La conscience est-elle une connaissance de soi ?
Extrait du document
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Analyse du sujet :
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Le sujet met en oeuvre trois notions : conscience / connaissance / soi.
Il faut traiter ces trois
termes en même temps pendant la dissertation en ce posant la question de leurs rapports.
La question est tout d'abord celle de l'identité ou de la différence entre deux relations (la
conscience et la connaissance) à un (supposé) même objet (le soi).
Il y a donc déjà deux questions : s'agit-il du même "soi" selon qu'on en a conscience ou
connaissance (ce qui conduit à s'interroger sur la nature de la conscience et de la connaissance tout autant
que sur la nature du "soi") ? Si oui, alors quelle différence reste-t-il entre la conscience et la connaissance
de cet objet ? Si non, qu'est-ce qui est respectivement l'objet de la conscience et de la connaissance : il
s'agira alors d'interroger les différents sens du "soi" (le Moi, le sentiment du moi, mon corps...) ?
Si l'on s'interroge sur la notion de conscience on remarque qu'on peut également la déterminer
comme une chose / objet et pas comme un rapport : on peut dire "je suis une conscience", mais pour la
connaissance seulement "j'ai une connaissance" : dans ce dernier cas, la connaissance désigne un rapport
entre "moi" et une "chose" (cf.
le chap.
sur la vérité).
Mais le moi, ce peut être alors le "soi" ou encore la
"conscience".
On remarque également dans la formulation du sujet la différence entre "la" conscience et "une"
connaissance.
Cela suppose qu'il n'y aurait qu'une conscience de soi, alors qu'il serait possible d'avoir
plusieurs connaissances de soi : il faudra donc s'interroger sur la possibilité ou non d'avoir plusieurs
consciences de soi et ce que cela peut vouloir dire d'avoir plusieurs connaissances de soi.
Si l'on s'interroge sur la notion de "soi" on remarque : que le soi est bien souvent déterminé comme
"ma" conscience ce qui revient à la formulation suivante du sujet : "la conscience de ma conscience est-elle
une connaissance de ma conscience ?".
Mais alors le sujet se redouble : si le soi est "ma" conscience, et si "moi", c'est la conscience que
j'ai de moi, alors le soi est la conscience de ma conscience, laquelle, en tant que mienne, est encore
conscience d'une conscience et ceci à l'infini.
Ce qu'on doit retenir ici, c'est que le soi paraît être une
conscience infinie qui se redouble, à la différence d'autres objets (chap.
sur la conscience).
Mais on peut aussi le déterminer comme étant par exemple mon corps (cf.
le chap.
la matière et
l'esprit) : la question devient alors : "la conscience de mon corps est-elle une connaissance de mon corps ?"
(et là, on voit que la réponse peut paraître négative ici : je peux avoir conscience que mon corps est malade
lorsque je souffre mais je ne connais pas pour autant par exemple l'état de mes cellules).
Problématisation :
Il s'agit de partir de la question (qui suppose une réponse en oui ou non) et de montrer pourquoi on ne peut pas
répondre simplement à la question.
Si je réponds "oui", alors comment se fait-il que je ne connaisse pas mon corps ?
Est-ce parce que ce n'est pas "soi" ? Si je réponds "non" : on voit bien que la conscience de soi permet de savoir
que le "soi" est une conscience.
Or, le fait de savoir que je suis une conscience, pourquoi cela serait-il différente de
connaître que je suis une conscience ?
Le problème est donc le suivant : il faut admettre une grande affinité entre la conscience de soi et la connaissance
de soi dans la mesure où il n'y a pas de connaissance sans conscience et que la conscience de soi étant certaine,
est ainsi rapprochée de la connaissance.
Mais le soi n'est pas un objet comme un autre, et dès lors vient troubler la
conception traditionnelle que l'on a de la connaissance (la connaissance doit porter une un objet nécessaire et
général, pour être elle-même certaine et universelle).
Se pose donc alors la question de savoir si la conscience de
soi est identique à la connaissance de soi.
Proposition de plan
1.
On peut soutenir que la conscience de soi est une connaissance de soi car :
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La conscience est une connaissance immédiate comme le souligne Descartes (voir la thèse du
cogito comme première vérité la plus certaine et indubitable, donc la première des connaissances
(Méditations).
Cela implique que la différence connaissance et conscience n'est que la différence entre ce qui est
médiat et ce qui est immédiat : dès lors ce n'est pas le "soi" qui est en question mais comment on y parvient.
J'aurais donc conscience de moi et connaissance de l'autre (le chap.
sur autrui peut aider ici).
Autrement dit
: la conscience est une connaissance en première personne (le "je"), la connaissance étant toujours en
troisième personne (le "il").
Ex : je ne connais jamais ce qui n'est pas moi "de l'intérieur".
Mais alors intervient un problème : certes la conscience de moi est certitude immédiate du moi, la
connaissance de l'autre, pour ce qu'elle a de certitude, supposant des preuves etc.
étant médiate.
Mais
n'est-ce pas confondre la contenu (de la conscience et de la connaissance) avec la façon dont il nous est
donné : dans un cas certitude, dans l'autre cas certitude relative aux preuves ? Car ici, c'est bien
présupposer que c'est le même "soi" qui est donné.
Transition : cela présuppose enfin que c'est bien à chaque fois au même "soi" que l'on a affaire et que ce "soi" est
un objet comme un autre.
Il faut donc interroger ce présupposé..
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