KANT: «Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme un moyen.»
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Thème 387
KANT: «Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la
personne de tout autre toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme
un moyen.»
PRESENTATION DE "FONDEMENTS DE LA METAPHYSIQUE DES MOEURS" DE
KANT
Dans ce premier grand ouvrage consacré à la morale, Kant (1724-1804) se donne
pour tâche « la recherche et l'établissement du principe suprême de la moralité »
(Préface).
Son objectif n'est pas seulement spéculatif mais surtout pratique : il est
nécessaire de trouver le critère permettant à chacun d'apprécier clairement la
valeur morale de ses actions, car la moralité est sujette à corruption, souvent
confondue avec le calcul de nos intérêts ou la satisfaction de nos inclinations.
La
démarche de Kant va consister à s'affranchir de toute considération empirique
(psychologie, anthropologie...) pour dégager le fondement rationnel de la moralité.
En montrant que la moralité d'une action se mesure à la soumission de la volonté à
la forme universelle d'une loi a priori de la raison et qu'il faut distinguer la conduite
morale de la recherche du bonheur, il propose une approche radicalement nouvelle
du problème moral.
Accusé de formalisme et de rigorisme, Kant a ici le mérite de
fonder une éthique rationaliste à vocation universaliste.
Le devoir est une loi de la raison.
«Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre
toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme un moyen.» Kant, Fondements de la
métaphysique des moeurs (1785).
• L'impératif catégorique de Kant est distinct du commandement christique quant à son fondement.
En effet le
commandement d'amour du Christ vient de l'extérieur et est fondé sur un commandement antérieur qui prescrit
l'obéissance inconditionnelle au Christ.
L'impératif kantien vient, lui, de la raison.
C'est en nous-mêmes que
nous le trouvons, comme une structure de notre propre esprit, qui fonde notre moralité.
• Que ce soit un «impératif» ne signifie pas que nous soyons contraints à nous y plier, mais il est en nous
comme une règle selon laquelle nous pouvons mesurer si nos actions sont morales ou non (d'où la «mauvaise
conscience»).
• Il se distingue aussi par sa portée.
En effet, traiter les autres «comme une fin» ne signifie pas
nécessairement les «aimer».
C'est à la fois moins exigeant, car il s'agit «seulement» de les respecter, en
reconnaissant en eux la dignité humaine.
Mais c'est aussi plus exigeant, car il faut maintenir le respect même
quand on n'aime pas! C'est là que le «devoir» est ressenti comme tel.
LA MORALE DE KANT
Kant, comme tous les grands penseurs du «siècle des lumières », est un humaniste.
Il ne saurait admettre que
la morale se réduise à l’obéissance à un principe extérieur à la personne humaine, que ce principe soit un Dieu
transcendant qui nous donnerait des ordres sans les justifier ou qu’il soit un État autoritaire qui opprimerait ses
sujets sous prétexte de les diriger.
La morale kantienne exclut l’idée que nous puissions être régis par un autre
que nous-même.
Elle exclut l’hétéronomie.
C’est la personne humaine elle-même qui est la mesure et la source
du devoir.
L’homme est le créateur des valeurs morales, il dirige lui-même sa conduite sans quoi l’agent moral
n’agirait pas mais serait agi.
Telle est l’exigence kantienne d’autonomie.
Mais Kant n’est pas seulement un philosophe humaniste du XVIIIe siècle.
Il est aussi le fils d’une mère piétiste
(le piétisme est un luthéranisme fervent et très austère).
Élevé dans l’idée que la nature humaine est
corrompue par le péché, Kant se méfie des passions, de la sensibilité, des tendances spontanées.
La morale du
sentiment telle qu’il l’a découverte chez les moralistes anglais de son époque et chez Rousseau l’inquiète.
La
morale de l’intérêt lui eût fait horreur.
D’un mot, s’il se refuse à fonder les valeurs sur un principe extérieur à la
personne humaine, il ne veut pas davantage les subordonner à la nature, aux tendances, à la sensibilité.
Le
principe du devoir sera pour Kant la pure raison.
Comme chez Rousseau (qu’il a lu attentivement), c’est la
conscience qui sera pour Kant la source des valeurs.
Mais il ne s’agit plus d’une conscience instinctive et
sentimentale, la conscience morale selon Kant n’est rien d’autre que la raison elle-même.
1° LE FORMALISME DE KANT
Le bien pour Kant n’est jamais un objet.
Ni la santé, ni la richesse, ni l’intelligence ne sont indiscutablement des.
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