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J. Fourastié écrit dans son livre. Le grand espoir du XXe siècle : « Les machines modernes en prenant pour elles toutes les tâches serviles, qui sont du domaine de la répétition inconsciente, en libèrent l'homme, et lui laissent les seuls travaux qui res

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  • Remarques sur le sujet

• Le sujet : il s'agit d'un passage très souvent donné dans les examens; la connaissance du livre de Fourastié peut aider le candidat mais elle n'est pas indispensable. Il est nécessaire de s'arrêter sur l'expression machines modernes. Il ne s'agit pas de la machine en général, mais de la machine du XXe siècle (machine se réglant elle-même; entièrement automatique; ordinateurs; domaine de l'automation), que Fourastié oppose à la machine du XIXe siècle, laquelle contraignait l'homme à se transformer lui-même en machine. On trouve une bonne satire de cette mécanisation de l'homme par la machine dans le film de Charlie Chaplin, Les Temps modernes. On trouvera de bonnes critiques de la thèse de Fourastié dans l'ouvrage de Friedmann, Le travail en miettes (Gallimard/Idées). • Exemple d'introduction L'introduction et le développement des machines dans la production industrielle ont profondément transformé les rapports de l'homme et du monde, bouleversant à la fois les rapports de l'homme avec la nature et les rapports des hommes entre eux. En général, contrairement aux espoirs suscités, cette invasion des machines s'est traduite par une dégradation du milieu et une dégradation des conditions de vie pour le plus grand nombre. On hésite de ce fait à associer l'essor du machinisme à une « libération » de l'homme et à affirmer avec Fourastié : « Les machines modernes... » (citation complète).

« Sujet : J.

Fourastié écrit dans son livre.

Le grand espoir du XXe siècle : « Les machines modernes en prenant pour elles toutes les tâches serviles, qui sont du domaine de la répétition inconsciente, en libèrent l'homme, et lui laissent les seuls travaux qui ressortissent en propre à l'être vivant, intelligent et capable de prévision.

» Expliquez et discutez cette réflexion. Remarques sur le sujet • Le sujet : il s'agit d'un passage très souvent donné dans les examens; la connaissance du livre de Fourastié peut aider le candidat mais elle n'est pas indispensable. Il est nécessaire de s'arrêter sur l'expression machines modernes.

Il ne s'agit pas de la machine en général, mais de la machine du XXe siècle (machine se réglant elle-même; entièrement automatique; ordinateurs; domaine de l'automation), que Fourastié oppose à la machine du XIXe siècle, laquelle contraignait l'homme à se transformer lui-même en machine. On trouve une bonne satire de cette mécanisation de l'homme par la machine dans le film de C harlie C haplin, Les T emps modernes. On trouvera de bonnes critiques de la thèse de Fourastié dans l'ouvrage de Friedmann, Le travail en miettes (Gallimard/Idées). • Exemple d'introduction L'introduction et le développement des machines dans la production industrielle ont profondément transformé les rapports de l'homme et du monde, bouleversant à la fois les rapports de l'homme avec la nature et les rapports des hommes entre eux.

En général, contrairement aux espoirs suscités, cette invasion des machines s'est traduite par une dégradation du milieu et une dégradation des conditions de vie pour le plus grand nombre.

O n hésite de ce fait à associer l'essor du machinisme à une « libération » de l'homme et à affirmer avec Fourastié : « Les machines modernes...

» (citation complète). Introduction Bouleversement des structures sociales par le machinisme, se traduisant souvent par une dégradation des conditions de vie; d'où hésitations à suivre Fourastié lorsqu'il affirme · citation de la phrase à commenter. Première partie : examen de la thèse de Fourastié A .

Refus d'un éloge sans réserves de la machine. Entamer dans l'absolu l'apologie de la machine libératrice relèverait d'une naïveté peu accordée aux réalités. — La création remplacée par la fabrication. La machine produit un grand nombre d'objets dans un temps très court; pas de véritable participation de l'ouvrier à la réalisation de l'objet qui arrive au bout de la chaîne.

