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La conscience peut-elle être objective

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« Ce sujet peut être traité dans des perspectives différentes selon le sens que l'on donne au mot «conscience.'.

Si l'on considère la simple conscience psychologique, celle qu'a un sujet des objets extérieurs, la question portera sur le problème de l'objectivité de notre connaissance du monde.

En revanche, si l'on considère la conscience morale, on fera porter la question sur le problème de l' objectivité éthique.

Les deux problématiques ne sont d'ailleurs pas exclusives.

Nous examinerons ici celle de la morale, en rappelant quelques grandes positions philosophiques ; pour le problème de la connaissance, on trouvera des éléments de réflexion dans les différents sujets sur la vérité. 1.

Exposition du problème • Dire que la conscience morale peut être objective, c'est dire que la vérité des principes et des jugements moraux est indépendante de la conscience qui les conçoit, ainsi que de l'époque et de l'endroit à laquelle elle les conçoit. Une morale objective sera donc immuable et universelle. • On a tenté de plusieurs manière de démontrer l'existence d'une vérité morale objective ou, si l'on préfère, d'une morale objective. 2.

Quelques positions a) L'intuitionisme • C'est la théorie soutenant que la conscience possède une intuition, une vision directe, des principes moraux dont la vérité s'imposerait à elle avec évidence. La vérité de ces principes s'imposerait donc à tous les hommes, et les variations observées dans les jugements éthiques et dans les diverses morales des peuples proviendraient des différentes circonstances dans lesquelles les mêmes principes s'appliqueraient. • Une telle doctrine reposant sur un postulat, il est évidemment impossible de la réfuter comme il est impossible de la prouver. b) Le logicisme éthique • C'est la doctrine selon laquelle les jugements moraux seraient vrais parce qu'ils ne peuvent être niés sans contradiction.

Par exemple, «assassiner» signifiant «tuer par un acte de violence injuste, il serait contradictoire de dire qu'il est juste d'assassiner quelqu'un ; ou encore «voler» signifiant «s'approprier(ce à quoi on n'a pas droit», il serait inconséquent de dire qu'on a le droit de voler. • Cependant il est clair que la question n'est pas de savoir si "assassiner" ou "voler" sont des actes injustes — puisqu'ils sont définis comme tels —, mais de savoir, d'abord, situer ou prendre un bien peuvent être réellement injustes, donc de savoir s'il existe en fait des assassinats et des vols, et, dans l'affirmative, si, lorsque je tue quelqu'un ou lorsque je prends quelque chose, mon acte entre dans la catégorie de l'assassinat ou du vol. c) Le rationalisme • C'est la position défendue par Kant : la loi morale, c'est-à-dire le devoir, est la loi même de la Raison.

C'est pourquoi ses impératifs s'imposent à tous et sont catégoriques. • Mais on peut juger avec Hume que la raison, faculté logique de combiner des concepts, n'a rien à nous dire sur le bien et le mal. [ La conscience est ce point de départ absolu, fondement de tout jugement et de toute connaissance.

Elle est nécessairement objective puisqu'elle est la source de toute objectivité et de toute intelligibilité.] La conscience est la condition de toute signification La conscience apparaît comme la condition nécessaire et préalable de toute recherche de sens et de vérité. Elle fait de l'homme un sujet, capable de penser le monde qui l'entoure.

Avec le « je pense donc je suis », Descartes place la conscience, le sujet, à la racine de toute connaissance possible.

La conséquence essentielle est le primat de la conscience, et sa différence d'avec la matière.

Redonner à l'homme une place dans un univers infini et vide de Dieu, assurer la dignité de la conscience, et jeter les bases de la science moderne, tels sont les objectifs que la métaphysique cartésienne s'est assignée.. »

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