Karl Heinrich MARX (1818-1883): Prolétariat et bourgeoisie
Extrait du document
Dans le premier mouvement du texte, les auteurs mettent en place leur thèse d’origine : ‘’l’histoire de la lutte des classes’’ (l.1-2), en opposant en énumération des classes contraires et en annoncent l’idée de révolution due à ce constant et omniprésent contraste. Ensuite, ils réalisent une analyse historique et culturelle des sociétés et de leurs classes. Ils parcourent l’histoire dès l’antiquité, en passant par le moyen âge, et aboutissent à leur époque. En fin, Marx et Engels approfondissent sur le cas de ce qu’ils appellent ‘’notre époque, l’époque de la bourgeoisie’’ (l.21-22). Ils déclarent le conflit qui existe entre le prolétariat et la bourgeoisie, et comment celui-ci constitue en fait une implication dans l’histoire.
«
L'histoire de toute société jusqu'à nos jours est l'histoire de la lutte des
classes.
Oppresseurs et opprimés, en perpétuelle opposition, ont mené une
lutte ininterrompue, tantôt secrète, tantôt ouverte et qui finissait toujours
soit par une transformation révolutionnaire de toute société, soit par la ruine
commune des classes en lutte.
[ ...] Notre époque - l'époque de la
bourgeoisie - se distingue cependant par la simplification des antagonismes de
classe.
La société tout entière se divise de plus en plus en deux vastes
camps ennemis, en deux grandes classes diamétralement opposées : la
bourgeoisie et le prolétariat.
Marx n'est pas le premier à poser l'existence de classes en lutte à l'intérieur
d'une société.
Son originalité consiste plutôt à montrer que les classes
sociales ne sont déterminées que par le rôle qu'elles jouent dans les rapports
de production.
là se trouve la véritable origine des changements sociaux,
politiques et juridiques.
Problématique.
L'histoire de toute société se confond avec l'histoire de la lutte des classes
sociales qui la composent.
Les rapports de production déterminent entre les
classes sociales des intérêts contradictoires, sources de luttes incessantes,
ouvertes ou cachées.
Ces luttes permettent notamment d'expliquer le
passage de la société féodale à la société capitaliste.
Enjeux.
Selon Marx et Engels, l'histoire a un sens dans la mesure où elle conduit à l'abolition des classes sociales, par la
victoire du prolétariat sur la bourgeoisie.
Cela dit, on a souvent oublié que Marx, pour sa part, voulait avant tout
promouvoir ce qu'il appelle "l'homme générique", un homme libre de toute entrave.
« L'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a
été que l'histoire des luttes des classes ».
MARX & ENGELS.
Puisque « la production économique et la structure sociale qui en résulte nécessairement forment, à chaque
époque, la base de l'histoire politique et intellectuelle de l'époque », le « Manifeste » affirme que « toute l'histoire a
été une histoire de lutte de classes ».
Mais la démonstration à laquelle se livre Marx ne s'arrête pas là: rendant
intelligible le passé de l'humanité, elle en annonce également l'inéluctable avenir.
En effet, « Cette lutte a
actuellement atteint une étape où la classe opprimée et exploitée (le prolétariat) ne peut plus se libérer de la classe
qui l'exploite et l'opprime sans libérer en même temps et pour toujours la société entière de l'exploitation, de
l'oppression et des luttes de classes.
»
Réfutant un certain nombre d'interprétation fautives du Marxisme, Lénine affirme dans «L‘Etat & la
Révolution » que l'œuvre de Marx ne saurait se limiter à cette seule découverte de la lutte des classes : l'idée de
la « lutte des classes » n'est rien en effet si on ne la combine pas à celle de « dictature du prolétariat ».
Elle reste
pourtant l'un des concepts clés de la théorie Marxiste et Lénine le reconnaissait bien qui, dans un texte de 1914
consacré à Marx déclarait : « Que, dans une société donnée, les aspirations des uns aillent à l'encontre de celles
des autres, que la vie sociale soit pleine de contradictions, que l'histoire nous montre une lutte entre les peuples et
les sociétés, aussi bien qu'en leur sein, qu'elle nous montre en outre une alternance de périodes de révolutions et de
périodes de réaction, de guerres et de paix, de stagnation et de progrès rapide ou de déclin, ce sont là des faits
universellement connus.
Le Marxisme a fourni le fil conducteur qui permet de découvrir l'existence de lois dans ce
labyrinthe et ce chaos apparents : c'est la théorie de la lutte des classes.
»
La théorie de la lutte des classes est donc, aux yeux d'Engels, l'idée maîtresse de Marx comme elle est,
aux yeux de Lénine, le fil conducteur qui permet de comprendre l'histoire humaine.
C'est sur elle en tout cas que
s'ouvre le texte du « Manifeste ».
Ce que pose en son début ce texte est bien une règle d'interprétation générale de l'histoire.
Quelle que soit l'époque que l'on considère, la société est en effet le lieu du conflit –ouvert ou dissimulé- que se
livrent oppresseurs et opprimés : « Hommes libres et esclaves, patricien et plébéien, baron et serf, maître d'un corps.
»
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