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Khôlle Philo Sujet: Langage et pensée

Publié le 01/04/2023

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« Khôlle Philo Sujet: Langage et pensée Introduction Amorce: Dans la pensée grecque antique, le logos est au départ le discours parlé ou écrit. Mais par extension, logos désignait également la raison, forme de pensée dont on considère qu'elle découle de la capacité à utiliser une langue ou des mots.

Chez les grecs le même terme était donc utilisé pour désigner à la fois le langage et la pensée rationnelle. Sujet: “Langage et pensée” Def: Le langage est traditionnellement considéré comme l'instrument privilégié qui permet, à l'oral comme à l'écrit, mais également à travers le langage mathématique ou le langage des gestes, de traduire la pensée. La pensée est l’ensemble des fonctions psychiques et psycho physiologiques ayant pour objet la connaissance, la formation des idées et des jugements, ainsi que l'ensemble des phénomènes par lesquels se manifestent ces fonctions. Le langage est le propre de l'homme.

Il n'est pas seulement une faculté parmi d'autres.

Il est explicatif de l'intelligence propre à l'espèce humaine.

Le langage est créateur de sens, de significations, et fait donc la particularité du monde humain.

Toutefois, nous avons l'expérience d'un doute quant à la capacité d'exprimer par les mots nos sentiments, et nos pensées.

Nous doutons parfois du langage, comme d'un mauvais outil.

Nous envisageons un écart possible entre pensée, ou esprit, et langage. Il s'agit de s'interroger sur les rapports entre pensée et langage, avec comme présupposé que la pensée est première et que le langage ne serait que le moyen ou l'instrument de la rendre sensible. Pb: Le langage traduit-il fidèlement la pensée ? Plan: Le langage un allié fidèle de la pensée Les limites du langage pour exprimer la pensée La pensée ne peut exister sans langage I.Le langage, allié fidèle de la pensée A)Une affinité d’essence entre le langage et la pensée Comme l’écrit Aristote, l’homme se distingue du reste des êtres en cela qu’il est doué de logos.

Il faut entendre ce don comme la capacité à la fois de pouvoir «parler» et de concevoir des idées abstraites, propres à l’homme. La finalité du langage est, de ce point de vue, de permettre la mise en commun des pensées de chacun, qui ne peut se faire directement de conscience à conscience.

Il y a ainsi une affinité d’essence entre le langage et la pensée, qui suggère que la pensée ne peut être partagée et utilisée sans langage. EX: Dans la philosophie de Descartes, on retrouve le même lien entre le langage et la pensée.

Descartes montre au Marquis de Newcastle que si les bêtes ne parlent pas, ce n'est pas parce qu'elles n'ont pas les organes nécessaires, mais parce qu'elles n’ont pas esprit, ''substance pensante''.

Et que les sons que les animaux émettent n’ont pour but de n’exprimer que des besoins vitaux comme la faim, la fatigue et autres.

Contrairement à l’homme qui à besoins du langage pour exprimer des pensées bien plus complexes comme ses sentiments, ses idées et autres. B)Le langage comme lieu même de la pensée On peut aller plus loin en affirmant que le langage et la pensée sont même consubstantiels, inséparables l’un de l’autre.

Loin de trahir la pensée, le langage est bien plutôt l’élément sans lequel elle ne pourrait pas exister. EX:C’est ce que veut dire Hegel quand il écrit que «c’est dans les mots que nous pensons». Il s’oppose en cela à l’idée courante qui ne voit le langage que comme le «véhicule» de la pensée.

Selon cette opinion, la pensée existerait indépendamment des mots et serait parfois trop riche pour qu’ils puissent la traduire de façon juste.

Au contraire, pour Hegel, ce que nous croyons ineffable, intraduisible en mots, ne tient qu’au caractère encore très vague et indéfini de ce que nous pensons.

Notre pensée n’est vraiment pleinement en acte que lorsqu’elle arrive à s’incarner dans des mots précis. En réalité, quand on dit que les mots nous manquent mais qu’on à l’idée.

C’est que justement l’idée, la pensée est encore trop vague.

