Husserl: science et histoire
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QUESTIONNAIRE INDICATIF • Qu'est-ce que « la science exclut par principe »? — Selon quel principe ? — Pourquoi ? • Y a-t-il contradiction à écrire « la vérité scientifique, objective » et « les sciences ne laissent valoir comme vrai que ce qui est constatable dans une objectivité de ce type » ? • Pourquoi, selon Husserl, cela amène-t-il à se poser la question de savoir s'il est « possible que le monde et l'être humain aient véritablement un sens si les sciences... »? — Ne pourrait-on objecter qu'il n'y va pas de la « faute » « des sciences » mais de « ce qui est » ? — Qu'objecterait à cela Husserl ? • Qu'est-ce que veut faire apparaître ici Husserl ? — Quel est l'enjeu de ce texte ? — Que pensez-vous de la position et de l'argumentation de Husserl ? • En quoi ce texte a-t-il un intérêt philosophique ?
«
Les questions que la science exclut par principe sont précisément les
questions qui sont les plus brûlantes à notre époque malheureuse pour une
humanité abandonnée aux bouleversements du destin : ce sont les
questions qui portent sur le sens ou l'absence de sens de toute existence
humaine (...) La vérité scientifique, objective, est exclusivement la
constatation de ce que le monde — qu'il s'agisse du monde physique ou du
monde spirituel — est en fait.
Mais est-il possible que le monde et l'être
humain en lui aient véritablement un sens si les sciences ne laissent valoir
comme vrai que ce qui est constatable dans une objectivité de ce type, si
l'histoire n'a rien de plus à nous apprendre que le fait que toutes les formes
du monde de l'esprit, toutes les règles de vie, tous les idéaux, toutes les
normes qui donnèrent à chaque époque aux hommes leur tenue, se forment
comme les ondes fugitives et comme elles à nouveau se défont, qu'il en a
toujours été ainsi et qu'il en sera toujours ainsi, que toujours à nouveau la
raison se changera en déraison et toujours les bienfaits en fléaux ?
QUESTIONNAIRE INDICATIF
• Qu'est-ce que « la science exclut par principe »?
— Selon quel principe ?
— Pourquoi ?
• Y a-t-il contradiction à écrire « la vérité scientifique,
objective » et « les sciences ne laissent valoir comme vrai que ce qui est constatable dans une objectivité de
ce type » ?
• Pourquoi, selon Husserl, cela amène-t-il à se poser la question de savoir s'il est « possible que le monde et
l'être humain aient véritablement un sens si les sciences...
»?
— Ne pourrait-on objecter qu'il n'y va pas de la « faute » « des sciences » mais de « ce qui est » ?
— Qu'objecterait à cela Husserl ?
• Qu'est-ce que veut faire apparaître ici Husserl ?
— Quel est l'enjeu de ce texte ?
— Que pensez-vous de la position et de l'argumentation de Husserl ?
• En quoi ce texte a-t-il un intérêt philosophique ?
L'homme est animé du désir de savoir.
II est le seul être qui s'interroge sur lui-même et sur l'univers qui
l'entoure.
Il ne se contente pas d'être au monde, de vivre ce monde, il lui faut l'expliquer, le comprendre.
Certes, il veut comprendre pour pouvoir agir, découvrir les lois de la nature qui lui permettront de s'en rendre «
maître et possesseur », selon les mots de Descartes, mais aussi et, dirons-nous, surtout pour satisfaire à une
interrogation singulière, surgie du plus profond de lui-même et qu'il ne peut réprimer, source d'inquiétude ou
d'angoisse : « Pourquoi existons-nous ? » Ce qui revient à poser la question du sens du monde en général et
de l'homme en particulier.
Afin d'y répondre, l'homme invente des mythes et des religions: Toutefois, ceux-ci
sont inaptes à _expliquer les lois de la nature.
L'homme se tourne alors vers la science qui l'instruit en effet,
mais, de manière paradoxale, en augmentant son désarroi.
Car la science se construit contre les mythes et les
croyances, contre les présupposés anthropomorphiques grâce auxquels l'homme justifiait le monde et se
justifiait.
Elle les détruit mais ne les remplace pas.
Plus elle explique le monde, plus elle accroît la solitude de
l'homme, lui infligeant, pour chaque nouvelle illusion dissipée, une nouvelle blessure narcissique et
l'abandonnant seul dans un univers déserté et muet.
Si bien que l'homme, après avoir placé en elle toute son
espérance, finit par s'en défier et sombrer dans le scepticisme, voire par retomber dans un irrationalisme dont il
s'était laborieusement dégagé.
La science, en effet, refuse, comme le souligne Husserl dans ce texte, de se
prononcer sur le sens de ce qui est, prétendant que la vérité scientifique se limite à la seule constatation de
ce qui est.
« Les questions que la science exclut par principe, observe Husserl, sont les questions qui portent sur le sens
ou l'absence de sens de toute existence humaine.
» Quel est donc ce principe, ou plutôt quels sont -ces
principes par lesquels la science rejette des questions qu'elle considère comme « philosophiques » ? Ce ne sont
pas en réalité des principes immuables : ils varient selon les diverses sciences et leurs divers états.
Ainsi
l'épistémologie positiviste d'A.
Comte avait .voulu fixer à deux les principes fondamentaux de la science : le
premier était que la science ne porte que sur les phénomènes et non sur la nature ou l'essence des choses ; le
second, que la science renonce à saisir le mode de production des choses, c'est-à-dire la causalité, pour ne
considérer que les lois.
En d'autres termes, la science a pour but de lier entre eux les phénomènes, de les
déterminer les uns par les autres, non de les « expliquer », l'explication relevant de « l'état théologique » ou de
« l'état métaphysique ».
Mais le développement même de-la science a invalidé ces principes, puisqu'il apparaît
qu'elle est nécessairement conduite à expliquer causalement les lois qu'elle a établies, et à rendre compte de la
production des phénomènes à partir de modèles théoriques des structures sous-jacentes aux phénomènes,
comme c'est le cas pour la physique nucléaire.
Le néo-positivisme contemporain (l'empirisme ou le positivisme logiques des penseurs du Cercle de Vienne) a
également voulu établir une césure fondamentale et insurmontable entre problèmes philosophiques et
problèmes scientifiques en posant que les énoncés de la science se ramènent d'une part à des protocoles.
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