La conscience de soi peut-elle être objetde connaissance ?
Extrait du document
«
Vocabulaire:
OBJET (n.
m., étym.
: latin ob-jectum : ce qui est placé devant ; chose).
1.
— Tout ce qui est présenté par la
perception, avec un caractère stable et indépendant du sujet (objet externe) ; pour la phénoménologie, l'objet est
déterminé par la visée de la conscience (cf.
sens 3).
2.
— Tout ce qui se présente à un sujet, s'offre à la pensée,
et qui est distinct de l'acte de représentation ou du sentiment (donc du sujet), c.-à-d.
aussi bien le percept,
l'image, l'idée, que l'objet externe ou la personne aimée.
3.
— Le but qu'on se propose d'atteindre (cf.
un objectif).
CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.
— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.
2.
— Discerner, distinguer
quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.
— Posséder
une représentation de quelque chose, en part.
une représentation exacte.
4.
— Connaissance: a) Acte par lequel un
sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.
b) Résultat de cet acte.
La conscience vient du latin conscientia, qui signifie « accompagné » (cum) de « savoir » (scire).
Être conscient
signifie donc que lorsque l'on sent, pense, agit, on sait que l'on sent, pense ou agit.
Mais il convient de distinguer la
conscience directe ou immédiate, qui accompagne ainsi tous les actes du sujet, de la conscience réfléchie,
conscience qui se saisit elle-même comme conscience.
La première consiste à « avoir conscience », tandis que la
seconde consiste à « être conscient d'avoir conscience ».
Le passage de l'un à l'autre serait le fait de « prendre
conscience ».
Si la conscience est souvent présentée comme un fait d'expérience évident et premier, il s'en faut que cette
évidence aille de soi : le moi ou la conscience de soi accompagne peut-être toutes les représentations, mais peuton jamais le saisir comme un moi pur, c'est-à-dire indépendamment d'un contenu de représentation qui l'accompagne
? N'est-ce pas un argument qu'on peut avancer contre l'idée d'en faire un principe et le fondement de toute
connaissance ? C'est en tout cas un type d'objection qu'on peut trouver chez Hume lorsque, dans le Traité de la
nature humaine, il rappelle que le moi lui-même n'est pas un fait d'expérience originaire : seules le sont les
impressions sensibles particulières dans leur succession.
Ce genre de raisonnement interdit de faire de la conscience
un objet ayant une réalité substantielle et, peut-être, de faire droit à la prétention d'en faire une région de l'être à
part entière ayant des lois spécifiques.
Que le moi ou la conscience de soi ne puisse être le socle et le principe fondamental d'une science peut aussi se
soutenir par des arguments d'ordre méthodique.
En effet, si la conscience est un fait relevant de l'expérience
immédiate que le sujet a de lui-même comme moi pensant, comment le connaître si ce n'est par observation directe,
c'est-à-dire par réflexion et par introspection de soi ? Mais dans cette hypothèse, la conscience est à la fois
observatrice et observée, sujet et objet.
On est en droit de soupçonner qu'elle se modifie à mesure qu'elle se décrit,
et que l'illusion, c'est-à-dire l'erreur intéressée, est toujours la conséquence la plus probable d'un jugement dont
l'auteur est à la fois juge et partie.
C'est là un obstacle qui fait dire à Auguste Comte que « par une nécessité
invincible, l'esprit humain peut observer directement tous les phénomènes, excepté les siens propres ».
Examen de l'énoncé:
Conscience de soi: distinguer 3 aspects.
La conscience qui accompagne toute pensée, action ou sentiment.
La
conscience de soi comme retour réflexif sur soi et son propre vécu.
La conscience de soi comme "je pense" atteint
dans la certitude du cogito.
Connaissance: la connaissance n'est pas seulement la certitude d'exister, mais la saisie de ce que l'on est.
Il n'y a
de connaissance que d'un objet dont on poursuit la construction du concept.
Reformulation:
Qu'est-ce que révèle la conscience de soi ? Suffit-elle à l'élaboration d'une connaissance objective de soi.
Où
chercher les conditions d'une telle connaissance ?
Démarche possible (plan détaillé):
1ière partie:
La conscience est le savoir qui accompagne toute activité de l'esprit, nous en avons une expérience immédiate Ceci
correspond à l'étymologie du mot "conscience", avec connaissance.
Pourtant on peut s'interroger sur la vérité d'une
telle évidence.
Ici, Descartes est utile qui cherche une vérité absolue par le moyen du doute méthodique et
hyperbolique.
Il aboutit au cogito qui est du même coup la certitude de mon existence.
Ce que nous apprend le cogito, c'est la réalité de mon existence en tant qu'acte de pensée, indépendamment de
tout objet de pensée; et par ailleurs l'identité du "je" à travers la diversité de ses actes.
Aussi, la conscience de soi
est une connaissance en ce sens qu'elle révèle une certitude..
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