Il faut rappeler que ce qui se conçoit bien s'énonce bien. C) Le langage est toujours le témoin fidèle de la pensée Enfin, nous pouvons évoquer les moments où le langage semble trahir notre pensée. Mais même ici on doit davantage voir ces moments comme des révélations de notre véritable pensée. Quand nous disons, par exemple, que les mots ont dépassé notre pensée, n’est-ce pas faire preuve de mauvaise foi ? C’est bien ce que l’on pensait à ce moment précis. L’exemple de ces actes manqués, qu’on appelle lapsus révélateurs peuvent aussi être interprété comme le dévoilement d’une dimension inconsciente, qu’on a refoulé mais bien presente dans notre pensée. Ainsi, les occasions où la pensée semble «trahie» par le langage témoignent plutôt d’un manque de sincérité de notre part ou d’un manque de connaissance d’une part de nos pensées.

Le langage nous oblige alors à être plus sincères envers nous-mêmes et envers les autres ou à mieux nous connaître. Transition Mais alors si le langage est si fidèle à la pensée au point de montrer des choses que même nous ignorions.

Comment cela fait-il que parfois nous ayons l’impression de ne pas avoir les mots pour dire ce que nous avons sur le cœur, de ne pas trouver des mots assez forts ? Et bien tout simplement car il y a des limites à ce que la langage peut exprimer. II.Limites du langage pour exprimer les pensées A) Le langage semble devoir trahir la singularité de la pensée de chacun car extérieur à l’homme Contrairement à Rousseau qui estimait que le langage et les mots provenaient de nos sens et exprimaient parfaitement nos sentiments.

Bergson estime que le langage est extérieur à l’homme et qu’il ne pourra jamais parfaitement exprimer nos émotions. On peut douter du caractère approprié du langage à l’égard de ce qui constitue notre vie intérieure, avec ses «mille nuances fugitives», comme l’écrit Bergson dans Le Rire. Et ce car pour ce dernier le langage est une création de l’homme (ce qui expliquerait la quantité de langues qui existe).

Ces mots inventés ne parviendront donc jamais réellement à transcrire ce que nous ressentons dans notre intériorité Les employer, c’est donc toujours trahir ce que nous ressentons.

Davantage encore, l’habitude que nous avons de recourir au langage fait que nous ne percevons plus de nousmêmes que ce qui peut rentrer dans des mots.

On peut donc dire que le langage va jusqu’à fausser la connaissance même de ce qui fait la singularité de notre personnalité, avec des sentiments et des émotions qui n’appartiennent qu’à elle. B) Le langage contient en lui des facteurs de malentendus car trop générique Plus précisément encore, pour que le langage remplisse fidèlement son rôle de médiateur entre deux consciences, il faudrait que les mots que nous utilisons aient bien pour tous la même signification.

Or, un des caractères du langage humain est qu’il implique nécessairement une part d’interprétation.

Les mots sont «équivoques», au sens où, pour un même signifiant, il existe plusieurs signifiés. D’après Bergson dans Le Rire, le langage est beaucoup trop générique et imprécis.

Les mots doivent représenter un ensemble de choses, car si chaque chose devait avoir un nom, il y aurait beaucoup trop de mots.

Un mot est polysémique, il peut donc désigner plusieurs choses.

Tout comme les mots pour désigner nos sentiments qui sont bien trop génériques et ne représentent pas réellement nos émotions. EX:D’autre part, comme le fait remarquer Hobbes, chaque homme investit chaque mot de ce qui correspond à sa propre expérience.

En employant les mêmes mots, nous ne pensons pourtant pas exactement aux mêmes choses.

Tous ces éléments attestent du fait que le langage n’est pas entièrement fiable quand il s’agit de faire connaître nos pensées à autrui. D'où comme le dit Platon: l’importance de l’ACRIBIE, c'est-à-dire bien se mettre d’accord sur le sens des mots pour pouvoir comprendre son interlocuteur. C)Le langage enferme la pensée à son insu dans certaines limites Enfin, nous pouvons ajouter que même la pensée dans ce qu’elle a de plus conceptuel peut avoir des raisons de se sentir trahie par le langage. EX: Comme le suggère Nietzsche dans Par-delà bien et mal, la langue dans laquelle nous pensons nous détermine à penser selon certaines structures logiques précises, en raison des règles de grammaire notamment.

L’élément dans lequel se forme la pensée est donc en même temps ce qui la conditionne et ce.... »

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