La connaissance s'interdit-elle tout recours à l'imagination ?
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Vocabulaire:
IMAGE - IMAGINATION - IMAGINAIRE
L'image est, en psychologie, une représentation mentale d'objets non présents.
L'imagination est, dans la
psychologie classique, une activité de l'esprit qui fabrique des combinaisons nouvelles d'images.
Pour Sartre (qui nie
comme Alain la réalité de l'image mentale, reflet passif du réel) l'imagination, ou fonction imageante, n'est qu'une
manière de viser un objet réel : le viser, l'« intentionner » comme n'étant pas là.
Est dit imaginaire, tout produit de
l'imagination, en tant qu'il se distingue du réel.
L'esprit humain est doué de diverses facultés, l'intuition sensible,
l'entendement et l'imagination : celle-ci permet aux hommes de se représenter mentalement des objets non
présents, autrement dit de les imaginer.
Elle joue également un rôle essentiel dans l'invention, c'est-à-dire dans la
production de fictions.
Mais quelle est la puissance créatrice de l'imagination ? Il semble que l'imagination est limitée
aux objets que nous avons antérieurement perçus.
CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.
— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.
2.
— Discerner, distinguer
quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.
— Posséder
une représentation de quelque chose, en part.
une représentation exacte.
4.
— Connaissance: a) Acte par lequel un
sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.
b) Résultat de cet acte.
ANALYSE DU SUJET
Bien saisir :
— d'une part que la réponse à la question va dépendre avant tout de l'appréhension que l'on peut se faire de ce
qu'est imaginer ;
— d'autre part de ce que peut être « une fonction de connaissance ».
(Différencier, par exemple, la fonction comme
ce qui règle de la fonction comme ce qui motive ou ce qui permet certaine attitude vis-à-vis de la réalité, y compris
notre « réalité mentale ».)
1) S'interdire quelque chose n'est pas l'interdire.
Il ne faut pas comprendre que la connaissance nous refuse le
droit d'imaginer, mais qu'elle se refuse à mettre en oeuvre, dans son domaine, l'imagination.
La question est donc de
savoir si la norme par laquelle la connaissance régit ses propres opérations (en vue de ne pas manquer sa fin qui est
de découvrir et de comprendre le réel) comporte une interdiction une interdiction totale ou seulement partielle de
l'imagination.
On a donc à discuter l'idée que l'exercice de l'imagination est dépourvu de valeur du point de vue de la
connaissance, voire qu'il entrave ou égare la démarche cognitive.
2) On a beaucoup insisté dans le cours sur le rôle de l'imagination dans la connaissance; on s'est efforcé de la
réhabiliter face à un certain nombre de conceptions qui voudraient fonder la connaissance sur la seule observation
des faits et le seul entendement.
On trouvera donc de quoi traiter le sujet au fond: la nature de la connaissance,
comportant l'exercice de l'imagination, il serait absurde qu'une connaissance s'interdise d'y recourir.
On réservera
cependant le fond de la question pour la fin du devoir.
3) Il faut d'abord prendre le problème d'un point de vue plus simple.
Il semble que ce soit surtout dans l'ordre de la
connaissance scientifique que cette norme s'impose.
Selon une conception de la science positive qui fut celle de la
fin du 19 ième et du début du 20 ième, une découverte n'a de valeur que si elle résulte de l'observation sans
prévention des faits et d'hypothèses qui, formulée dans un langage rationnel (celui des mathématiques), autorisent
une vérification effective.
Bachelard fera de l'imagination la principale source des "obstacles épistémologiques".
Mais
comme la notion de connaissance est ici à prendre dans toute sa généralité (l'adjectif "scientifique" est absent du
libellé) on ne réduira pas la question à celle de la science - et encore moins à certaines des caricatures qui en sont
faites.
On envisagera donc tout ce qui peut s'offrir à nous comme connaissance.
4) La connaissance historique ne saurait se développer sans faire appel à l'imagination.
Elle exige une aptitude à
compléter les traces du passé par une vision des choses disparues.
On peut même considérer que la simple fiction
(Aristote) n'est pas sans nous fournir une connaissance..
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