La conscience (cours de philo)
Publié le 18/09/2022
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LA CONSCIENCE EN PHILOSOPHIE: COURS &
CITATIONS
Au programme de notre dictionnaire de philosophie : la conscience
ATTENTION !!! Ce document est le fruit d’une longue recherche de Samuel
pendant les vacances… donc prière de ne point divulguer ceci.
La conscience en philosophie
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Table des Matières [Cacher]
1 La conscience en philosophie
2 Définitions générales du concept de conscience :
3 Cours sur la notion de conscience
o 3.1 Introduction
o 3.2 Problématique
o 3.3 I) Descartes : La conscience va aboutir comme positivité
fondatrice.
o 3.4 II) La Conscience est une activité
o 3.5 III) La conscience et la temporalité
o 3.6 IV) « Toute conscience est conscience de quelque chose » :
Husserl.
o 3.7 V) La mise ne doute de la suprématie de la conscience sur le
corps.
o 3.8 Conclusion
4 Définitions particulières de philosophes sur la conscience / la
subjectivité :
Dans l'Antiquité, la conscience n'existait pas : seul le “noos”, l'esprit
connaissant, avait une valeur.
C'est la modernité philosophique qui a donné
au sujet une conscience.
Descartes l'a posée comme le socle de la
connaissance car la conscience a résisté au doute méthodique, elle peut
donc servir de fondement sur lequel s'édifierait l'ensemble du savoir (cf.
La
Métaphysique de Descartes).
Kant, Hegel, ou encore Sartre reprennent à
leur compte cet acquis de la philosophie moderne.
Définitions générales du concept de conscience :
– Du latin conscientia : connaissance partagée avec un autre
– Sens psychologique : connaissance, intuition ou sentiment qu'un sujet
possède de lui-même, de se états et de ses actes
– Sens moral : capacité de formuler des jugements moraux, sur le bien et le
mal
Cours sur la notion de conscience
Introduction
« Conscience » : cum scientia (latin).
La conscience : activité psychique qui
fait que je pense le monde et que je me pense moi-même.
Et ce parce que la
conscience est une mise à distance.
La conscience est mise à distance :
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De l’homme face au monde
De l’homme face à lui-même
La conscience : ce qui fait que je ne suis pas posé dans le monde comme
peut l’être un objet mais que je me rapporte au monde, que je le vise, que je
m’y projette.
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Etre conscient, c’est sentir, agir, penser et savoir que je sens, que je
pense et que j’agis.
L’homme n’est pas posé dans le monde, il s’y
rapporte.
Par la conscience, le monde devient objet de connaissance
et de réflexion.
Etre conscient des actes accomplis et des pensées élaborées n’en
fournit pas pour autant l’intelligibilité.
De plus, la conscience est une
mise à distance de l’homme par rapport à lui-même.
Elle peut être ce
qui lui inflige des expériences douloureuses : ex : la conscience morale,
la culpabilité, le remords.
Ex : Crime et châtiment (Dostoïevski) avec le
personnage de Raskolnikov: après le double meurtre de l’usurière et
de sa sœur.
Par la conscience morale, l’homme fait l’épreuve d’actes
dans lesquels il a du mal à se reconnaitre.
En ce sens, la conscience
signifie moins l’accès à une identité stable, définie qu’à une tâche à
effectuer.
Problématique
En quoi la conscience fait elle la grandeur et la misère de l’homme ?
La conscience : ce qui permet la connaissance
La conscience permet à l’homme de répondre de ce qu’il est.
Ceci l’élève audessus de l’animal.
Mais ce phénomène est aussi ce qui le sépare de l’immédiateté et de
l’innocence de l’instant.
La conscience est donc synonyme de dignité, elle est ce qui permet à
l’homme de penser le monde et de se penser lui-même.
Mais cette dignité a
un prix, elle est une libération qui impose la nécessité de devoir répondre de
ses actes et de les assumer.
Parallèlement à cela parce qu’elle permet la
pensée, elle est ce qui permet le questionnement philosophique.
Si la conscience est ce qui permet le raisonnement philosophique, il semble
nécessaire de s’interroger sur l’origine de cette interrogation.
A la question « connais-toi toi-même », Socrate répond : « je sais que je ne
sais rien ».
Négativité de la connaissance : le savoir se pose ici comme la
conscience de ne rien savoir.
I) Descartes : La conscience va aboutir comme positivité fondatrice.
Les méditations métaphysiques.
« Cogito ergo sum »
Remise en question des perceptions, des opinions et des jugements.
Le
doute est un outil, il est méthodique, radical et systématique.
Il a pour but
d’aboutir à la découverte d’une vérité fondatrice, indubitable et certaine à
partir de laquelle la science et la connaissance pourraient être refondées.
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On doute du plus simple au plus complexe : le plus simple : douter des
5 sens : plutôt que de douter de chacune de mes perceptions ce qui
serait infini, il faut douter de ce qui permet la perception : les 5 sens.
Cf texte du morceau de cire et de la tour qui semble carrée et qui en
fait est ronde.
Les sens sont donc trompeurs.
Si les sens sont trompeurs, il est nécessaire de douter ce qui fonde
mes 5 sens : le corps.
Descartes doute de l’existence de son propre
corps.
Mais si mes sens sont trompeurs, mes pensées peuvent aussi
l’être :doute quant aux vérités mathématiques.
Comme celles-ci ne
procèdent pas de l’expérience et sont dans mon esprit, il faut bien
qu’un être les y ait mises.
Douter de ces vérités, c’est donc
nécessairement poser l’hypothèse de l’existence d’un Dieu qui ne
cesserait de me duper.
D’où l’hypothèse de l’existence d’un malin
génie.
Début de la conclusion : je puis douter de toute mais pour
douter il faut que je pense et pour penser il faut que je sois : je pense,
je suis.
