La beauté n'est elle qu'une affaire de goût?
Extrait du document
«
Analyse du sujet :
Le sujet prend la forme d'une question fermée, à laquelle il s'agira de répondre par « oui » ou « non » en
conclusion, au terme d'une argumentation documentée.
la notion de « beau » est dans son emploi actuel et courant quasiment vide de sens : le beau se réduit à ce
qui me plait.
« Les goûts et les couleurs ne se discutent pas ! » entend-on souvent.
Le beau semble reconduit
à la subjectivité, au jugement appréciatif de goût.
Pourtant, il y a bien à une époque donnée et en un lieu donné une disjonction entre les choses que nous
admettons comme belles et celle dont nous disons qu'elles sont laides : s'il y a bien des critères de beauté,
ceux-ci semblent être déterminés historiquement et géographiquement.
Le beau ne peut pas non plus être réduit à ce que vise l'art, et ceci pour deux raisons : premièrement, il n'est
pas l'exclusivité de l'oeuvre d'art.
Il y a bien ce qu'on pourrait appeler un beau naturel (une belle fleur, un beau
paysage, etc.).
Deuxièmement, l'oeuvre d'art ne vise pas toujours le beau (cf.
l'art contemporain), et n'en est
pas pour autant moins artistique.
Le goût désigne d'abord celui de nos cinq sens qui perçoit la saveur, puis, métaphoriquement, nos préférences,
inclinations ou penchants : le jugement de goût, dans ce sens, est d'abord subjectif.
Il est également la qualité de celui qui est capable de discernement en esthétique, de reconnaître la beauté et
le caractère artistique d'une oeuvre.
Le fait d'avoir du goût, dans ce sens, n'est pas uniquement une affaire
d'opinion personnelle : c'est une qualité qu'on attribue à quelqu'un selon un ensemble de critères sociaux et
culturels.
Problématisation :
Nous nous demandons si la beauté n'est qu'une affaire de goût, c'est-à-dire si elle est entièrement réductible à ce
que nous jugeons lorsque nous portons un jugement appréciatif.
Le premier problème est donc de savoir si elle n'est
rien de plus, si toute la beauté revient à ce à quoi nous inclinons ou si, à l'inverse, c'est parce que quelque chose
possède la qualité intrinsèque d‘être beau que nous pouvons dans un second temps juger qu'elle est belle.
Cette
deuxième perspective revient à envisager la possibilité d'un beau objectif.
I – La beauté peut-elle être objective ?
Si c'est le cas, alors avoir du goût signifie être capable de repérer ce qui est objectivement beau dans une chose
(une fleur, un tableau...).
Autrement dit, il n'y aurait qu'une seule manière d'avoir véritablement bon goût, il y aurait
donc des bons goûts et des mauvais goûts : la beauté n'aurait donc plus rien de subjectif.
Mais alors :
II - A qui revient la légitimité de dire ce qui est beau et ce qui ne l'est pas ?
Proposition de plan :
I – La beauté peut-elle être objective ?
Référence : Aristote, Métaphysique
« Les philosophes qui prétendent que les mathématiques ne font aucune place ni au beau ni au bien sont
assurément dans l'erreur.
Le beau est au contraire l'objet principal du raisonnement de ces sciences et de leurs
démonstrations.
Ce n'est pas une raison parce qu'elles ne le nomment pas pour dire qu'elles n'en parlent pas, car
elles en montrent les effets et les rapports.
Les formes les plus hautes du beau sont l'ordre, la symétrie, le défini et
c'est là surtout ce que font apparaître les sciences mathématiques.
Et puisque ces formes (je veux dire, l'ordre et le
défini) sont manifestement causes d'une multitude d'effets, il est clair que les mathématiciens doivent considérer
comme cause d'une certaine manière, la cause dont nous parlons, le beau en un mot.
»
Aristote s'intéresse à la possibilité de parler d'une beauté, par exemple des démonstrations mathématiques : cellesci peuvent être dites belles dans la mesure où elles manifestent le plus haut degré de l'ordre, de la symétrie et du
défini.
Cette perspective nous fournit trois critères objectifs de beauté.
Peu importe donc que ces qualités soient ou non reconnues par le sujet qui émet un jugement de goût au sens
d'une inclination : on dira justement de celui qui ne trouve pas la statuaire grecque à son goût qu'il n'a pas de goût,
puisqu'il n'y a pas reconnue la parfaite proportions des corps, la symétrie des visages, etc.
Dans cette perspective, la beauté n'est pas une affaire d'opinion subjective.
II - Les critères objectifs du beau.
Nos jugements de goût sont contradictoires puisque à la fois nous disons: « c'est beau », et renvoyons le jugement
à la subjectivité de chacun.
Et, de fait les jugements sont divers et il semble impossible de les ramener à l'unité.
Mais, considérons les choses de plus près.
Le consensus n'est-il pas étonnant ? Après tout n'y a-t-il pas moins de
désaccord sur la grandeur de Sophocle, sur la beauté du ciel étoilé que sur la théorie du big-bang? Cet accord
surprenant des esprits n'est-il pas l'indice de l'objectivité du beau ? Nous pouvons nous accorder donc que la beauté
est quelque chose que nous saisissons dans l'objet.
C'est à partir du XVIe sous l'impulsion de la redécouverte de la culture gréco-latine et de l'esthétique grecque imitée
par les Romains et surtout au XVIIe que la question du beau fait l'objet d'un examen particulier, de la part des
artistes et des philosophes.
Il revient donc à l'esthétique de la Renaissance et du XVIle, appelée classique, d'avoir.
»
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