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Kholle Philo : Qu’est- ce qu’un cas de conscience ?

Publié le 29/01/2024

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« Kholle Philo : Qu’est- ce qu’un cas de conscience ? INTRO Qu’est-il juste de faire ? Cette question, simple en apparence, traverse les âges et a été la source de réflexions pour de nombreux philosophes. Cependant, nombreuses sont les situations où il est difficile, si ce n’est impossible, de répondre. Un cas de conscience est une situation difficile dans laquelle la conscience humaine, guidée par ses critères éthiques ou religieux, ne voit pas avec clarté ce qui est moralement le meilleur, et peine à prendre une décision Autrement dit, c’est lorsqu’un sujet moral est en présence d’un conflit entre deux valeurs auxquelles il tient, ou plus précisément lorsqu’il lui est demandé d’exécuter qq chose qu’il désappprouve moralement Tel est le cas des martyrs : Par exemple, je suis placé dans l’alternative ou de trahir la vérité, de mentir à mes convictions et à ma foi, ou de renoncer à la vie. – Du latin conscientia : connaissance partagée avec un autre activité psychique qui fait que je pense le monde et que je me pense moimême.

Et ce parce que la conscience est une mise à distance.   De l’homme face au monde De l’homme face à lui-même – Sens psychologique : connaissance, intuition ou sentiment qu'un sujet possède de lui-même, de se états et de ses actes  la conscience est initialement relation au monde en tant que je suis un être qui désire, qui agit et qui anticipe.. – Sens moral : capacité de formuler des jugements moraux, sur le bien et le mal DONC il y a un loin étroit entre le cas de conscience et la morale, cependant il semble que c’est une situation qui va à l’encontre de la vision commune de la morale, puisque on ne sait précisément plus distinguer ce qui est bon ou non de faire. > Le cas de conscience est-il une expérience qui révèle les limites de la morale, ou en déploie le sens réel et complet? (est ce que la morale est à priori ou est ce qu’on la définit à travers des cas concrets) DEVELOPPEMENT 1- Si la morale est l’application de principes antérieurs à l’expérience, alors il ne peut pas y avoir de cas de conscience - Morale souvent définie comme à priori.

Selon Kant, en effet, la loi morale est à priori, càd qu’elle précède l’expérience.

Kant considère dans le fondement de la métaphysique des mœurs que le BIEN précède tous les cas ou l’on peut bien ou mal agir  il dit en fait que la morale est de l’ordre de ce qui doit être et non de ce qui est : il y a chez kant un lien étroit entre la morale est la raison : en fait, la morale est l’application de principes établis que l’H appréhende grâce à sa raison - C’est ce qu’on retrouve dans le concept d’ IMPERATIF CATEGORIQUE : cet impératif vient non pas d’un commandement christique, mais de la raison (càd que c’est en nous-même que nous trouvons, comme une structure de notre propre esprit, qui fonde notre moralité) Kant considère que pour agir moralement, il faut agir selon cet impératif catégorique.

Il dit « agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en maxime universelle » > Cela revient à se dire : pourrais-je souhaiter que tout le monde fasse la même chose ? !!! « impératif » ne signifie pas qu’on est contraints à s’y plier, mais plutôt que c’est une règle antérieure à notre expérience selon laquelle on mesure si nos actes sont moraux ou non - Le plus important est alors de voir sur QUOI repose cet impératif : si l’on suppose que l’impératif catégorique guide nos actes, alors le présupposé de cela est que l’H sait toujours ce qu’il faudra faire, qu’il sait ce qui est bon ou non grâce à des principes établis (par ex. tout le monde peut s’accorder sur le fait que mentir ou tuer ou voler est immoral et n’est pas un acte bon) > Lorsque l’H ne sait pas ce qu’il est juste de faire, c’est seulement un conflit entre des désirs et des valeurs morales > La loi morale reste antérieure et indépendante aux circonstances imaginables, ainsi aucune situation ne pourrait ériger une nouvelle loi morale. = ainsi, selon cette vision, il n’y a pas de cas de conscience, lors duquel des valeurs morales entrent en conflit, mais seulement un conflit entre des désirs, des passions, et les valeurs morales que l’H juge bonnes. Une morale à priori ne permet donc pas de penser le cas de conscience en tant que cinflit entre plusieurs valeurs morales, car la valeur n’est jamais problématique. Cependant, on remarque bien, en pratique et selon notre expérience, que l’H ne peut pas toujours distinguer clairement ce qu’il est juste de faire seulement grâce à des impératifs. En effet, cette vision de la morale signifierait que l’H est complètement guidé par des règles qui lui sont antérieures et indépendantes de son expérience.

