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Kant : nature humaine et morale

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On pose la question de savoir si l'homme est par nature moralement bon ou mauvais. II n'est ni l'un ni l'autre, car l'homme par nature n'est pas du tout un être moral ; il ne devient un être moral que lorsque sa raison s'élève jusqu'aux concepts du devoir et de la loi. On peut cependant dire qu'il contient en lui-même à l'origine des impulsions menant à tous les vices, car il possède des penchants et des instincts qui le poussent d'un côté, bien que la raison le pousse du côté opposé. II ne peut donc devenir moralement bon que par la vertu, c'est-à-dire en exerçant une contrainte sur lui-même, bien qu'il puisse être innocent s'il est sans passion. La plupart des vices naissent de ce que l'état de culture fait violence à la nature et cependant notre destination en tant qu'homme est de sortir du pur état de nature où nous ne sommes que des animaux. KANT

« Thème 3950 Kant : nature humaine et morale On pose la question de savoir si l'homme est par nature moralement bon ou mauvais.

Il n'est ni l'un ni l'autre, car l'homme par nature n'est pas du tout un être moral ; il ne devient un être moral que lorsque sa raison s'élève jusqu'aux concepts du devoir et de la loi.

On peut cependant dire qu'il contient en lui-même à l'origine des impulsions menant à tous les vices, car il possède des penchants et des instincts qui le poussent d'un côté, bien que la raison le pousse du côté opposé.

Il ne peut donc devenir moralement bon que par la vertu, c'est-à-dire en exerçant une contrainte sur lui-même, bien qu'il puisse être innocent s'il est sans passion.

La plupart des vices naissent de ce que l'état de culture fait violence à la nature et cependant notre destination en tant qu'homme est de sortir du pur état de nature où nous ne sommes que des animaux.

KANT QUESTIONS 1.

Dégagez l'idée principale du texte et les étapes de son argumentation. 2.

Expliquez ce que signifie : a.

« l'homme par nature n'est pas du tout un être moral ». b.

« il possède des penchants et des instincts qui le poussent d'un côté bien que la raison le pousse du côté opposé ». c.

« l'état de culture fait violence à la nature ». d.

« innocent » dans le contexte. 3.

Être moral, est-ce contrarier ou suivre sa nature ? QUESTION 1 La question soulevée dans ce texte est une question classique : l'homme est-il originairement bon ou mauvais ? Kant semble ne pas y répondre : « On pose la question de savoir si l'homme est par nature moralement bon ou mauvais.

Il n'est ni l'un ni l'autre ».

Mais en fait, il veut montrer que le problème est mal posé et qu'il faut l'expliquer différemment : — En effet, la moralité n'est pas déterminée par la nature mais par la raison qui oblige.

Kant oppose la nature et la liberté.

Certes, l'homme — la nature humaine — appartient à la nature, mais il relève aussi de la « sphère de la liberté », sur laquelle — et sur elle seule — est fondée la morale.

La nature n'est donc ni bonne ni mauvaise ; elle est amorale. — En conséquence, la moralité est le devoir, la loi. Cependant, l'homme possède « des penchants et des instincts » qui empêchent sa raison morale de se manifester.

Cette raison morale ne surgit que dans le conflit qui existe en l'homme et qui constitue sa double dimension : la passion et la raison.

C'est seulement lorsqu'il a réussi à surmonter volontairement ses passions qu'il devient un être moral. La fin du texte est en ce sens significative : si les vices sont en quelque sorte inhérents à la nature humaine, ils naissent davantage de la culture que de la nature.

Mais c'est pourtant hors de cet état de nature que l'homme peut achever sa vocation d'homme : la liberté et la moralité. QUESTION 2 a.

« L'homme par nature n'est pas du tout un être moral.

» La nature n'est ni bonne ni mauvaise.

Elle est amorale.

Elle obéit à des déterminismes physiques.

De ce fait, la moralité n'est pas de l'ordre de la nature.

La moralité ne surgit qu'avec la prise de conscience de la valeur de la loi, du devoir : «Le devoir est une nécessité d'accomplir une action par respect pour la loi », écrit Kant dans un autre texte.

La moralité appartient à la raison qui peut s'élever « jusqu'aux concepts du devoir et de la loi ». C'est pourquoi la moralité n'est ni de l'ordre de la nature ni de l'ordre de la culture : elle est un caractère de la raison perfectible. b.

« Il possède des penchants et des instincts qui le poussent d'un côté bien que la raison le pousse du côté opposé ». L'homme est un être de raison et de passion.

Par la raison, il connaît le devoir, la loi de l'impératif catégorique qui ordonne sans condition : « Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être considérée comme maxime universelle d'action ». Par la passion, l'homme est soumis au sensible, « aux instincts et aux penchants ».

La passion empêche l'homme de se perfectionner, de s'élever aux « concepts du devoir et de la loi ». Il y a donc conflit en l'homme, conflit inhérent à la nature humaine : l'animal ne connaît pas ce conflit.. »

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