Dès que je pense et aussi longtemps que je pense, je suis.
L’unique certitude qui résiste au doute : « je pense donc je suis ».
Mais cette
vérité affirme le fait que j’existe, elle ne me dit pas la nature de ce que je
suis.
Etre conscient d’exister ne m’informe pas sur l’identité de cet existant.
La conscience peut-elle être objet de connaissance ?
II) La Conscience est une activité
•
La conscience : une activité qui accompagne mes représentations
Kant : Logique (intro) 1800
Contrairement à Descartes qui définit la conscience comme une chose, Kant
la présente comme une activité.
La conscience est une fonction nécessaire
de la pensée mais ne me donne pas la connaissance de ce je que je suis.
Pour identifier ce moi, il est nécessaire que le pouvoir d’indentification soit
initialement dans la conscience, pouvoir d’identification qui permet d’établir
la relation entre sujet et objet.
Kant distingue la « représentation » de la
« connaissance », la « matière » de l’ « intuition », la « sensibilité », la
« forme », l’ « entendement ».
Selon Kant, la connaissance procède de deux sources : la sensibilité et
l’entendement : sans la sensibilité l'entendement est vide, sans
l’entendement, la sensibilité est aveugle.
(cf.
La Critique de la Raison Pure)
Sensibilité : faculté par laquelle les objets me sont donnés : réceptivité,
sensation.
Entendement : faculté intellectuellepar laquelle les objets sont pensés :
faculté de connaitre.
Faculté intellectuelle qui produit les concepts à partir
desquels des intuitions sensibles sont reliées entre elles et ordonnées car
subsumées.
« Subsumer » : ranger une intuition sensible sous un concept, donc
identifier, connaitre.
Ex : celui qui voit une maison pour la première fois : simple intuition.
Celui qui voit une maison et qui a déjà dans son entendement le concept de
maison en a la représentation.
Le « je » accompagne toutes mes représentations et les unifie.
La
conscience, le « je » est originaire.
Il est ce qui permet cette unification et la
conscience de soi procure aux représentations leur cohérence.
Pour que les
représentations soient unifiées, il faut admettre ce pouvoir unificateur
comme ce qui permet la connaissance, donc le penser comme originaire.
La
conscience est donc une activité, elle est un pouvoir de synthèse.
Le sujet ne
peut prendre conscience de lui-même qu’à travers cette activité.
Comme, la
conscience de soi ne peut apparaitre que lorsqu’elle se réalise, elle ne peut
pas être une connaissance de soi car elle est ce qui permet la connaissance.
La conscience, lorsqu’elle se prend elle-même pour objet de pensée ne peut
se penser à vide.
Elle se pense à partir des contenus de pensée qui
l’investissent.
La conscience présente ainsi un caractère paradoxal, elle est ce qui permet la
connaissance de l’objet, mais elle ne peut être elle-même objet de
connaissance.
La conscience immédiate et la conscience réfléchie, la connaissance du
monde, la connaissance de soi.
La conscience de soi se définit comme la
possibilité pour le sujet de prendre pour objet de connaissance ses états de
conscience : la conscience se retourne sur elle-même pour penser ses
contenus de pensée.
La conscience participe ainsi de deux mouvements :
1.
La conscience immédiate : elle est celle qui accompagne les actes du
sujet : avoir conscience de quelque chose
2.
La conscience réfléchie : celle dans laquelle le sujet se pense lui-même
comme conscient de quelque chose.
Exemple :
Kant : le passage de la simple conscience de soi « Charles veut manger » à
« je veux manger » : la conscience de soi : Kant : « Avant il se sentait,
maintenant il se pense »
Les deux mouvements fonctionnent ensemble : toute conscience est
toujours conscience de quelque chose et je ne peux prendre conscience de
ce que je suis qu’en me regardant au travers des actes accomplis : la
conscience réfléchie présuppose la pensée immédiate.
De la même façon, le
sujet ne peut avoir conscience de quelque chose que parce qu’il s’y sait
présent : je n’ai conscience du monde que pace que je suis conscient d’y
être : la conscience immédiate présuppose la conscience réfléchie.
Elles sont
donc inscrites dans une activité, dans un mouvement, donc dans une
temporalité qui entrelace la conscience immédiate et celle réfléchie sans
pour autant les faire coïncider.
Cette absence de coïncidence avec soi clairement chez Bergson.
Cette non
coïncidence apparait avec la notion de durée.
Le mouvement effectué inscrit la conscience dans la durée.
La conscience
établit une relation entre le passé, le présent et l’avenir.
III) La conscience et la temporalité
Texte de Bergson : l’énergie spirituelle
1.
La conscience est conservation du passé.
2.
La conscience est mouvement vers l’avenir.
3.
Donc la conscience est un lien entre le passé et l’avenir car c’est le
rapport à la mémoire et au projet qui caractérise la conscience.
Bergson lie le savoir à la mémoire et à l’anticipation.
La mémoire est une
fonction du passé.
1.
La conscience est attention portée au présent.
Elle est donc
fondamentalement pratique.
2.
La conscience chez Bergson est une chose concrète, c’est-à-dire une
réalité dont nous faisons l’expérience à chaque instant.
Elle apparait
d’autant plus clairement qu’elle se réalise à chaque rapport au monde
car elle accompagne chacune de nos perceptions et chacun de nos
actes.
3.
La conscience se caractérise par la mémoire : une conscience sans
mémoire serait une conscience « inconsciente », une conscience sans
conscience d’elle-même (une conscience qui ne pourrait jamais rien
identifier et serait ainsi confrontée à un perpétuel inconnu).
Or la
conscience est le lieu dans lequel les événements s’impriment.
Elle se
définit d’abord par la....
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