Kant: L'expérience conditionne-t- elle la connaissance ?
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VOCABULAIRE:
EMPIRIQUE (adj.): Qui découle de l’expérience ou qui ne se règle que sur elle.
Le savoir empirique découle
largement de l’habitude, qui lui permet de repérer des régularités dans l’expérience (par exemple, telle plante soulage
toujours telle douleur).
Ce savoir s’obtient par tâtonnements, par essais et erreurs, mais ce n’est pourtant pas un
savoir scientifique ou expérimental.
En effet, il ne sait pas vraiment expliquer ce qu’il observe, il ignore les causalités
réellement agissantes (par exemple, l’action physique-chimique de la plante dans l’organisme).
A priori: Ce qui précède l’expérience, et n’est tiré que de l’esprit ou de la raison.
Chez Kant, les formes a priori de la sensibilité (l’espace et le temps) et de l’entendement (les catégories) rendent
possible l’expérience (l’a priori est ici transcendantal).
Les marques de l’a priori sont l’universalité et la nécessité.
L’expérience, quant à elle, n’offre que des généralisations et du contingent.
A posteriori: Ce qui découle de l’expérience ou d’une vérification empirique.
Pour que la philosophie commence, il faut que l'opinion devienne une question pour elle-même.
Elle doit s'interroger,
s'expliquer, devenir consciente de son propre contenu.
Ceci ne peut s'effectuer sans désagrément, sans douleur,
puisque cela signifie que l'opinion cesse d'être elle-même, qu'elle accepte de s'effacer.
Sans quoi elle reste ignorante
de ce qui la constitue, de ses origines, de son fondement.
Doit alors se poser à l'opinion la question de la vérité, question qui, au lieu d'un vain jeu de la persuasion ou de la
séduction, devient une véritable épreuve.
La vérité nous met mal à l'aise, nous tient en échec, nous ébranle dans
notre être.
Nous souhaiterions presque ne pas penser, mais cette vérité fait partie de nous.
On peut se demander si le concept même de vérité est réellement indispensable, s'il ne s'agit pas d'une idée dont il
vaudrait mieux se débarrasser.
En effet, elle ne semble pas s'imposer dans la pratique courante, dans l'expérience
quotidienne de la vie, où nous usons d'autres critères de réussite et d'efficacité.
La perception sensorielle, l'expérience, sont-elles les garanties fiables ou exclusives de la vérité ? La vérité a-t-elle
besoin de preuves pour être vérité ? Ne risque-t-on pas de confondre certitude et vérité ? La vérité intervient dans
notre existence la plus quotidienne, même si elle reste en elle-même un sujet d'interrogations, même si elle semble
parfois nous empêcher d'agir.
Nous ne pouvons en produire une définition rationnelle précise, néanmoins nous
l'apercevons souvent au détour de préoccupations qui semblaient l'exclure.
On s'accorde en général à définir la vérité comme une concordance ou une conformité : de la pensée avec elle-même,
de la pensée avec les choses, du réel avec l'idéal, autant de rapports qui peuvent coïncider ou s'opposer.
La problématique de la connaissance, quant à elle, met plus spécialement en jeu le rapport entre l'esprit et les choses.
Ce rapport est moins simple qu'il n'y paraît lorsque l'on prend conscience de la diversité des éléments qu'une telle
connaissance implique, en particulier des articulations complémentaires ou conflictuelles entre les concepts et les
sensations, l'imagination et les sentiments.
Nous pouvons aimer, craindre, ou imaginer le réel.
Faut-il en tout cela
valoriser plus particulièrement l'objectif par rapport au subjectif ?
Le réel n'est pas le fondement unique de toute connaissance, ainsi la seule présence des choses ne peut suffire pour
définir la connaissance.
Ne produisons-nous pas nous-mêmes nos idées ? On peut donc se poser la question critique,
celle du critère, grâce auquel on reconnaît la connaissance véritable.
Faut-il privilégier son caractère universel et
abstrait, ou singulier et concret ? Serait-ce son utilité ou son efficacité pratiques ? Ou est-ce plutôt sa valeur ? Ou
encore le rapport harmonieux qui peut s'instaurer entre nos facultés subjectives ? Diverses vérités ou formes de vérité,
relativement arbitraires, guident notre existence ; ne sommes-nous pas obligés d'avouer leur fragilité, et de ce fait
notre ignorance ? D'autant plus que chaque forme de savoir est limitée par sa nature même : elle ne sait que ce qu'elle
peut savoir.
On ne peut concevoir une connaissance sans critique, une connaissance qui ne se pose pas des questions sur ellemême.
Elle doit s'interroger principalement sur ses origines, sur la rationalité de ses fondements, et sur ses limites.
N'est-ce pas la seule façon d'échapper, si on le peut, aux pièges de l'opinion comme à ceux de la connaissance ? Nous
sommes menacés par les illusions du dogmatisme naïf, par les facilités du conformisme, par les tentations de l'influence,
ou celles de la séduction, voire par les délices de la sujétion et de l'aliénation.
Dans l'absolu, nous pouvons penser ce
que nous voulons, mais pour cela, faut-il encore savoir ce que nous pensons, pourquoi nous le pensons, et vouloir
encore vraiment le penser..
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