KANT: «Il est de la plus grande importance d'apprendre aux enfants à travailler.»
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«
Thème 381
KANT: «Il est de la plus grande importance d'apprendre aux enfants à travailler.»
Le travail est nécessaire à l'homme.
«Il est de la plus grande importance d'apprendre aux enfants à travailler.
» Kant, Réflexions
sur l'éducation (1776).
• Le travail est l'activité par laquelle l'homme transforme la nature pour la plier à ses
besoins.
La technique est l'ensemble des moyens qu'il met en oeuvre pour cela.
D'un côté,
l'homme invente des outils pour mieux exploiter les ressources naturelles, de l'autre, ces
outils deviennent eux-mêmes l'objet d'un travail.
Ce cycle voue l'homme à transformer
indéfiniment la nature.
• On peut y voir un cercle vertueux permettant à l'homme de progresser, non seulement
matériellement, mais aussi moralement.
C'est le cas par exemple de Kant, pour qui le travail
ne doit pas être vu comme une malédiction (Adam chassé du Paradis et voué à «manger
son pain à la sueur de son front»), mais, d'une part, comme un moyen pour l'homme de ne
pas s'ennuyer, et d'autre part, comme une ruse de la nature qui pousse l'homme à
développer ses facultés.
« L’homme est le seul animal qui doit travailler.
Il lui faut d’abord beaucoup de préparation pour en venir à jouir
de ce qui est supposé par sa conservation.
La question de savoir si le Ciel n’aurait pas pris soin de nous avec plus de
bienveillance, en nous offrant toutes les choses déjà préparées, de telle sorte que nous ne serions pas obligés de
travailler, doit assurément recevoir une réponse négative: l’homme en effet a besoin d’occupations et même de celles
qui impliquent une certaine contrainte.
Il est tout aussi faux de s’imaginer que si Adam et Eve étaient demeurés au
paradis, ils n’auraient rien fait d’autre que d’être assis ensemble, chanter des chants pastoraux, et contempler la
beauté de la nature.
L’ennui les eût torturés tout aussi bien que d’autres hommes dans une situation semblable.
L’homme doit être occupé de telle manière qu’il soit rempli par le but qu’il a devant les yeux, si bien qu’il ne
se sente plus lui-même et que le meilleur repos soit pour lui celui qui suit le travail.
»
Kant, « Réflexions sur l’éducation ».
Pour Kant le travail n’est pas seulement un devoir moral, une obligation pénible.
Kant insiste au contraire sur la
dimension positive de cette contrainte.
Elle est un bienfait pour l’homme : pour l’espèce humaine comme pour chaque
individu.
Kant affirme la positivité du travail pour trois raisons :
i.
Dans la perspective d’une philosophie de l’histoire, l’impossibilité de vivre sans travailler apparaît comme le
moyen par lequel la Providence assure le développement des facultés humaines.
Sans cette nécessité vitale,
jamais l’espèce humaine n’aurait été contrainte au progrès (« il lui faut beaucoup de préparation… »
ii.
Dans une perspective métaphysique, le travail apparaît comme le moyen pour l’homme d’échapper à
l’ennui.
L’ennui tient à l’absence de sens, le travail est ce qui permet à l’homme de donner un sens à sa vie.
Les
distractions font passer le temps, le travail, lui, donne un sens au temps humain.
(« L’ennui les eût torturés.
»)
iii.
Dans une perspective anthropologique, le travail est le moyen de mieux jouir de la vie.
Si le plaisir est
absence de douleur, on ne jouit vraiment du repos qu’après un effort ! (« Que le meilleur repos soit pour lui celui
qui suit le travail.
»).
»
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