KANT: «Le problème qui consiste à déterminer d'une façon sûre et générale quelle action peut favoriser le bonheur d'un être raisonnable est un problème tout à fait insoluble.»
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Thème 388
KANT: «Le problème qui consiste à déterminer d'une façon sûre et générale quelle action peut favoriser le
bonheur d'un être raisonnable est un problème tout à fait insoluble.»
PRESENTATION DE "FONDEMENTS DE LA METAPHYSIQUE DES MOEURS" DE KANT
Dans ce premier grand ouvrage consacré à la morale, Kant (1724-1804) se donne pour tâche « la recherche et
l'établissement du principe suprême de la moralité » (Préface).
Son objectif n'est pas seulement spéculatif mais surtout
pratique : il est nécessaire de trouver le critère permettant à chacun d'apprécier clairement la valeur morale de ses
actions, car la moralité est sujette à corruption, souvent confondue avec le calcul de nos intérêts ou la satisfaction de
nos inclinations.
La démarche de Kant va consister à s'affranchir de toute considération empirique (psychologie,
anthropologie...) pour dégager le fondement rationnel de la moralité.
En montrant que la moralité d'une action se
mesure à la soumission de la volonté à la forme universelle d'une loi a priori de la raison et qu'il faut distinguer la
conduite morale de la recherche du bonheur, il propose une approche radicalement nouvelle du problème moral.
Accusé
de formalisme et de rigorisme, Kant a ici le mérite de fonder une éthique rationaliste à vocation universaliste.
Le problème du bonheur est un problème insoluble.
« Le problème qui consiste à déterminer d'une façon sûre et générale quelle action peut
favoriser le bonheur d'un être raisonnable est un problème tout à fait insoluble.
» Kant,
Fondements de la métaphysique des moeurs (1785).
• Kant soucieux de distinguer les vrais des faux problèmes, explique que le problème du
bonheur ne peut pas être résolu, parce que la notion de bonheur («Un maximum de bienêtre dans mon état présent et dans toute ma condition future») est paradoxale: soit le
bonheur est intense comme un plaisir, mais alors on ne peut pas le penser (ni l'éprouver)
dans la durée; soit il dure, mais alors il apparaît comme inférieur au plaisir et s'accompagne
d'une certaine mélancolie.
• Autrement dit, on n'est jamais satisfait d'être satisfait.
Kant conclut que le bonheur est
un «idéal de l'imagination», et que nul ne peut savoir avec certitude ce qu'il veut, tout
désir allant de pair avec des maux possibles.
• Pour parvenir à penser le bonheur, il faut le distinguer de la notion religieuse de félicité
éternelle.
Il faut admettre que le bonheur est contingent et dépend, quoi qu'en disent les stoïciens, de choses qui ne
dépendent pas de nous.
Peut-être est-ce là le secret du bonheur: être grandi par ce qui ne dépend pas de nous.
Comme dans l'amour.
« Le bonheur est un idéal, non de la raison, mais de l’imagination, fondé uniquement sur des principes
empiriques.
» KANT.
Le philosophe allemand KANT a déjà rédigé son premier grand livre de métaphysique (ou plus exactement de critique de
la métaphysique), « Critique de la raison pure » (1781), lorsqu’il entreprend une première approche de la morale avec
les « Fondements de la métaphysique des mœurs » (1785) qui précéderont de trois ans son grand ouvrage sur la
morale : « Critique de la raison pratique » (1788).
On connaît le résultat de cette critique de la métaphysique : sur les questions de l’âme (le sujet profond de notre
expérience interne), du monde (le tout complet de la réalité, objet de notre expérience externe), et de Dieu (considéré
comme fondement suprême de la totalité des êtres), nous ne pouvons que nous livrer à des spéculations
métaphysiques qui dépassent les limites de l’expérience effective possible.
Un savoir métaphysique transcendant,
portant sur la réalité non sensible (les noumènes), est impossible.
Voilà ce que révèle la démarche critique, qui
s’interroge sur les conditions a priori de possibilité de la connaissance.
Une fois ce travail accompli, KANT cherche à
appliquer cette même méthode critique à la morale, en s’interrogeant cette fois sur les conditions de possibilité de
l’action morale.
C’est cette investigation qui fait le contenu des « Fondements de la métaphysique ».
Et passant en revue les thèmes
traditionnels de la philosophie morale, KANT ne manque pas de rencontrer la question du bonheur et, dans la deuxième
section de l’ouvrage (« Passage de la philosophie morale populaire à la métaphysique des mœurs »), de mettre
fortement en question cette notion en la rattachant non à la raison , mais seulement à l’imagination : « Il n’y a pas à
cet égard d’impératif qui puisse commander, au sens strict du mot, de faire ce qui rend heureux, parce que le bonheur
est un idéal, non de la raison, mais de l’imagination, fondé uniquement sur des principes empiriques, dont on attendrait
vainement qu’ils puissent déterminer une action par laquelle serait atteinte la totalité d’une série de conséquences en
réalité infinie.
»
« Un impératif qui puisse commander… » Ceci ne prend pleinement sens qu’à l’intérieur du système de KANT.
On sait
que pour lui, dans la nature, toute chose agit d’après des lois.
Mais notre monde humain n’est pas seulement celui de
la nature, il est bien plus spécifiquement celui de la culture.
Les hommes ne sont pas des choses, mais des êtres
raisonnables, qui n’agissent pas tellement sous la pression des contraintes de la nature mais bien plutôt selon leur
volonté.
Autrement dit, dans leurs actions, les hommes ont la capacité d’agir selon des principes, selon la.
»
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