La conscience comme principe ?
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VOCABULAIRE:
PRINCIPE: Du latin principium, « commencement », origine » (de princeps, « premier »).
Origine, cause première des choses.
En logique, loi fondamentale de la pensée (exemple : le principe de noncontradiction).
Dans les sciences, proposition première posée au fondement d'un raisonnement ou d'une
démonstration.
En morale, règle de conduite ou norme des
jugements pratiques (exemple : avoir des principes).
Pétition de principe : faute logique qui consiste à s'appuyer, au
début d'un raisonnement, sur la thèse qu'il s'agit précisément de démontrer.
Conscience
Au sens général, la conscience est le savoir intérieur immédiat que l'homme possède de ses propres pensées,
sentiments et actes.
La conscience exprime ainsi notre capacité de réflexion et le pouvoir que nous avons de viser
autre chose que nous-mêmes.
Son essence est, selon Husserl, l'intentionnalité.
Conscience morale
Capacité propre à l'homme de pouvoir juger ses actions en bien comme en mal.
Si elle est susceptible de nous faire
éprouver du remords et de la mauvaise conscience, la conscience morale fait pourtant notre dignité.
1.
L'expérience de la conscience
La conscience est avant tout un acte : en me rendant compte que je pense, je fais l'expérience de la conscience.
Indépendamment de tout objet extérieur, cette conscience de soi est la preuve de mon existence comme sujet, du
moins pendant tout le temps que j'y pense.
Dans les Méditations métaphysiques, Descartes met ainsi en doute
l'existence du monde sensible et même de son corps : douter, se tromper, penser, sont les preuves de mon
existence.
En essayant de douter de tout, une vérité résiste néanmoins au doute : la conscience de douter, qui me
révèle l'existence et la réalité de ma pensée.
2.
La conscience pure comme sujet logique
S'il n'y avait pas l'unité de ma conscience, toutes mes représentations ne pourraient pas être unifiées.
On peut
donc, avec Kant (Critique de la raison pure), distinguer la conscience pure, dont je ne peux faire l'expérience, mais
qui est la condition de toute expérience, et la conscience empirique, qui est l'expérience que je fais à chaque
perception d'un nouvel objet.
SUPPLEMENT: Je pense donc je suis (Descartes).
Cette phrase apparaît au début de la quatrième partie du « Discours de la
méthode », qui présente rapidement la métaphysique de Descartes.
On a
donc tort de dire « Cogito ergo sum », puisque ce texte est le premier
ouvrage philosophique important écrit en français.
Pour bien comprendre cette citation, il est nécessaire de restituer le contexte
dans lequel elle s'insère.
Le « Discours de la méthode » présente
l'autobiographie intellectuelle de Descartes, qui se fait le porte-parole de sa
génération.
Descartes y décrit une véritable crise de l'éducation, laquelle ne
tient pas ses promesses ; faire « acquérir une connaissance claire & assurée
de tout ce qui est utile à la vie ».
En fait, Descartes est le contemporain & le promoteur d'une véritable
révolution scientifique, inaugurée par Galilée, qui remet en cause tous les
fondements du savoir et fait de la Terre, jusqu'ici considérée comme le centre
d'un univers fini, une planète comme les autres.
L'homme est désormais jeté
dans un univers infini, sans repère fixe dans la nature, en proie au doute sur
sa place et sa fonction dans un univers livré aux lois de la mécanique.
Or,
Descartes va entreprendre à la fois de justifier la science nouvelle et
révolutionnaire qu'il pratique, et de redéfinir la place de l'homme dans le
monde.
Pour accomplir cette tâche, il faut d'abord prendre la mesure des erreurs du passé, des erreurs enracinées en soimême.
En clair, il faut remettre en cause le pseudo savoir dont on a hérité et commencer par le doute :
« Je déracinais cependant de mon esprit toutes les erreurs qui avaient pu s'y glisser auparavant.
Non que j'imitasse
en cela les sceptiques, qui ne doutent que pour douter ; car, au contraire, tout mon dessein ne tendait qu'à
m'assurer, et à rejeter la terre mouvante & le sable, pour trouver le roc & l'argile.
» (« Discours de la méthode »,
3ième partie).
Ce qu'on appelle métaphysique est justement la discipline qui recherche les fondements du savoir & des choses, qui
tente de trouver « les premiers principes & les premières causes ».
Descartes, dans ce temps d'incertitude et de
soupçon généralisé, cherche la vérité, quelque chose dont on ne puisse en aucun cas douter, qui résiste à l'examen.
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