposer cette phrase de la manière suivante: « Le Je pense doit
pouvoir accompagner toutes mes représentations ».
Le sujet conscient rassemble
dans l’unité du moi la diversité de ses représentations et de ses expériences sans
se perdre en chacune d’elle.
Ainsi, Kant pose le « sujet transcendantal »; en effet, la
conscience est la condition absolue de la permanence du « Je », de l’identité du
sujet.
Cela signifie que l'homme est capable de se saisir comme objet de ses
propres pensées.
Il entretient un rapport d'échange de soi sur soi ou sur le monde.
De cette manière on peut dire qu’il est conscient de chacune de ses pensées, car
il sait que c'est lui qui la formule (il pense par lui même consciemment).
Kant
souligne la capacité de l’homme de se saisir comme objet de ses propres pensées.
Cette capacité “eleve[rait] l’homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres
vivants sur la terre”.
Kant définit clairement l’importance de la conscience dans
notre condition humaine, qui nous différencie des autres êtres vivants incapables
de prendre conscience de leur propre condition.
Kant inaugure son premier argument au connecteur logique “Par là” et
s’interrompt à “disposer à sa guise”.
Le connecteur logique de conséquence “Par
là” présente la conséquence de la conscience de soi qui mène à la notion de
personne (“Par là, il est une personne”).
Cette notion porte la dialectique du corps
et de l'esprit mais renvoie surtout au sens moral : la personne est un être humain
ayant la capacité de discernement du bien et du mal.
Il est le maître de sa propre
personne et détient une dignité.
Autrement dit, il est dans la capacité de
s'individualiser, d’effectuer un mouvement réflexif de retour sur soi et de dire « je
».
Boèce avait défini la “personne” comme une « substance individuelle de nature
raisonnable ».
Cette définition a pour inconvénient de répondre à la question : «
Qu'est-ce ? », mais pas à la question « Qui est-ce ? ».
Kant se démarque ici en
considérant la conscience de soi comme un principe unificateur qui permet à
l'individu de ramener à lui tous les changements qui l'affectent (émotions,
comportements, etc.), pour se penser(" et grâce à l'unité de la conscience dans
tous les changements qui peuvent lui survenir, il est une seule et même
personne").
De cette manière, Kant affirme sa thèse : la conscience de soi
distingue l'homme de l'animal dans son être mais aussi dans sa valeur (ou
l’animal est présenté dans le texte au rang de “choses”).
De cette manière, Kant
rejoint la thèse de Descartes qui considère l'animal comme un corps sans esprit,
incapable dexprimer le cogito ergo sum.
En cela, l'animal est non seulement
différent, mais inférieur à l'homme.
La conscience de soi caractérise chez l'homme
une façon bien spécifique d'être au monde.
Étant donné qu’il est conscient de soi
(contrairement à un animal), l'homme possède une “dignité” que l’animal ne
possède pas.
La dignité de la personne humaine, dans le domaine juridique, est le
principe selon lequel une personne ne doit jamais être traitée comme un objet ou
comme un moyen, mais comme une entité intrinsèque.
Selon Kant, l'homme doit
être traité seulement comme un moyen, mais toujours aussi comme une fin en
soi.
Par conséquent, l’homme est un être libre et responsable dans la capacité de
donner une signification morale à ses actes.
L'animal par contre est semblable à
un objet “sans raison”, il n'a pas d'autre valeur que celle de l'instrument "dont on
peut disposer à sa guise".
Kant poursuit son expérience par une seconde étape constituant un
deuxième argument: “et ceci”à “(Charles veut manger, marcher, etc.)”.
Le
philosophe présente le fait que les hommes peuvent ne pas posséder dans leur
langue le pronom Je.
Mais pouvons-nous pour autant les considérer comme
inconscients ? L’homme est fait dans une condition qui lui permet de se
représenter son soi, même lorsque la langue ne lui en donne pas la possibilité (“et
ceci, même lorsqu’il ne peut pas dire Je, car il l’a dans sa pensée”).
Kant nous
présente ainsi le fait que la conscience de soi est universelle, qu’elle ne peut pas
être restreinte à un simple “Je”.
La conscience de soi est une conception trop
abstraite pour être conceptualisée universellement sous la forme d’un Je.
La
conscience de soi dépendra sera interprétée sur les mêmes idées de bases mais
ne sera pas traduite de....
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