Husserl, « Toute conscience est conscience de quelque chose »
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Thème 265
Husserl, « Toute conscience est conscience de quelque chose »
Indications générales
Husserl (1859-1938) a posé les bases d'une nouvelle philosophie appelée la phénoménologie.
Il s'agit de «faire de
la philosophie une science rigoureuse»: non pas en lui appliquant les méthodes des sciences expérimentales, qui
sont justement jugées trop peu rigoureuses, mais en prenant pour modèle, à la suite de Descartes, la géométrie.
Celle-ci en effet travaille sur de pures idéalités dégagées de la question de leur existence empirique.
C'est cette
suspension de la question de l'existence du monde extérieur qui permet une réflexion véritablement rigoureuse sur
les essences.
Quel est le statut, alors, du rapport de la conscience au monde extérieur? C'est la question de
l'intentionnalité, abordée dans le texte suivant:
Citation
«La perception de cette table est, avant comme après, perception de cette table.
Ainsi, tout état de conscience
en général est, en lui-même, conscience de quelque chose, quoi qu'il en soit de l'existence réelle de cet objet et
quelque abstention que je fasse, dans l'attitude transcendantale qui est la mienne, de la position de cette
existence [...] Le mot intentionnalité ne signifie rien d'autre que cette particularité foncière et générale qu'a la
conscience d'être conscience de quelque chose.» (Méditations cartésiennes, 1929.)
Explication
La «réduction phénoménologique» consiste à renoncer à la naïveté de croire que l'on peut s'interroger sur le
monde directement, sans s'interroger sur la représentation du monde dans la conscience.
Contre l'empirisme,
Husserl se situe dans la suite du «cogito» de Descartes et de la notion de «sujet transcendantal» chez Kant*: il
pose la question des structures de la conscience qui précèdent et rendent possible la constitution d'une
expérience pour moi.
L'«intentionnalité» est la base de cette structure: elle est la structure d'ouverture de la
conscience.
Elle est ce fait décisif, interne à la conscience, que la conscience vise une extériorité à elle.
Husserl
distingue ainsi la «noèse» (l'acte de visée de la conscience) et le «noème» (l'objet intentionnel visé par la
conscience): celui-ci est la forme de l'extériorité au sein de la conscience.
Exemple d'utilisation
Le texte de Husserl propose un mode de résolution de la question du rapport de la conscience au monde: ce
rapport reste énigmatique tant que l'on se représente le monde comme posé devant la conscience, face à elle,
tout en étant d'une nature radicalement hétérogène par rapport à elle.
Ce que Husserl met en évidence, c'est
que c'est la conscience elle-même qui construit les significations du monde extérieur - à commencer par la
signification «extérieur».
Sans la conscience, le monde existerait sans doute, mais il n'aurait aucune signification
assignable.
SUJET TYPE : Comment la conscience peut-elle se représenter le réel ?
Contresens à ne pas commettre
Ne pas confondre l'objet intentionnel et l'objet empirique.
«Toute conscience est conscience de quelque chose»
ne signifie pas qu'il n'y a de conscience que parce qu'il y a des objets extérieurs: la phénoménologie élimine les
objets extérieurs.
C'est ce qui lui permet de mettre en évidence que la notion d'«extériorité» est interne à la
conscience.
«Toute conscience est conscience de quelque chose» définit la conscience comme cette visée vers
une extériorité: elle n'est pas un récepteur, une «tablette de cire» sur laquelle le monde viendrait s'imprimer: elle
façonne elle-même l'opposition intérieur/ extérieur..
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