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KANT

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Personne ne peut me contraindre à être heureux à sa manière (c'est-à-dire à la manière dont il conçoit le bien-être des autres hommes), par contre chacun peut chercher son bonheur de la manière qui lui paraît bonne, à condition de ne pas porter préjudice à la liberté qu'a autrui de poursuivre une fin semblable (c'est-à-dire de ne pas porter préjudice au droit d'autrui), liberté qui peut coexister avec la liberté de chacun grâce à une possible loi universelle. Un gouvernement qui serait fondé sur le principe de la bienveillance envers le peuple, comme celui d'un père envers ses enfants, c'est-à-dire un gouvernement paternaliste (…) où les sujets sont forcés de se conduire d'une manière simplement passive, à la manière d'enfants mineurs, incapables de distinguer ce qui leur est utile ou nuisible et qui doivent attendre simplement du jugement d'un chef d'État la manière dont ils doivent être heureux et simplement de sa bonté qu'également il le veuille, est le plus grand despotisme qu'on puisse concevoir (c'est-à-dire une constitution qui supprime toute liberté pour les sujets qui ainsi ne possèdent aucun droit). KANT

« Personne ne peut me contraindre à être heureux à sa manière (c'est-à-dire à la manière dont il conçoit le bien-être des autres hommes), par contre chacun peut chercher son bonheur de la manière qui lui paraît bonne, à condition de ne pas porter préjudice à la liberté qu'a autrui de poursuivre une fin semblable (c'est-à-dire de ne pas porter préjudice au droit d'autrui), liberté qui peut coexister avec la liberté de chacun grâce à une possible loi universelle.

Un gouvernement qui serait fondé sur le principe de la bienveillance envers le peuple, comme celui d'un père envers ses enfants, c'est-à-dire un gouvernement paternaliste (…) où les sujets sont forcés de se conduire d'une manière simplement passive, à la manière d'enfants mineurs, incapables de distinguer ce qui leur est utile ou nuisible et qui doivent attendre simplement du jugement d'un chef d'État la manière dont ils doivent être heureux et simplement de sa bonté qu'également il le veuille, est le plus grand despotisme qu'on puisse concevoir (c'est-à-dire une constitution qui supprime toute liberté pour les sujets qui ainsi ne possèdent aucun droit). 1 ) Dégagez l'idée centrale du texte et faites apparaître les étapes de l'argumentation. L'idée principale du texte est un paradoxe : un État qui n'aurait comme souci que le bonheur des individus, semblable en cela à un père avec ses enfants, serait le pire État possible, le moins légitime parce qu'il ne reconnaîtrait pas aux individus la liberté de choisir le moyen d'être heureux.

Un État n'est légitime que si, au contraire, il garantit aux individus les libertés par lesquelles chacun pourra se rendre heureux sans rendre les autres malheureux. Kant établit cette idée en deux étapes très distinctes : la première ne parle que des rapports entre la liberté et le bonheur et la seconde des rapports entre l'État et la liberté. Dans un premier temps, il explique que la poursuite du bonheur est une affaire individuelle : nul mieux que moi ne sait ce qui peut me rendre heureux et comment y parvenir.

Un autre n'aurait ni le droit ni la possibilité de le faire à ma place.

Il nous faut donc être libre pour être heureux. Mais parce qu'en revanche chacun pourrait empêcher les autres d'atteindre le bonheur qu'ils poursuivent, il est nécessaire de rendre les libertés individuelles compatibles entre elles, ce qui peut se faire par la loi. Dans un deuxième temps, il lie cette première idée à l'existence de l'État : un État qui serait avec les individus comme un père avec ses enfants, c'est-à-dire exclusivement soucieux de leur bonheur, mais persuadé qu'ils sont incapables de concevoir, et poursuivre et d'atteindre le bonheur par eux-mêmes et donc qu'il faut en imposer la forme et les moyens, serait un État qui priverait les individus de toute liberté.

Il serait donc despotique et donc sans aucune légitimité. 2 ) Expliquez : "liberté qui peut coexister avec la liberté de chacun grâce à une possible loi universelle". S'il faut être libre pour être heureux, alors pour que nous soyons tous heureux, il faut que nous soyons tous libres.

Mais si tel est le cas, la liberté des une risque de rendre malheureux les autres.

Il faut donc faire coexister les liberté de telle sorte que personne ne nuise les autres dans leur recherche propre du bonheur.

Comment? Par une loi universelle.

A savoir? Par une loi qui fixe les libertés de chacun de telle sorte qu'elles ne soient pas dangereuses pour les autres, et, universelle, c'est-à-dire valable pour tous sans exception aucune, de telle sorte que personne n'ait plus ou moins de droits que d'autres. "un gouvernement paternaliste (…) est le plus grand despotisme. Un gouvernement paternaliste est un gouvernement qui se comporte avec les individus comme un père avec ses enfants.

En cela il ne songe qu'à leur bonheur, mais pense que comme tous les enfants, il faut les rendre heureux malgré eux parce qu'ils sont incapables de savoir ce qui peut les rendre heureux et par quels moyens le devenir. Aussi leur impose-t-il l'idée qu'il se fait du bonheur et des moyens d'y parvenir.

Mais, ce faisant, il nie toutes les libertés des individus.

Or, cette négation n'est pas justifiée, parce que précisément, les individus ne sont pas des enfants.

Il pourraient faire un bon usage de la liberté.

C'est pourquoi un gouvernement qui nie toutes les libertés que les individus pourraient et devraient avoir est un gouvernement dictatorial ou despotique.. »

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