La connaissance de soi n´est-elle qu´une illusion ?
Extrait du document
«
Analyse du sujet :
La négation restrictive « ne...que » employée dans le sujet semble nous présenter d'emblée la connaissance de soi
comme illusion.
Ceci est étonnant : en effet, nous avons constamment affaire à nous-mêmes, nous devrions donc pouvoir établir
facilement une connaissance de nous-même.
Pourtant, nous nous apercevons rapidement que nous sommes souvent
étrangers à nous-mêmes.
D'autre part, une connaissance réclame qu'on puisse prendre de la distance avec l'objet
sur lequel porte la connaissance.
Il devient alors évident qu'une connaissance de soi est fort problématique.
Nous
sommes donc en droit de nous demander si une connaissance de soi est possible.
Il faudra faire attention à distinguer conscience de soi et connaissance de soi.
Proposition de plan :
I ] Le soi est opaque : il résiste à la connaissance :
a) Nous avons tout le temps affaire au moi : nous devrions donc le connaître parfaitement :
b) Cependant, à cause de cette proximité, nous ne pouvons pas prendre de recul pour établir une connaissance du
moi : (peut-il y avoir objectivité quand on parle de soi, au vu des implications émotionnelles que cela suscite ?)
Analyser la mauvaise foi, voir vers la fin de l'Être et le Néant de Sartre
b) De plus, le moi est opaque à lui-même, il ne se livre pas comme objet d'étude :
Cf.
Freud, Leçons de psychanalyse.
Le moi n'est pas maître en sa propre
maison.
Freud va être amené à concevoir que bon nombre de maladies,
mais aussi d'actes quotidiens s'expliquent si l'on admet l'hypothèse de
l'inconscient.
Il y aurait en nous u « réservoir » de forces et de désirs (ou
pulsions) dont nous n'aurions pas conscience, mais qui agiraient sur nous..
Pour le dire brutalement, en ce sens, l'homme n'agirait pas (ne choisirait pas
ses actes e toute connaissance de cause, dans la clarté), mais serait agi
(c'est-à-dire subirait, malgré lui, des forces le contraignant à agir) : il ne
serait pas « maître dans sa propre maison », il ne serait pas maître de lui.
Empruntons à Freud un exemple simple.
Un président de séance, à l'ouverture
dit « Je déclare la séance fermée » au lieu de dire « Je déclare la séance
ouverte ».
Personne ne peut se méprendre sur ses sentiments ; il préférerait
ne pas être là.
Mais ce désir (ne pas assister au colloque) ne peut s'exprimer
directement, car il heurterait la politesse, les obligations sociales,
professionnelles, morales du sujet.
Notre président subit donc deux forces
contraires : l'une parfaitement en accord avec les obligations conscientes,
l'autre qui ne l'est pas et qui ne peut s'exprimer directement, ouvertement.
Il y a donc conflit, au sein du même homme, entre un désir conscient,
conforme aux normes morales et un autre désir plus « gênant ».
Or, dans
notre exemple, ce second désir, malgré la volonté de politesse du président, parvient à s'exprimer, mais de façon
détournée, anodine : on dira que « sa langue a fourché ».
Ici, l'exemple est simple dans la mesure où le président a sans doute parfaitement conscience qu'il ne veut pas être
là.
Mais dans bon nombre de cas, quand ma langue fourche, je ne sais pas pourquoi, c'est-à-dire que j'ignore moimême ce qui me pousse à dire tel mot plutôt qu'un autre.
Or pour Freud le cas est exactement identique et
s'interprète de même, comme le conflit entre deux désirs dont l'un est gênant et peut être ignoré par le sujet.
Il n'y
a pas d'actes innocents ou anodins.
Tous sont révélateurs d'un affrontement en moi de deux forces.
L'hypothèse Freudienne de l'inconscient revient à dire que bon nombre d'actes « normaux » (oubli, actes manqués,
rêves), mais aussi « maladifs », pathologiques (névroses, psychoses, obsessions) s'expliquent en gros selon le même
schéma.
L'individu subirait un conflit psychique (dans son âme), conflit parfois extrêmement violent entre les normes.
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