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Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778) Profession de foi du vicaire savoyard (dans Émile)

Publié le 17/09/2022

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rousseau

« Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778) Profession 1u vicaire savoya'.d (dans Émile). « Les coupables qui se disent forcés au crime sont aussi menteurs que méchants : comment ne voient-ils point que la faiblesse.

dont ils se plaignent est leur propre ouvrage ; que leur première dépravation vient de leur volonté ; qu'à force de vouloir e:éder à leurs tentations, ils leur cèdent enfin malgré eux et les rendent irrésistibles ? Sans doute il ne dépend plus d'eux de n'être pas méchants et faibles, mais il dépendit d'eux de ne pas le devenir.

Or que nous restions aisément maîtres de nous et de nos passions, même durant cette vie, si, lorsque nos habitudes ne sont point encore acquises, lorsque notre esprit commence à s'ouvrir, nous savions l'occuper des objets qu'il doit connaître pour apprécier ceux qu'il ne connaît pas ; si nous voulions sincèrement nous éclairer, non pour briller aux yeux des autres, mais pour être bons et sages selon notre nature, pour nous rendre heureux ert pratiquant nos devoirs ! Cette étude nous paraît ennuyeuse et pénible, parce que nous n'y songeons que déjà corrompus par le vice, déjà livrés aux passions.

Nous fixons nos jugements et notre estime avant de connaître le bien et le mal et puis, rapportant tout à cette fausse mesure, nous ne donnons à rien sa juste valeur.

» (série S, juin1996, Besanson et académies rattachées) Les connaissances philosophiques On pourra lire : Le Traité des passions de Descartes. Éthique (livre ID) de Spinoza. La Raison dans l'histoire de Hegel. Anthropologie du point de vue pragmatique de Kant. Aurores de Nietzsche (aphorisme 519); Gorgüzs de Platon. Émile 0ivre 4) et La Nouvelle He1oïse de Rousseau. Il est souhaitable de pouvoir utiliser des références litté­ raires comme La Femme et le Pantin de P.

Louys, Le Mangeur d'opium de Baudelaire, Le Joueur de Dostoïevski. SUJETS ET • Commentaire du texte PISTES D'ETUDE 1 Le thème : La passio n et la volo nté. La thèse : Rousseau nous invite à juger et à m aîtriser nos passio ns selon u ne juste valeur qui ne peut ê tre acq uise que si l'o n comprend les valeurs du devoir et de la volo nté. Les e njeux : La qu estion q ue semble poser le tex te est : pou rquo i devons-no us m aîtriser n os passions ? La structure : Le premier m ouvement du texte indique que les p ass io ns n e p eu ven t ê tre u n alibi de la fa iblesse de la vo lo nté.

No u s s ommes res p o n sa b les d e n os p ass io n s.

Il a ppartient à la volo nté de s'e n p rémunir (« Les cou pables ... valeur » ).

Po ur cela, il nous fa ut nous éduquer à recherch er la sagesse et le bien , à comba ttre la passion ; c'est ce qu'indique le second m ouvem ent du texte.

Le tro isièm e m ouvem ent du texte m ontre qu'il nou s fa ut penser au plus juste nos valeurs. Que devient la passio n ? Le développem en t se fa it selon le pla n 2, choix 2 • Plan détaillé 1 Première partie Succomber à la passion est une faiblesse La passion est une souffrance qui ressemble à u ne malédi cti on , et il y a une certaine compla isan ce de l'ho mme à y succomber.

C'est ce qu'indiquent les premières lignes du texte. Les passio ns sont do nc a mbigu ës.

Analysons l'ambi guïté des passio ns.

Il s'agit de m ontrer que le la ngage propre des passions asservit plus l'homme qu'il ne le libère.

Mêm e si il y a un certa in plaisir au récit des passio ns, l'ho mme so uffre . La passion est un sentiment exclusif pour un être ou un e acti vité.

Ce sentiment produi t une cristallisation de l'être à l'égard de l'objet aimé.

Le passionné est hors du temps, il refuse de penser l'avenir ainsi que les conséquences de ses actes.

La passion est perte de lucidi té.

Le passionné s'a buse lui-même.

Il se nourrit de l'im possible.

C'est Werther qui se suicide lorsqu'il apprend • SUJETS ET PISTES D1 ÊTUDE • qu'enfin celle qu'il aime veut l'aimer en retour.

La passion est.. cette volonté de vouloir rester dans l'enfance.

La mort est l'horizon de toute passion.

Mais dans le même temps la passion est entendue comme le seul moteur de l'existence.

Nous envions ceux qui brûlent de ses feux.

Toute vie paraît bien fade à côté d'une vie de passions.

Pourtant qui se leurre ? Est-ce l'homme d'action qui revendique la passion ? Ou est-ce l'homme contemplatif qui condamne les passions ? Nietzsche écrit dans Aurore, § 519) « Dès que vous voulez agir, vous devez fermer la porte au doute, disait un homme d'action.

Et tu ne crains pas ainsi d'être dupe Ùétorqua un contemplatif.» L'homme doit-il conduire sa vie selon.... »

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