La connaissance du passé peut-elle faire obstacle aux rapprochements des peuples
Extrait du document
«
Analyse du sujet :
Connaissance du Passé : Connaître le passé c'est le gardé présent, mais sous une forme particulière : celle de la
connaissance.
On peut garder le passé présent sous la forme du savoir ou du mythe.
Les deux activités n'ont pas
tout à fait la même fin.
En effet, connaître le passé ce n'est pas seulement se souvenir, c'est aussi et surtout
comprendre.
Le mythe est de l'ordre du souvenir garder vivant oralement et de ce fait le mythe change, se
transforme à chaque fois qu'il est raconté, le savoir historique est la tentative de comprendre l'enchaînement des
faits de manière précise.
Les historiens ne sont pas toujours, et même rarement tout à fait d'accord entre eux, leurs
hypothèses sont parfois contradictoires mais ceci uniquement dans les domaines où les preuves manquent.
Le
génocide juif par exemple pendant la seconde guerre mondiale est un fait historique attesté par tout les historiens
(en tout cas les historiens dignes de ce nom) parce que les preuves matérielles sont limpides, claires et accablantes
par bien des aspects.
A l'inverse, le détail de l'existence de Jésus est un des grands mystères de l'histoire, les
preuves manquent tellement que les hypothèses les plus farfelues (da vinci code) peuvent être avancées mais pas
soutenues de manières scientifiques.
Rapprochement des peuples : Si les peuples doivent ou peuvent être « ra-pprochés », c'est qu'ils sont en un
premier temps éloignés.
En effet, il semble à nos oreilles modernes - et pétries d'humanisme - qu'il n'y a qu'un
peuple, celui des hommes, indépendamment de leurs appartenances religieuses, nationales et culturelles.
Mais cette
notion est relativement récente dans la pensée politique.
En effet le premier modèle de société est celui de l'étatnation.
Les hommes dans cette optique se divisent en nations, c'est-à-dire que leur existence est liée
historiquement au devenir historique d'un territoire et des coutumes qu'y pratiquaient leurs aînés.
La culture d'un
peuple est donc différente de celle du peuple voisin parce que l'histoire des nations et des territoires est différentes.
Problématisation :
Nous nous intéressons aux liens entre connaissance du passé et rapprochement des peuples.
La connaissance du
passé peut-elle faire obstacle aux rapprochements des peuples ? La connaissance du passé ne peut-elle être un
obstacle aux rapprochements des peuples quand elle se résume à la résurrection activistes des haines ancestrales
et des orgueils nationaux ? Sans doute.
Mais une société qui ignorerait son passé, ne pourrait savoir d'où elle vient
et par conséquent où elle va.
Ne faudrait-il alors envisager que la connaissance du passé dépasse largement les intérêts nationaux ? En effet,
connaître le passé et le passé des peuples n'est ce pas constituer un savoir sur l'homme lui-même, indépendamment
de toute appartenance politique, nationale ou religieuse ? N'est-ce pas se donner les moyens de dépasser les haines
ancestrales, de pardonner en quelque sorte un crime aux membres de tel ou tel peuple précisément parce que ses
enfants présent ne peuvent être tenu pour responsable des crimes de leurs parents ? Dès lors ne faudrait-il voir
dans la saine inscription du passé des peuples dans l'histoire universelle de l'humanité elle-même, le moyen privilégié
du rapprochement des peuples au sein d'une même communauté humaine sans borne ? C'est ce que nous tenterons
de comprendre en dernier lieu.
Proposition de Plan :
1 .
Si la connaissance du passé se résume à l'activisme national, à la glorification de l'instinct national par
la réactivation de la haine contre l'ennemi historique, elle ne peut être que l'instrument du déchirement
des peuples.
a) L'histoire des peuples, est faites grandes joies mais aussi de batailles, de guerres, d'inimitiés, de haine et de
ressentiment.
Chaque peuple a une histoire singulière, qui peut se construire et se façonner parfois dans de grands
moments de crises.
b) Il semble en première analyse que connaître le passé de son peuple, pourrait amener à réactiver des haines
ancestrales héritées des grandes guerres et à considérer ses voisins comme ennemis en puissance.
c) Dans cette optique on a put voir servir l'histoire à justifier d'autres guerres, à instiller la haine de l'autre peuple,
de l'ennemi historique (en France par exemple, « l'anglais » puis « l'allemand » on pu jouer ce rôle, peut être
aujourd'hui « l'américain » le joue-t-il encore pour certains...).
Problème : Si chaque peuple se met à écrire son histoire pour servir cette idéologie nationale, si l'histoire est mise
au service d'une quelconque idéologie, alors la fraternité entre les peuples est perdue.
Si on préfère se souvenir de
telle ou telle bataille, du comportement de tel ou tel peuple à telle ou telle grande guerre ou autre, alors les peuples
ne peuvent voir dans l'ennemi d'hier l'ami d'aujourd'hui, il continueront à voir dans celui qui leur faisait la guerre un
siècle auparavant un ennemi en puissance.
Entretenir la détestation de l'ennemi passé c'est inévitablement s'en
souvenir mais ce n'est pas directement connaître le passé, c'est se souvenir d'un de ses aspects et le tenir pour
vérité éternelle.
L'histoire est toujours complexe, jamais elle ne peut être simplifiée sans en même temps être réduite
en esclavage, devenir la servante d'une idéologie à des fins de propagandes.
Transition : La connaissance du passé n'est elle pas quelque chose de plus ?.
»
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