Différence avec l'artisan qui conçoit et réalise, et pour qui l'investissement subjectif est beaucoup plus important. — La mécanisation des tâches. L'usage tayloriste de la machine fondé sur sa rentabilisation maximum a introduit : • la parcellisation des tâches (le « travail en miettes »), • la mécanisation des gestes, • les cadences de production. — L'aggravation des conditions de travail.

En particulier pour les femmes et les enfants. • A u XIXe siècle, en A ngleterre : enfants obligés de rester debout devant les fours des verreries même pendant leurs repas. • En France, à la même époque, enfants utilisés pour travailler sous les métiers à soie à cause de leur petite taille; tous difformes lorsqu'ils arrivent à l'âge adulte (les autorités s'émeuvent lorsqu'elles constatent que l'on doit refuser 90 % des jeunes gens issus de ces milieux (canuts de Lyon) au conseil de révision. B.

M ais Fourastié parle de la « machine moderne ». Il ne; parle pas de la machine en général, mais oppose la machine moderne du XXe siècle à celle du XIXe siècle.

La machine moderne supprime la mécanisation des tâches. — Sur le plan physique. La répétition de gestes identiques est supprimée : la machine moderne fait c e s gestes mieux et plus vite; l'automation libère l'homme des tâches répétitives. — Sur le plan intellectuel. Les machines modernes (machines à calculer, ordinateurs) suppriment un grand nombre de tâches mécaniques : — tri et recherche de documents; — établissements de statistiques; calculs divers.

Donc, à première vue : confirmation de la thèse de Fourastié; les reproches qu'on a faits, et que l'on fait encore aujourd'hui, à la machine, concernent la préhistoire de la machine et non son histoire présente et future. Deuxième partie : critique de la thèse de Fourastié Un fait acquis : la profonde différence de nature entre les machines du XIXe siècle et celles du XXe.

Mais : — La machine moderne est loin d'avoir supprimé le travail « bête ». Exemples : le travail des employés de banque s'est à ce point morcelé qu'il a perdu une grande partie de son intérêt.

Le travail d'une perforatrice (préparant des fiches pour un ordinateur) est sans intérêt; il s'agit d'une tâche purement mécanique. — Déplacement du problème de l'ouvrier au technicien. On se contente de former des techniciens dont le savoir en vient rapidement à se limiter aux gestes qu'il faut accomplir : déqualification du technicien comparable à celle de l'ouvrier au moment de l'introduction massive des machines dans l'industrie. « C hez Ford la plupart des régleurs sont désormais des manœuvres promus du rang, parfois issus de la chaîne, affectés à une seule machine et capables de faire face à un nombre strictement limité d'incidents, sept en moyenne » (Friedmann, Où va le travail humain ?). — Le monde de l'automation à 100 % est encore bien lointain.

En fait le domaine de la machine traditionnelle est en extension; car si l'automation fait des progrès, la machine traditionnelle — en particulier dans les pays du Tiers Monde — continue de conquérir de nouveaux secteurs. « I I n'est pas davantage question d'oublier que le secteur des travaux à la chaîne, des tâches répétées et parcellaires, pénibles, psychiquement exténuantes, demeure immense; ce qu'il perd dans les sociétés économiquement évoluées, il semble même le regagner, provisoirement au moins, dans les pays du Tiers Monde aux premières étapes de leur industrialisation » (Friedmann, O ù va le travail humain ?). Si on prend l'expression libère l'homme dans un sens large, on constate que la machine moderne (technologie de pointe) accentue souvent la dépendance du Tiers Monde par rapport à l'Occident, et en ce sens ne constitue pas un facteur de libération.

D'où parfois dans ces pays une préférence pour la machine de type traditionnel.

On pouvait signaler ce point au passage mais sans s'y attarder puisque le problème est posé dans une perspective différente de celle de Fourastié. Conclusion Un fait certain : une évolution des machines qui rend caduques un certain nombre de critiques.

Mais nécessité de ne pas tomber dans un triomphalisme naïf; de nombreux problèmes se sont simplement déplacés.

Nécessité aussi de ne pas limiter les problèmes à des questions purement techniques. Mais conviction que l'homme saura se libérer des techniques en apprenant à les dominer, et qu'elles contribueront à sa libération.. »

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