inconscient
Publié le 25/05/2024
Extrait du document
«
Salvador DALI, Tête raphaëlesque éclatée (1951) - Source :
ArtDot
L’Inconscient
Le sujet humain disloqué ?
Dans ce tableau, DALI rend hommage à la peinture classique en reprenant la forme harmonieuse des
visages peints par Raphaël – célèbre peintre italien de la Renaissance.
Un contraste saisissant oppose le
fond de la tête, formé d’une coupole antique et le premier plan du visage qui semble partir en lambeaux
épars.
DALI, contemporain de FREUD, représente ainsi une tête éclatée, morcelée : le sujet classique maître de lui-même et à la conscience toute-puissante - n’est plus.
L’homme apparaît dorénavant comme
traversé par des forces inconscientes qui lui échappent.
DALI offre ici un contraste entre l’impression
d’éclatement, de chaos et celle d’harmonie.
1
I.
Les figures de l’inconscient
II.
La naissance de la psychanalyse
III.
L’inconscient psychique : la psychanalyse
IV.
L'inconscient psychique selon Freud
V.
L'inconscient contredit-il la liberté ?
VI.
Quel sujet après l’inconscient ?
Citations.
Spinoza et Freud
Texte canonique.
Descartes
Question
Repères.
En acte / En puissance, Exemple / Preuve, Hypothèse / Conséquence / Conclusion, Médiat /
Immédiat, et Origine / Fondement
Les 6 points clés
Gros plan.
Les deux topiques freudiennes
Vidéo.
Faut-il souhaiter l’inconscience ?
Le terme inconscient est construit à partir du préfixe latin in (signifiant « non » ou « contre ») et de conscire (« avoir connaissance de »).
Ce terme peut être pris dans deux sens :
Le second sens est inauguré par la pensée
freudienne et suggère la possibilité d’éléments présents et actifs dans le psychisme,
mais inconnus de la conscience.
La réflexion philosophique interroge surtout cette possibilité pour l’homme d’avoir
des éléments psychiques inconscients,
c’est-à-dire des formes de pensées inconscientes.
Source : Bio.com - Sigmund Freud
I.
Les figures de l’inconscient
Contrairement à ce que pensait la philosophie classique, la conscience n’est pas transparente à ellemême.
Elle semble manipulée de l’extérieur par des forces qu’elle ne contrôle pas et qui conditionnent
ses productions mentales.
Le terme « conscience » provient du latin cum-scientia qui signifie « avec science », « avec savoir », « accompagné de savoir ».
Est conscient ce qui est accompagné de savoir, ce dont nous nous apercevons.
Pour Karl Marx, il s’agit de forces sociales et économiques (le Capital, 1867).
La place d’un groupe au sein
de la société détermine des contenus de conscience et une manière de connaître, d’évaluer et d’agir, ce
2
que Marx appelle une « idéologie ».
Chaque groupe possède une forme de conscience, la « conscience de
classe », dont les contenus sont déterminés par les intérêts des membres de ce groupe.
La « conscience bourgeoise » est la conscience de classe des propriétaires des moyens de production dans
une société capitaliste.
Elle est une « fausse » conscience, une conscience faussée par l’idéologie de la
bourgeoisie.
Toute conscience est conscience de classe et donc fausse conscience !
« À chaque époque, l’idéologie dominante se trouve être
l’idéologie de sa classe économiquement et politiquement dominante.
»
Karl Marx, L’idéologie allemande (1845)
Source : Chatrafrik - 19/03/2012
À la suite de Marx, le sociologue français Pierre Bourdieu considère que chaque individu incorpore des
structures sociales tout en oubliant qu’il les a incorporées (Esquisse d’une théorie de la pratique).
Nos
goûts expriment, souvent à notre insu, une stratégie sociale de distinction, ils affirment ainsi un dégoût
pour un autre groupe social (la Distinction, une Critique sociale du jugement, 1979).
« L’inconscient n’est jamais que l’oubli de l’histoire par l’histoire elle-même produit.
»
Pierre Bourdieu,
Esquisse d’une théorie de la pratique (1972)
Source : France Inter - 17/01/2012
La sociologie doit permettre de prendre conscience des déterminations sociales et économiques qui conditionnent nos actes et nos représentations, pour permettre à l’individu de contrôler ses intérêts sociaux
et de devenir davantage maître de lui-même.
On sait aujourd’hui que lorsque certaines parties du cerveau sont lésées, la conscience de soi et des choses
extérieures s’en trouve affectée.
Il est donc difficile de séparer radicalement âme et corps.
Dans la lignée de Darwin, Nietzsche estime que la conscience s’est développée dans l’organisme humain
pour des raisons de survie et d’adaptation au milieu extérieur.
Nous avions tellement de besoins, ou tellement de faiblesses pour les combler, qu’il nous fallait un « organe » permettant d’inventorier de l’intérieur toutes nos demandes physiques, affectives, etc.
La conscience n’est pas du tout faite pour nous
connaître nous-mêmes, mais pour faire appel, via le langage, aux autres membres de notre espèce (Texte
2.1.
Le gai savoir, 1882, 354).
