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La conscience peut-elle sortir d'elle-même ?

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« Définitions: La conscience vient du latin conscientia, qui signifie « accompagné » (cum) de « savoir » (scire).

Être conscient signifie donc que lorsque l'on sent, pense, agit, on sait que l'on sent, pense ou agit.

Mais il convient de distinguer la conscience directe ou immédiate, qui accompagne ainsi tous les actes du sujet, de la conscience réfléchie, conscience qui se saisit elle-même comme conscience.

La première consiste à « avoir conscience », tandis que la seconde consiste à « être conscient d'avoir conscience ».

Le passage de l'un à l'autre serait le fait de « prendre conscience ». 1.

La conscience, miroir du monde. La conscience « reflète » en quelque sorte le monde.

Elle est un point de vue sur le monde, dans lequel le monde entier est présenté, mais sous un aspect seulement.

Leibniz le formule ainsi: «Toute substance est comme un monde entier et comme un miroir de Dieu ou bien de tout l'univers, qu'elle exprime chacune à sa façon, à peu près comme une même ville est diversement représentée selon les différentes situations de celui qui la regarde ».

Leibniz, Discours de métaphysique (1686), § 9. 2.

Le contenu de la conscience. La conscience est la faculté générale de représentation.

Mais il y a plusieurs façons de se représenter les choses: par les sens, l'imagination, la raison; et nos décisions, nos volontés, sont aussi des faits de conscience.

Descartes le résume ainsi: «Mais que suis-je donc? Une chose qui pense.

Qu'est-ce que cela? C'est bien une chose qui doute, qui connaît, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi et qui sent».

Descartes, Méditations métaphysiques (1647), II. 3.

Le risque du solipsisme. Le «solipsisme», c'est la solitude absolue.

Je suis sûr que «je pense» [voir «un auteur, une idée »: Descartes] ; mais suis-je sûr que les choses que je me représente existent en-dehors de moi ? C'est la question que pose Descartes: « Or maintenant, je sais avec certitude que je suis, et en même temps, qu'il se peut que toutes ces images et généralement tout ce qui est rapporté à la nature du corps, ne soient rien que des rêves ».

Descartes, Méditations métaphysiques (1647), II. 4.

La conscience de soi, propre de l'homme. Parce qu'il est le seul être qui parle, avec un langage articulé, l'homme a une conscience très particulière, qui fait sa spécificité par rapport aux autres animaux. « Posséder le "Je" dans sa représentation, ce pouvoir élève l'homme infiniment au-dessus de tous les êtres vivants sur la terre.

Par là, il est une personne; et grâce à l'unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir, il est une seule et même personne, c'est-à-dire un être entièrement différent, par le rang et la dignité, de choses comme le sont les animaux sans raison, dont on peut disposer à sa guise ».

Kant, Anthropologie d'un point de vue pragmatique (1798). Dès le moment où l'enfant commence à parler de lui à la première personne, il se saisit lui-même comme sujet pensant et conscient.

Cette faculté de la conscience à se prendre elle-même pour objet, qu'on appelle la "réflexivité" de la conscience, fait de l'être humain une personne (et non une simple machine), cad , chez Kant, un sujet moral responsable constituant une fin en soi. 5.

La conscience comme ouverture : la notion de « transcendantal » C'est peut-être une erreur de considérer la conscience comme une sorte de ballon, un contenant, «dans » lequel il y a des choses (des idées, des représentations).

Autrement dit, il faut la considérer autrement que comme une substance.

C'est à cause d'une telle représentation que peut se poser le problème.

de l'enfermement de la conscience en soi-même.

On lève le problème si l'on se représente la conscience comme une structure d'ouverture, qui donne sa forme à l'expérience.

C'est ce que dit la phénoménologie lorsqu'elle dit que «toute conscience est conscience de quelque chose»: «La perception de cette table est, avant comme après, perception de cette table.

Ainsi, tout état de conscience en général est, en lui-même, conscience de quelque chose, quoi qu'il en soit de l'existence réelle de cet objet et. »

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