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KANT et la légitimité universelle

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Mais quelle peut être enfin cette loi dont la représentation doit déterminer la volonté par elle seule et indépendamment de la considération de l'effet attendu, pour que la volonté puisse être appelée bonne absolument et sans restriction ? Puisque j'ai écarté de la volonté toutes les impulsions qu'elle pourrait trouver dans l'espérance de ce que promettrait l'exécution d'une loi, il ne reste plus que la légitimité universelle des actions en général qui puisse lui servir de principe, c'est-à-dire que je dois toujours agir de telle sorte que je puisse vouloir que ma maxime devienne une loi universelle. Le seul principe qui dirige ici et doive diriger la volonté, si le devoir n'est pas un concept chimérique et un mot vide de sens, c'est donc cette simple conformité de l'action à une loi universelle (et non à une loi particulière applicable à certaines actions). Le sens commun se montre parfaitement d'accord avec nous sur ce point dans ses jugements pratiques, et il a toujours ce principe devant les yeux. KANT

« "Mais quelle peut être enfin cette loi dont la représentation doit déterminer la volonté par elle seule et indépendamment de la considération de l'effet attendu, pour que la volonté puisse être appelée bonne absolument et sans restriction ? Puisque j'ai écarté de la volonté toutes les impulsions qu'elle pourrait trouver dans l'espérance de ce que promettrait l'exécution d'une loi, il ne reste plus que la légitimité universelle des actions en général qui puisse lui servir de principe, c'est-à-dire que je dois toujours agir de telle sorte que je puisse vouloir que ma maxime devienne une loi universelle.

Le seul principe qui dirige ici et doive diriger la volonté, si le devoir n'est pas un concept chimérique et un mot vide de sens, c'est donc cette simple conformité de l'action à une loi universelle (et non à une loi particulière applicable à certaines actions).

Le sens commun se montre parfaitement d'accord avec nous sur ce point dans ses jugements pratiques, et il a toujours ce principe devant les yeux." KANT Il n'y a pas de « morale de Kant », mais seulement une nouvelle formulation.

La critique de la raison pratique a seulement pour but de préciser, de purifier la conscience morale commune.

L'immoralité consisterait à se placer au-dessus d'elle et à prétendre inventer une nouvelle morale. POUR MIEUX COMPRENDRE LE TEXTE La critique de la raison dans son usage pratique (c'est-à-dire par rapport à l'action morale et non pas technique) a des résultats inverses de la critique dans son usage théorique (connaissance objective, voir texte 10).

La connaissance doit être limitée aux conditions de l'expérience ; au contraire, une volonté est bonne sans conditions empiriques, c'est-à-dire « absolument ».

Agir vraiment par devoir, c'est agir « indépendamment de l'effet attendu », alors qu'une action technique dépend d'un résultat.

Kant estime que la conscience commune ne s'y trompe pas.

Elle sait que le devoir n'est qu'un mot s'il n'a été accompli que pour l'argent, la réputation, ou par peur d'une sanction.

La loi morale exige une action par devoir et non pas seulement conforme au devoir. L'universalité de la loi morale, purement rationnelle, exclut donc qu'interviennent des considérations sociales. On peut reprocher à Kant son formalisme, mais y voir un conformisme social est un contresens (pourtant commis par Bergson !). Introduction : Kant recherche dans la Fondation de la métaphysique des Mœurs un principe universel et nécessaire de la morale.

Il lui faut donc éliminer tout ce qui est contingent et particulier.

Le premier concept qu’il a déterminé est celui d’une bonne volonté: une bonne volonté est un bien universel et non pas un bien particulier comme le sont les autres biens; et elle est un bien nécessaire et non pas un bien contingent comme les autres buts de la faculté de désirer.

Il faut alors découvrir le principe même de la bonne volonté.

Pour ce faire, Kant fait intervenir un second concept, celui du devoir.

Agir moralement, c’est vouloir le devoir, c’est-à-dire agir en ayant comme seule intention d’agir par devoir et parce que c’est le devoir.

Ainsi la question dirigeant la morale est bien « que dois-je faire ? ».

Le texte s’organise alors en trois moments logiques : la mise en exergue de la sainteté de la volonté bonne et autonome (1 ère partie : du début du texte à « appelée bonne absolument et sans restriction ? »), la formulation de l’impératif catégorique (de « Puisque j'ai écarté de la volonté toutes les impulsions » à « agir de telle sorte que je puisse vouloir que ma maxime devienne une loi universelle ») et enfin la mise en lumière du rôle du devoir (de « Le seul principe qui dirige ici et doive diriger la volonté » à la fin de l’extrait).

C’est suivant ces trois moments que nous entendons rendre compte du texte. I – La volonté bonne et l’autonomie a) La détermination de l’action est une affaire de choix, c’est-à-dire une élection d’une fin et des moyens.

définit la volonté comme le pouvoir d’agir d’après des fins ou des principes d’action que l’on se représente.

En ce sens, la volonté est le pouvoir de produire des objets comme des moyens correspondants aux représentations d’une fin.. »

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