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La connaissance : l'âme est matérielle, composée d'atomes (Epicure)

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« La connaissance : l'âme est matérielle, composée d'atomes (Épicure) • La connaissance : l'âme est matérielle, composée d'atomes, mais elle ne peut subsister seule ; elle est protégée par un corps plus solide, elle permet la sensation.

Chaque corps émet par sa surface une multitude de petites images, de simulacres faits à sa ressemblance.

Ces simulacres flottent dans l'espace où ils se déplacent : ce sont eux qui pénètrent en nous par nos sens pendant la veille, qui s'introduisent par les pores de la peau pendant que nous dormons, de là les rêves.

Ces sensations, à force de s'accumuler, permettent la connaissance, la précision ; par répétition de sensations semblables, l'homme forme des concepts, c'est-à-dire une notion générale.

L'imagination consiste à former des images mentales en assemblant des éléments qui n'existent pas seuls dans la réalité : c'est là l'origine de l'erreur.

Une connaissance qui ne résulte pas d'une sensation est nécessairement fallacieuse, il en est ainsi, en particulier, de toutes les spéculations religieuses. La théorie des atomes Épicure reprend à Démocrite l'idée selon laquelle, loin d'être divisible à l'infini (comme le pensait Aristote), la matière est constituée de grains insécables, les atomes, entre lesquels il n'y a rien. À l'origine, les atomes tombent en pluie dans le vide, parallèlement les uns aux autre.

Un hasard en a fait dévier quelques-uns de leur trajectoire.

Grâce à cet événement imprévu, qui brise la chaîne du déterminisme, les corps peuvent se constituer; une première déviation en entraîne un nombre indéfini d'autres — on songe à la réaction en chaîne lors d'une explosion nucléaire. Épicure reprend cette image d'Aristote: les atomes se groupent dans un ordre et un arrangement variés, comme les lettres qui, tout en étant en petit nombre, produisent pourtant, quand elles sont diversement disposées, des mots innombrables. Cette déviation originaire a souvent été interprétée comme un signe et une garantie de liberté dans le monde physique.

À l'opposé de leurs contemporains stoïciens, les épicuriens accordent au hasard une place centrale.

Il n'y a pas de Destin ni de Providence chez eux; tout est affaire de hasard et de nécessité. La matérialité de l'âme, des dieux, de l'univers et des sensations Platon avait fait de l'âme un principe immatériel, entièrement étranger au corps.

Pour Épicure, l'âme est constituée elle-même de matière; elle est simplement plus légère, plus subtile que le corps.

Elle se dissout à la mort comme une forme d'argile peut se dissoudre dans l'eau.

Cette disparition doit permettre à l'homme de vaincre la plus tenace de ses peurs, celle de la mort. L'épicurisme est et restera la seule philosophie matérialiste à ne pas nier l'existence des dieux.

Les dieux sont conçus comme corporels, seulement leur corps est fait d'une matière très légère et, surtout, ils coulent des jours paisibles dans des mondes éloignés du nôtre sans se préoccuper de nos misères et de nos inquiétudes.

Pour Épicure, l'homme a aussi peu affaire aux dieux qu'il a affaire à la mort: entre les hommes et les dieux, la rencontre n'a jamais lieu, comme entre les hommes et leur mort. Épicure ne croit pas à la sphère dans laquelle Aristote et Platon, après Parménide, voulaient enfermer l'univers.

Puisque les atomes sont en nombre infini, les mondes qu'ils forment sont eux aussi en nombre infini.

L'univers qui contient cette infinité de mondes est entouré d'un vide infini. Pour Épicure, toute idée vient d'une sensation.

Là encore, l'opposition à Platon est radicale.

À chaque instant, de fines pellicules, de même forme qu'elles, se détachent des choses à la manière de fantômes et viennent frapper notre sensibilité.

Voir, entendre, c'est être touché par ces fantômes à partir desquels nous nous faisons du monde une certaine représentation.

Telle est la théorie des simulacres par laquelle Épicure explique la sensation et la pensée.

Les songes sont les effets que les simulacres produisent en nous et non des messages menaçants ou encourageants que les dieux nous envoient en profitant de notre sommeil (comme s'ils n'avaient que ça à faire.). Quant aux sens, Épicure ne pense pas qu'ils nous trompent.

Je vois au loin une tour ronde.

Je m'approche: je m'aperçois qu'elle est carrée.

Est-ce à dire que mon oeil m'a trompé? Non, répond Épicure.

Les sens ne nous trompent pas, c'est le jugement précipité par l'habitude qui nous met dans l'erreur à partir de ce qu'ils nous fournissent.

Juger, c'est interpréter.

En elle-même, la sensation est toujours véridique.

Quand l'eau courbe un bâton, ma raison le redresse, dira La Fontaine.

Pour Épicure même les idées des fous, même les rêves sont vrais parce qu'ils sont des traces laissées en l'esprit.. »

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