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KANT et le véto de la raison

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La raison [...] énonce en nous son veto irrésistible : il ne doit y avoir aucune guerre ; ni celle entre toi et moi dans l'état de nature, ni celle entre nous en tant qu'États, qui bien qu'ils se trouvent intérieurement dans un état légal, sont cependant extérieurement (dans leur rapport réciproque) dans un état dépourvu de lois — car ce n'est pas ainsi que chacun doit chercher son droit. Aussi la question n'est plus de savoir si la paix perpétuelle est quelque chose de réel ou si ce n'est qu'une chimère et si nous ne nous trompons pas dans notre jugement théorique, quand nous admettons le premier cas, mais nous devons agir comme si la chose qui peut-être ne sera pas devrait être, et en vue de sa fondation établir la constitution [...] qui nous semble la plus capable d'y mener et de mettre fin à la conduite de la guerre dépourvue de salut vers laquelle tous les États sans exception ont jusqu'à maintenant dirigé leurs préparatifs intérieurs, comme vers leur fin suprême. Et si notre fin, en ce qui concerne sa réalisation, demeure toujours un voeu pieux, nous ne nous trompons certainement pas en admettant la maxime d'y travailler sans relâche, puisqu'elle est un devoir. KANT

« PRESENTATION DE LA "CRITIQUE DE LA FACULTE DE JUGER" DE KANT Dans cette troisième et dernière Critique, Kant (1724-1804) obéit à des motifs apparemment disparates.

Un objectif interne de complétude architecturale : il s'agit de trouver un moyen terme de liaison entre le monde nouménal de la liberté transcendantale constitué par la raison dans son usage pratique et le monde naturel de la nécessité mécanique constitué par l'entendement, moyen terme qui permettrait de saisir dans le monde les effets de la liberté.

Ce moyen terme, Kant va le trouver dans le concept de finalité, concept privilégié d'une faculté de juger, intermédiaire entre raison et entendement.

L'harmonie présente dans ce qui nous frappe par sa beauté ou dans les êtres vivants, et qui semble obéir à une volonté, paraît établir un pont entre le monde physique et le monde nouménal.

De manière plus large, Kant prend ici en charge certains des débats majeurs et des innovations du siècle : la naissance de l'esthétique comme réflexion sur le jugement de goût qui date du milieu du siècle et qui accompagne l'autonomisation concomitante du champ artistique, mais aussi les controverses scientifiques sur la spécificité du vivant par rapport à la nature purement mécanique, débat lui plus ancien et qui remonte au moins au mécanisme du xviie siècle. « Le véritable champ du génie est celui de l'imagination, parce qu'elle est créatrice et qu'elle se trouve moins que d'autres facultés sous la contrainte des règles ; ce qui la rend d'autant plus capable d'originalité. La démarche mécanique de l'enseignement, en forçant à toute heure l'élève à l'imitation, est assurément préjudiciable à la levée de germe du génie, en son originalité.

Tout art réclame cependant certaines règles mécaniques fondamentales, celle de l'adéquation de l'oeuvre à l'idée sous-jacente, c'est-à-dire la vérité dans la représentation de l'objet conçu en pensée.

Cette exigence doit être apprise avec la rigueur de l'école, elle est à la vérité un effet de l'imitation.

Quant à libérer l'imagination de cette contrainte et à laisser le talent hors du banal procéder sans règle et s'exalter jusqu'à contredire la nature, cela pourrait bien donner une folie originale qui ne serait tout de même pas exemplaire, et ne pourrait donc pas non plus être rangée dans le génie.» KANT. Première partie du texte Idée n° 1 : Le véritable champ du génie est celui de l'imagination, parce qu'elle est créatrice et qu'elle se trouve moins que d'autres facultés sous la contrainte des règles ; ce qui 1 la rend d'autant plus capable d'originalité. Idée n° 2 : La démarche mécanique de l'enseignement, en forçant à toute heure l'élève à l'imitation, est assurément préjudiciable à la levée de germe du génie, en son originalité. Deuxième partie du texte Idée n° 3 : Tout art réclame cependant certaines règles mécaniques fondamentales (THÈSE DU TEXTE) celle de l'adéquation de l'oeuvre à l'idée sous-jacente, c'est-à-dire la vérité dans la représentation de l'objet conçu en pensée. Troisième partie du texte : Conséquence de la thèse Idée n° 4 qui nuance l'idée n° 2 : Cette exigence doit être apprise avec la rigueur de l'école, elle est à la vérité un effet de l'imitation. Idée n° 5 qui nuance l'idée n° 1 : Quant à libérer l'imagination de cette contrainte et à laisser le talent hors du banal procéder sans règle et s'exalter jusqu'à contredire la nature, cela pourrait bien donner une folie originale qui ne serait tout de même pas exemplaire, et ne pourrait donc pas non plus être rangée dans le génie. Le sublime Définition du sublime Étymologiquement, Sublime vient du latin sublimis qui signifie élevé, supérieur.

Le sublime dès son origine désigne une beauté noble, élevée, la beauté dans la grandeur.

Une définition du sublime est proposée dès le premier siècle dans le Traité du sublime (Peri hupsos) attribué à Longin et qui connaître une longue postérité, notamment chez les anglais (Burke, A philosophical Enquiry into the Origin of our Ideas of the sublime and beautiful, 1757), mais aussi chez les français (Boileau, Réflexions sur Longin, 1693). Jean-Marie Guyau donne dans sa Morale sans obligation , ni sanction (Alcan, 1900, p.215) une excellente définition du sublime : " le sublime, en morale comme en esthétique semble tout d’abord en contradiction avec l’ordre...

Mais ce n’est là qu’une contradiction superficielle : le sublime a les mêmes racines que le beau, et l’intensité des sentiments. »

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