Ainsi, s’il n’y a pas réellement de cas de conscience et que la morale ne se définit que grâce à des principes, alors il semble que l’Homme est privé de toute forme de liberté et n’est pas maître de ses actes. De plus, cette théorie définit une morale qui ne tient compte que des intentions, et non des conséquences (or en réalité, la morale concerne aussi les répercussions des actes que je pose) Le cas de conscience s’incarne au contraire comme l’exemple que cette vision de la morale n’est pas complète, puisqu’elle fait fi de toute notion de liberté.

On peut alors étudier l’idée que la morale se construit dans l’expérience, ce qui permettrait d’appréhender le cas de conscience. 2- Si la morale se construit dans l’expérience, alors le cas de conscience s’incarne justement comme un moyen de créer des « principes moraux » La faille dans la considération de Kant, càd qu’il ne prend pas en compte dans sa vision de la morale le cas de conscience, est justement ce que va lui reprocher Benjamin Constant. Alors que Kant n’admet pas de conflit entre des valeurs morales, Benjamin constant, lui étudie le cas de conscience en tant qu’il est un conflit entre valeurs morales. = Constant dit qu'il y a conflit quand des principes que l'homme considere comme justes semblent inapplicables dans une situation particulière, tout en continuant de paraître justes pour eux même Exemple: on sait que mentir est mal (c'est le principe), mais si un assassin venu tuer quelqu’un que l’on cache, nous demande s'il est chez nous et qu'il est effectivement chez nous, il nous semble immoral de lui dire la vérité.

On a donc l'impression qu'il faudrait mentir alors même qu'au même moment on continue de penser qu'il n'est pas bon de mentir. Ici, on voit un vrai cas de conscience, qui remet en doute les principes établis de la morale de Kant a cause de circonstances particulières.

De plus, c’est véritablement ce qui se présente à la conscience comme un « cas » (au sens où un médecin ou un avocat se penche sur un cas: c'est une difficulté, une affaire à résoudre). —> on remarque bien ici que la morale est façonnée aussi par l’expérience, et n’est pas seulement à priori.

Dans cet exemple, si l’on essaie d’appliquer l’impératif catégorique, on ne heurte à un problème: évidemment, l’homme ne voudrait pas que la maxime de l’acte de mensonge soit érigée en Maxime universelle.

Cependant, celle de laisser autrui aux mains d’un assassin, donc de ne pas lui venir en aide, non plus. ICI on observe un cas de conscience qui démontre bien que la réponse à la question “qu’est il juste de faire” réside aussi dans l’expérience, puisque elle peut varier selon la situation dans laquelle un sujet se trouve. - C’est ce à quoi fait référence Descartes lorsqu’il dit: “Le bon sens est la chose au monde la mieux partagée : cela témoigne que la puissance de bien juger et distinguer le vrai d’avec le faux, qui est ce qu’on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement en tous les hommes ; […] Car ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien.”( Descartes, Discours de la méthode) -> il insiste sur l’aspect pratique de la morale et explique lorsqu’il dit “ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien.” que la morale se précise dans l’expérience, notamment lors de cas de conscience. ⁃ constant préconise une solution, celle des “principes intermédiaires”(intermédiaires parce qu'ils assurent le lien entre le principe général et la circonstance particulière). Dans le cas du mensonge à l'assassin, voici raisonnement : le devoir a pour corollaire le droit, or, celui qui veut tuer n'a aucun droit, on n'a donc aucun devoir envers lui, pas même celui de lui dire la vérité.

(C’est cela qui justifie alors le Mensonge) = il pense donc qu'il faut trouver des principes intermédiaires, c'est-à-dire des principes.... »

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