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KANT: «La colombe légère, lorsque, dans son libre vol, elle fend l'air dont elle sent la résistance, pourrait s'imaginer qu'elle réussirait bien mieux encore dans le vide.»

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« Thème 386 KANT: «La colombe légère, lorsque, dans son libre vol, elle fend l'air dont elle sent la résistance, pourrait s'imaginer qu'elle réussirait bien mieux encore dans le vide.» Ce qui apparaît comme une contrainte est parfois aussi la structure qui rend possible l'action. «La colombe légère, lorsque, dans son libre vol, elle fend l'air dont elle sent la résistance, pourrait s'imaginer qu'elle réussirait bien mieux encore dans le vide.» Kant, Critique de la raison pure (1781). • Kant fait apparaître que l'opposition entre liberté et contrainte ne fonctionne pas toujours.

Ainsi, une colombe en vol pourrait croire que l'air la freine, mais s'il n'y avait pas d'air, elle ne pourrait pas voler du tout.

Ce qui la freine est aussi ce qui la porte.

De même, la notion de liberté absolue, au sens d'une complète absence de contrainte, n'a pas de sens.

En effet, sans aucune contrainte, dans le vide pur, aucune action n'est possible, à plus forte raison aucune action libre. • Ainsi, il n'y a d'action et donc de liberté possible qu'au sein d'une certaine structure, qui définit notre champ d'action tout en le délimitant. • On pourrait utiliser cette métaphore de la colombe pour aussi montrer notre rapport inconséquent à la loi.

La colombe, dans son vol, éprouve la résistance de l'air et elle se plaît à imaginer qu'elle volerait bien mieux et bien plus haut sans cet obstacle: elle ignore que sans l'air, elle ne volerait pas du tout et que ce qu'elle ressent comme un empêchement est aussi une condition de possibilité même de son vol. Nous aussi nous plaisons à imaginer une vie sans règles, au-delà des lois: suppression des impôts, de la police, du code de la route, etc.

Ce faisant, nous sommes aussi écervelés que la colombe, car nous oublions que sans ces contraintes, notre prétendue liberté n'existerait plus.

Nous ressentons comme un obstacle ce qui en réalité est une condition d'exercice de nos actions.

Que serait en effet ma sécurité sans les forces de l'ordre ? que serait mon existence sans protection sociale que je finance par mes impôts ?. »

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