La conscience est-elle le produit de la société ?
Extrait du document
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Vocabulaire:
PRODUIT: cad le résultat de diverses opérations, de diverses causes qui se sont enchaînées.
Société : association d'individus qui constitue le milieu où chacun s'intègre.
Toute espèce vivante est plus ou
moins sociale ; mais tandis que les sociétés animales sont naturelles et gouvernées par l'instinct, les sociétés
humaines, organisées selon des institutions mobiles, véhiculent une culture.
La conscience vient du latin conscientia, qui signifie « accompagné » (cum) de « savoir » (scire).
Être conscient
signifie donc que lorsque l'on sent, pense, agit, on sait que l'on sent, pense ou agit.
Mais il convient de distinguer la
conscience directe ou immédiate, qui accompagne ainsi tous les actes du sujet, de la conscience réfléchie,
conscience qui se saisit elle-même comme conscience.
La première consiste à « avoir conscience », tandis que la
seconde consiste à « être conscient d'avoir conscience ».
Le passage de l'un à l'autre serait le fait de « prendre
conscience ».
Étymologiquement, le terme « morale » vient du latin mores qui signifie "relatif au moeurs".
La morale telle qu'elle
se définit traditionnellement est un ensemble de règles de conduite et de valeurs au sein d'une société ou d'un
groupe.
L'exigence morale détermine ce que l'on doit faire et cette exigence varie selon les sociétés dans lesquelles
on vit.
Il y a en effet, certains actes jugés immoraux dans certains pays qui sont considérés comme parfaitement
normaux dans d'autres.
D'ailleurs, il faut bien voir que la conscience morale est souvent influencée par les lois qui
sont spécifiques dans chaque pays.
Pourtant comment les hommes pourraient se comprendre s'ils ne partageaient
pas quelques notions communes innées? En effet, il existe des tribunaux internationaux, c'est que l'homme a en lui
une conscience morale qu'il partage avec tous les autres hommes? De plus, la vérité conscience morale ne doit-elle
pas remettre en question ce qu'elle reçoit de la société, pour réfléchir sur ce qu'il convient de faire?
L'exigence morale comme notions relatives
" Les lois de la conscience que nous disons naître de la nature naissent de la coutume" Montaigne
En effet, la diversité des coutumes semble nous indiquer que les notions de bien et de mal changent d'une société à
une autre, et dans une même société, en fonction du temps.
Il est possible qu'un acte soit défendu par la morale
dans un pays et autorisé voire encouragé dans un autre.
Par exemple, il est admis en Chine de manger du chat; en
Occident, cela apparaîtrait contre morale et est répréhensible.
De plus, les lois, qui nous dictent ce qui est juste, ce qui ne l'est pas et qui sont souvent au fondement des
jugements moraux sont totalement relatifs aux pays dans lequel on vit.
Tout système juridique est en effet relatif à
une société.
On peut donc déplorer le caractère changeant des lois, et la relativité de la justice institutionnelle :
"Plaisante justice qu'une rivière borne! Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà" constate Pascal.
Pour le
philosophe, il n'y a que la coutume qui puisse fonder le principe d'équité.
C'est donc la société qui fournit la morale.
C'est un phénomène social au même titre que les rites, le langage, les
politesses.
De plus, pour Durkheim, la conscience individuelle n'est qu'un écho de la conscience collective en nous.
"C'est la société qui nous forme moralement" " Notre conscience morale est son oeuvre et l'exprime; quand notre
conscience parle, c'est la société qui parle en nous." ( L'éducation morale)
De plus, cette voix a un ton de commandement et la morale est vécue comme autorité à laquelle on ne peut
échapper.
Mais si les règles qui régissent l'exigence morale, les notions de bien et de mal sont relatives alors comment les
hommes de différentes cultures peuvent-ils s'entendre?
L'exigence morale comme donnée de la raison innée
"Je dis que le respect de la vie d'autrui n'est pas un devoir social, attendu qu'il existe indépendamment de
l'existence ou de la nature d'une société quelconque.
" Alain.
Il existerait au contraire certaines exigences morales
qui sont indépendantes de toutes culture et applicables en tout temps et en tout lieu.
De plus, Lévi-Strauss a bien mis en évidence que la prohibition de l'inceste était universelle et était le fondement de
toute société, de tout passage de la nature à la culture, cela veut donc bien dire qu'il existe des caractères
universaux de la conscience morale.
Dans Protagoras de Platon, Protagoras soutient que tous les sentiments moraux
sont innés.
Prenant cette réflexion comme point de départ, Kant va chercher à déterminer s'il n'existe pas une loi morale a
priori, c'est-à-dire qui ne serait pas apprise par l'expérience ou par la société.
Il formule alors ce qu'il nomme
l'impératif catégorique, c'est-à-dire un impératif qui se vaut par lui-même, indépendamment de nos désirs et de
toutes choses extérieures.
Voici sa première formulation : " Agis comme si la maxime de ton action pouvait être
érigée par ta volonté en loi universelle de la nature "..
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