3
Si la vie est bien l’exécution d'un programme génétique héréditaire, comme l’affirme la biologie contemporaine, jusqu’à quel point les gènes déterminent-ils notre comportement et la trajectoire de notre vie ?
Les découvertes de la biologie ont conduit le phiolosophe Marcel Gauchet à faire l’hypothèse d’un inconscient biologique (l’Inconscient cérébral, 1992).
Il s’agit
des structures génétiques extérieures à la conscience,
qui influent sur nos comportements, comme l’attention, l’intention ou l’émotion, avant même qu’une
conscience ne soit possible et que nous puissions agir
librement.
Certaines formes de schizophrénie, par exemple, semblent dépendre de l’appareil génétique.
Source : Liberation - 01/03/2017
II.
La naissance de la psychanalyse
L'hystérie est une maladie qui se caractérise par de
fortes crises incontrôlables qui donnent lieu à des convulsions, des paralysies temporaires des membres et
troubles de la parole ou de la vision.
Sigmund Freud remarque qu'il ne s'agit pas d'une maladie physique.
Mais les femmes atteintes d'hystérie
n'ont pas conscience de leur problème ou de sa cause.
Freud conclut que l'hystérie trouve son origine dans
une partie de l'esprit qui échappe à la conscience, «
l'inconscient » psychique.
Source : Museerops - Illustration Albert
Londe - Bibliothèque de Toulouse
Les Études sur l’hystérie, publiées en 1895 par FREUD et son ami médecin BREUER, marquent la naissance
de la psychanalyse.
Il s’agit de présenter une nouvelle méthode pour étudier et traiter les symptômes
hystériques.
C’est ici qu’est évoqué pour la première fois le cas Anna O., pseudonyme de Bertha PAPPENHEIM (Texte 2.2 Le cas Anna O, 1895).
Ce qui confirme cette hypothèse est qu'en se fondant sur elle, il est
possible de traiter l'hystérie.
Dans ce cas, résoudre les problèmes psychiques du patient fait disparaître le
symptôme physique.
Ce qui confirme cette hypothèse est qu'en se fondant sur elle, il est possible de
traiter l'hystérie.
Dans ce cas, résoudre les problèmes psychiques du patient fait disparaître le symptôme
physique.
III.
L’inconscient psychique : la psychanalyse
Source : Framepool - 04/11/2013
4
La psychanalyse étudie une autre forme d’inconscient, constitué par l’ensemble des représentations traumatisantes, douloureuses, qui ont été « refoulées », c’est-à-dire rejetées à la conscience.
Sigmund Freud constate que ces représentations reviennent ensuite troubler la conscience et le corps,
en produisant différents symptômes.
Les « névroses » sont les conflits psychiques qui trouvent leur origine dans l’inconscient.
La psychanalyse
est l’analyse de l’esprit, la psyché.
Elle est à la fois la cure analytique, qui soigne les névroses, et la théorie
freudienne, la science de l’inconscient.
La majeure partie de notre vie psychique est inconsciente.
La conscience de soi n’est donc pas une connaissance de soi.
Pourtant, le but de la cure est bien que le patient se connaisse lui-même.
« Là où était le ça, déclare Freud,
le moi doit advenir.
Nous devons donc prendre conscience de ce qui a été refoulé dans l’inconscient pour
prendre possession de notre vie psychique » (Nouvelle suite des conférences d'introduction à la psychanalyse, 1917).
Alors la conscience de soi deviendra une connaissance de soi.
Mais la cure est longue et coûteuse.
Est-elle
vraiment efficace ? Sa démarche est-elle vraiment scientifique ?
« Il doit sans cesse se passer dans ta vie psychique bien plus de
choses qu’il ne peut s’en révéler à ta conscience […].
Le moi
n’est pas maître dans sa propre maison.
»
Sigmund Freud,
Essais de psychanalyse appliquée (1893)
Source : Situación de la Psicoterapia en España y Europa - 12/08/2011 - Dessin Varadanaquez
IV.
L'inconscient psychique selon Freud
Pour FREUD, l'inconscient est la partie non consciente de l'esprit.
C'est l'ensemble des processus mentaux
profonds qui échappent à la conscience, mais qui structurent fortement la vie du sujet.
Source : Le Coup de Phil' #5 - L'inconscient Freudien – YouTube (2014)
5
L'inconscient a trois composants :
① le Ça, qui contient les pulsions qui visent
à se décharger dans le plaisir immédiat ;
② le Surmoi, qui résulte de l'intériorisation
des exigences morales et sociales, et qui a une fonction de censure ;
③ le Moi, qui est la face consciente du psychisme, en rapport avec la réalité.
Source : Wikipédia
Source : Ulysse Philo – L’inconscient
(Texte 2.3.
Sigmund FREUD (1917) Introduction à la psychanalyse)
L'inconscient a un fonctionnement très dynamique et conflictuel.
Les désirs (souvent infantiles) et les pulsions (souvent sexuelles) inconscients cherchent à se réaliser.
Ils forment le contenu latent de la vie psychique.
Cependant, le mécanisme de défense du refoulement les empêche de surgir dans la conscience
et de passer à l'acte.
L'expression directe leur étant interdite, les éléments latents vont revenir perturber
la vie consciente....
»
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