KHÔL DE PHILOSOPHIE : Liberté et indépendance
Publié le 30/04/2022
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KHÔL DE PHILOSOPHIE : Liberté et indépendance
INTRODUCTION :
On définit communément la liberté comme la faculté d'agir et de penser sans y être contraint
et sans en être empêché par quiconque ni par quoi que ce soit.
En ce premier sens, nous
sommes libres lorsque nous sommes indépendants, c'est-à-dire lorsque nous suivons notre
bon plaisir sans qu'aucune contrainte extérieure ne vienne nous en empêcher.
Une telle conception de la liberté, légitime à bien des égards, ne comporte-t-elle pas
pourtant de nombreuses limites ?
Car comment concilier entre elles toutes ces libertés individuelles soucieuses de leur
affirmation personnelle ?
Peut-on reconnaître à autrui le même droit qu'à soi sans que cela ne mette en péril la vie en
commun ?
Surtout, peut-on s'accommoder d'une définition de la liberté excluant tout type d'obligation
interne et personnelle ?
L'enjeu de ce questionnement est de parvenir à concilier les définitions de la liberté comme
émancipation de toute tutelle extérieure, c'est-à-dire comme indépendance, et comme
capacité de l'individu humain de se prescrire à lui-même des lois tirées de la seule raison
(autonomie).
L'indépendance, autrement dit, pourrait bien s'avérer être nécessaire mais non suffisante
pour définir la liberté.
DÉVELOPPEMENT :
1) L'indépendance désigne la condition nécessaire de la liberté
L'indépendance désigne l'état dans lequel un individu ne dépend plus de rien ni de personne
pour penser et pour agir.
On dit ainsi que le jeune adulte quittant le foyer familial pour
s'installer et subvenir lui-même à ses besoins gagne son indépendance vis-à-vis de ses
parents, ou encore qu'un médecin s'installant à son compte devient indépendant
d'une structure, de collègues ou de supérieurs qui auparavant pouvaient à la fois gérer son
emploi du temps et lui dicter sa conduite.
En ce sens, l'indépendance désigne bien la condition absolue de la liberté, comprise au
sens large comme capacité de l'individu à s'affirmer comme un sujet.
À cet égard, Descartes a montré la nécessité absolue de rompre avec les préjugés,
c'est-à-dire avec toute pensée reçue de l'extérieur (parents, précepteurs, nourrices, etc.) et
dont on n'a pas pris la peine d'examiner la validité.
Le doute a ainsi pour fonction de remettre en question toutes les idées simplement reçues,
et de reconstruire l'édifice des connaissances « en un fond qui soit tout à [s]soi »,
c'est-à-dire au plus profond du je.
La première de toutes les vérités est ainsi le cogito ergo
sum : « Je pense donc je suis ».
Elle marque le premier pas vers la conquête de
l'indépendance absolue.
Et il n'est pas de philosophie ou de pensée authentiquement
possible, sans cette cassure radicale qui inaugure l'indépendance.
Cependant, l'indépendance a tôt fait de glisser de la revendication, légitime, de la pensée
individuelle, vers la défense, plus contestable, du bon plaisir et des passions de chacun.
Elle
présente donc un certain nombre de limites et d'insuffisances, qui jettent le soupçon sur sa
capacité à nous faire suffisamment entendre ce qu'est la liberté..
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