La conscience permet-elle de se connaître?
Extrait du document
«
Analyse du sujet :
Le sujet pose une question à laquelle nous sommes invités à répondre par « oui », « non », ou de manière
nuancée, ceci à chaque fois avec les références qui s'imposent et de manière argumentée.
La conscience peut être entendue dans un double sens : elle est premièrement un caractère de l'homme.
Qu'un
homme soit conscient signifie qu'il est présent à lui-même, à l'inverse de celui qui a perdu conscience.
Mais la
conscience peut encore s'opposer à l'inconscience.
Dans ce sens, elle désigne plutôt la qualité de celui qui
« comprend ce qui se passe », qui envisage objectivement et de manière distancée une situation (« j'ai bien
conscience de votre problème ! »).
L'inconscience, à l'inverse, désigne le défaut de celui dont on peut dire que
dans une certaine situation, il fait n'importe quoi.
Se connaître, c'est alors faire retour sur soi, ce qui suppose de s'envisager soi-même de manière réflexive.
Le
problème est justement que connaître suppose déjà d'être conscient, si bien qu'il est difficile d'envisager que la
conscience puisse être quelque chose comme un outil qui permettrait de se connaître.
Cela reviendrait à tenter
avec un marteau de taper sur lui-même !
Notons encore qu'on peut distinguer deux types de connaissances : la connaissance objective, par exemple
celle d'un théorème de mathématique ; et une connaissance plus « intuitive » ou « instinctive » qui n'est pas
forcément consignée dans un manuel.
Par exemple, la connaissance de telle ou telle pratique artistique ou la
connaissance à laquelle l'artisan fait appel lorsqu'il exerce son métier.
Celle-ci est donc plus proche du savoirfaire ou du savoir pratique que de la connaissance théorique.
Problématisation :
Le premier problème consiste à déterminer si la conscience est ou non capable de s'envisager réflexivement, de se
prendre en vue sans l'aide d'autre chose qu'elle même.
Il faudra se demander dans un second temps si dans ce cas,
c'est bien à une connaissance de soi que l'on est parvenu et quelle est la nature de cette connaissance.
Proposition de plan :
I – La conscience peut-elle par elle-même se connaître ?
La connaissance de soi commence par la détermination de ce que l'on est.
Descartes, avec son fameux « je pense,
je suis » veut montrer en premier lieu que j'existe.
Le simple fait que je pense ou que je sois conscient interdit
d'envisager que nous ne soyons rien.
Même le plus perfide des Dieux trompeur ne peut empêcher que je sois,
puisque s'il me trompe, c'est bien que quelqu'un est trompé, à savoir moi.
La conscience, par conséquent, m'assure
de mon existence.
Me permet-elle de dire ce que je suis ?
Du fait que du « je pense », on puisse déduire indubitablement le fait que « je suis », cela signifie que je suis
justement une chose qui pense.
Ainsi, sans l'intervention d'aucune aide extérieure à ma propre conscience, et même
si un Dieu tout puissant me trompait, je peux affirmer cette première connaissance fondamentale de moi-même, à
savoir que je suis une chose qui pense.
Nous venons de montrer avec Descartes que la conscience pouvait à elle seule parvenir à fonder une connaissance
indubitable de notre être, c'est-à-dire de soi-même.
Elle n'a donc pas besoin d'autre chose qu'elle-même pour se
connaître.
Notons que ce type de connaissance est objective : je suis une chose, et de plus une chose qui pense.
Transition :
Mais, à vrai dire, c'est à une connaissance bien pauvre que nous avons aboutit.
En disant que nous sommes une
chose qui pense, nous n'avons rien appris sinon que nous sommes une chose qui est consciente d'elle-même.
Cette
connaissance est quasiment circulaire.
II – Puis-je me connaître comme étant conscient d'autre chose que de moi-même ?
La question est de savoir si par ce retour sur soi, nous pouvons connaître autre chose de nous même que le simple
fait que nous soyons.
Par exemple, peut-on connaître avec certitude le fait que nous soyons conscient d'un monde
qui nous entoure ? L'enjeu est de taille puisque si rien ne fonde cette connaissance, alors je puis bien être
complètement isolé ou dans un monde qui n'est qu'une illusion..
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