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KANT: l'espace n'est pas un concept empirique (explication de texte)

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L'espace n'est pas un concept empirique qui ait été tiré d'expériences externes. En effet, pour que certaines sensations puissent être rapportées à quelque chose d'extérieur à moi (c'est-à-dire à quelque chose situé dans un autre lieu de l'espace que celui dans lequel je me trouve), et de même, pour que je puisse me représenter les choses comme en dehors et à côté les unes des autres, - par conséquent comme n'étant pas seulement distinctes, mais placées dans des lieux différents, - il faut que la représentation de l'espace soit posée déjà comme fondement. Par suite la représentation de l'espace ne peut pas être tirée par l'expérience des rapports des phénomènes extérieurs, mais l'expérience extérieure n'est elle-même possible avant tout qu'au moyen de cette représentation. KANT


« «L'espace n'est pas un concept empirique qui ait été tiré d'expériences externes.

En effet, pour que certaines sensations puissent être rapportées à quelque chose d'extérieur à moi (c'est-à-dire à quelque chose situé dans un autre lieu de l'espace que celui dans lequel je me trouve), et de même, pour que je puisse me représenter les choses comme en dehors et à côté les unes des autres, - par conséquent comme n'étant pas seulement distinctes, mais placées dans des lieux différents, - il faut que la représentation de l'espace soit posée déjà comme fondement.

Par suite la représentation de l'espace ne peut pas être tirée par l'expérience des rapports des phénomènes extérieurs, mais l'expérience extérieure n'est elle-même possible avant tout qu'au moyen de cette représentation.» KANT VOCABULAIRE: EMPIRIQUE (adj.): Qui découle de l’expérience ou qui ne se règle que sur elle.

Le savoir empirique découle largement de l’habitude, qui lui permet de repérer des régularités dans l’expérience (par exemple, telle plante soulage toujours telle douleur).

Ce savoir s’obtient par tâtonnements, par essais et erreurs, mais ce n’est pourtant pas un savoir scientifique ou expérimental.

En effet, il ne sait pas vraiment expliquer ce qu’il observe, il ignore les causalités réellement agissantes (par exemple, l’action physique-chimique de la plante dans l’organisme). Thème du texte Ce texte, extrait de la Critique de la raison pure, porte sur la représentation de l'espace, et plus précisément sur le lien que celle-ci entretient avec l'expérience que nous pouvons faire des choses situées hors de nous. Question philosophique à laquelle répond le texte La représentation de l'espace nous est-elle donnée par la perception des objets externes ? Thèse de l'auteur Non seulement la représentation de l'espace ne peut être tirée de l'expérience que nous faisons des objets extérieurs, mais c'est au contraire la perception de ces objets comme extérieurs à nous qui est rendue possible par cette forme a priori de la sensibilité qu'est l'espace.

Autrement dit, l'espace est la forme même de mon intuition du monde extérieur, tel qu'il demeure pour moi, même si je l'imagine vide de tout objet. [Introduction] La réflexion sur l'espace apparaît capitale, parce que l'espace lui-même constitue le milieu dans lequel nous vivons et agissons.

Si nous ne pouvons le définir, comment pouvons-nous prétendre comprendre, par exemple, le fonctionnement de la perception qui s'y effectue nécessairement ? Aristote pouvait ainsi affirmer que ses orientations élémentaires (le haut et le bas, la droite et la gauche..) étaient des absolus de la nature.

Mais il réfléchissait relativement à un univers fini, dans lequel la terre était affirmée comme centrale.

Après les découvertes de Copernic et de Galilée, une telle conception n'est plus possible. [I.

L'espace comme forme a priori] Pour Kant, notre représentation de l'espace est nécessairement antérieure à toute expérience empirique que nous pouvons y avoir.

En affirmant ici que l'espace n'est pas un concept empirique, il souligne que le concept de l'espace est indépendant, dans sa constitution, de l'empiricité : il n'est donc pas a posteriori, mais est au contraire à caractériser comme a priori.

En effet, il ne peut se « tirer », ou se déduire, d'expériences externes, se déroulant dans le monde extérieur, offertes à notre perception. Le fait même que je sois capable de situer quoi que ce soit dans le monde qui m'est extérieur, implique que je rapporte à cette chose certaines de mes sensations.

Celles-ci m'informent en effet de ce qui est objet ou devant moi, ce qui exige que j'occupe, pour ce qui me concerne, un certain lieu dans l'espace et que ce qui produit mes sensations, l'objet, occupe un lieu différent.

Mais l'écart qui nous sépare, la différence entre les lieux que nous occupons, ne peuvent dériver de mon expérience sensible : en tant que telle, c'est au contraire cette dernière qui suppose que la possibilité d'un tel écart existe déjà et la rend elle-même possible. De même, lorsque je perçois des objets séparés dans l'espace, ce qui les sépare, leur emplacement en des lieux différents, ne peuvent donner naissance à la représentation de l'espace dans lequel ils m'apparaissent.

C'est au contraire parce que cette représentation leur est antérieure qu'elle accueille leur espacement (me les fait percevoir. »

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