La catharsis
Extrait du document
«
« L'erreur n'est pas quelque chose d'indifférent, un simple manque ou défaut : elle résulte d'une perversion de la
connaissance (elle fait partie de la catégorie du mal, du morbide).
Si toute erreur était simplement fausse, c'est-à-dire
dépourvue de vérité, elle serait sans danger.
Font partie de cette catégorie certaines affirmations auxquelles on ferait
trop d'honneur en les qualifiant d'erreurs.
C'est que l'erreur a, elle aussi, quelque chose d'honorable, elle contient
toujours une part de vérité, une vérité déformée, pervertie, et ce sont ces traits déformés, défigurés de la vérité
primitive qu'on retrouve ou dont on sent vaguement la présence même dans l'erreur qui rendent l'erreur si
épouvantablement dangereuse.
» SCHELLING.
Vous dégagerez l'intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée :
Une première partie souligne le fait même de l'erreur.
Notre savoir se découvre incomplet, dépourvu de la capacité
partielle de la vérité.
Nous nous trompons.
Cela ne serait pas trop grave dans la mesure où nous pouvons espérer
trouver la vérité.
Mais Schelling insiste : l'erreur provient d'une perversion de la connaissance.
L'erreur appartiendrait
au mal et à ce moment-là elle devient inquiétante, « épouvantablement dangereuse ».
Mais le texte laisse deviner une autre partie : la vérité et sa nature.
Il y aurait une vérité primitive, et il serait possible
de la retrouver partout.
Mais cette vérité deviendrait « déformée », « défigurée » et « pervertie ».
La division
ordonnée du texte conduit donc à l'organiser en deux champs de réflexion ; l'être humain est capable de cet effort.
Il faut admettre, et Schelling ne fournit aucune preuve, qu'une « vérité » se trouve à l'origine du monde et de la
nature.
Nous avons donc à raisonner sur cette expression de la vérité métaphysique ou théologique.
Qu'il s'agisse de
Bossuet, de Kant ou de Schelling, nous voyons, ici, Dieu installé comme socle à partir duquel tout se construit.
Et
Schelling insiste, par le vocabulaire, sur la façon même dont les erreurs se fabriquent en l'homme.
Car la vérité parfaite,
en sa forme et en sa volonté, se retrouve dénaturée.
Les images et les volontés s'altèrent.
L'homme commet donc
l'erreur.
Et Schelling plaide un paradoxe intéressant.
L'erreur serait semblable à une statue mutilée, mais dont les lignes
restantes permettraient toujours de renvoyer à la perfection de l'original..
»
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