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Husserl: le cercle des philosophes

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Les conservateurs, satisfaits dans la tradition, et le cercle des philosophes vont se combattre mutuellement, et leur combat va sûrement se répercuter sur le plan des forces politiques. Dès le début de la philosophie on commence à persécuter, à mépriser les philosophes. Et pourtant les idées sont plus fortes que toutes les forces empiriques. Ici il faut encore faire entrer en ligne de compte un nouveau fait: la philosophie tire sa croissance de son attitude critique universelle, dirigée contre toutes les données préalables de la tradition ; aussi n'est-elle limitée dans son extension par aucune barrière nationale; la simple aptitude à une attitude universelle critique universelle – laquelle, il est vrai, a aussi ses présuppositions – doit être présente à un certain stade de la culture préscientifique. Ainsi la subversion de la culture nationale peut se répandre, d'abord à mesure que la science universelle, elle-même en voie de progrès, devient le bien commun des nations auparavant étrangères l'une à l'autre, et que l'unité d'une communauté scientifique et culturelle traverse de part en part la multiplicité des nations. Husserl

« Les conservateurs, satisfaits dans la tradition, et le cercle des philosophes vont se combattre mutuellement, et leur combat va sûrement se répercuter sur le plan des forces politiques.

Dès le début de la philosophie on commence à persécuter, à mépriser les philosophes.

Et pourtant les idées sont plus fortes que toutes les forces empiriques.

Ici il faut encore faire entrer en ligne de compte un nouveau fait: la philosophie tire sa croissance de son attitude critique universelle, dirigée contre toutes les données préalables de la tradition ; aussi n'est-elle limitée dans son extension par aucune barrière nationale; la simple aptitude à une attitude universelle critique universelle – laquelle, il est vrai, a aussi ses présuppositions – doit être présente à un certain stade de la culture préscientifique.

Ainsi la subversion de la culture nationale peut se répandre, d'abord à mesure que la science universelle, elle-même en voie de progrès, devient le bien commun des nations auparavant étrangères l'une à l'autre, et que l'unité d'une communauté scientifique et culturelle traverse de part en part la multiplicité des nations . POUR DÉMARRER La philosophie, productrice des idées, corrode par la raison critique toute la tradition et finit par faire naître, dans le monde moderne, une communauté internationale scientifique et culturelle.

C'est l'éternel combat des idées contre les données et les forces empiriques qu'illustre ici ce texte de Husserl.

Dans ce combat, les idées sortent toujours victorieuses, nous dit le philosophe, qui rapproche ici science et philosophie pour en faire les piliers de l'esprit moderne. CONSEILS PRATIQUES Dans ce texte, il faut s'attacher longuement aux termes, qui sont souvent lourds de nombreux sous-entendus, comme par exemple les relations entre les conservateurs et la tradition, l'immobilisme qui en découle, la force critique de la philosophie appuyée sur une raison qui rejette les préjugés, l'allusion aux persécutions contre les philosophes (Socrate, etc.), etc.

Une explication minutieuse est indispensable pour bien saisir le sens de ce texte. BIBLIOGRAPHIE HUSSERL, La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale, NRF-Gallimard, pp.

367 sq. Husserl, dans ce texte parle de la philosophie.

Pour cet auteur, la philosophie s'oppose à la tradition.

En dépit du mépris et des persécutions dont elle a toujours fait l'objet, c'est à elle que revient l'ultime victoire; celle des idées vraies sur l'opinion, sur l'inertie des traditions. Développer l'idée selon laquelle la philosophie s'oppose à la tradition.

Vous pouvez prendre l'exemple de Socrate, celui de Galilée. Montrer en quoi la vérité n'a pas de frontière.

Le vrai est une notion universelle.

Une vérité mathématique est la même pour un mathématicien chinois, allemand, français. Expliquer pourquoi l'universalisation de la Raison philosophique entraîne le réveil des cultures nationales.

Les pouvoirs ont mille motifs de diviser pour mieux régner.

Ils n'ont pas intérêts à voir se propager des idées qui se situent au-delà des frontières, dépassent les intérêts nationaux. La philosophie pour Husserl, constitue un progrès constant de la raison.

Elle se situe au-dessus des intérêts nationaux.

Luttant contre une forme de conservatisme, elle est une critique universelle de ce qui, dans la tradition s'oppose aux victoires de l'esprit. C'est en quoi elle est l'objet de mépris et de persécution de la part de ceux qui ont intérêt à défendre des valeurs nationalistes.

Cependant, et l'histoire en est la preuve, c'est toujours la raison, qu'elle soit philosophique ou scientifique, qui finit par l'emporter.

Socrate et Galilée sont entrés dans le panthéon des grands génies de l'humanité, non ceux qui les ont condamnés. HUSSERL (Edmond).

Né à Prossnitz (Moravie) en 1859, mort à Fribourg-en-Brisgau en 1938. Il fit des études de mathématiques, fut le disciple de Franz Brentano et fut professeur à Halle en 1887, à G6ttingen, de 1906 à 1916, et à Fribourg-en-Brisgau de 1916 à 1933, date à laquelle il fut chassé de l'Université, en tant qu'israélite.

Il fit, en 1929, une série de conférences à la Sorbonne.

— Husserl combattit le psychologisme.

Le problème de la connaissance n'est plus primordial ; dans l'ordre cognitif, c'est la perception qui domine, de même que, dans l'ordre objectif, c'est le perçu.

Pour Husserl, « la philosophie est une science » ; elle doit être descriptive.

Son but est une description exhaustive de l'existence.

— Le critère décisif de l'existence, c'est la présence d'une signification à la conscience qui la vise.

La conscience est contemplation, intentionnalité et ouverture. Elle existe« selon un mode d'être qui l'épuise dans la visée de l'autre qu'elle- même».

— La phénoménologie est une méthode :« Elle est un effort pour appréhender, à travers des événements et des s empiriques, des « essences », c'est-à-dire des significations idéales.

Celles-ci sont saisies directement par intuition à l'occasion d'exemples singuliers, étudiés en détail et d'une manière très concrète.

» (Lalande.) Cette méthode comporte deux caractéristiques : l'époché, c'est-à-dire la suspension du jugement, la mise entre parenthèses du problème de l'existence ou de l'inexistence des choses, de l'existence substantielle du monde extérieur.

« Quand il neutralise le monde, le phénoménologue s'aperçoit qu'il n'est pas placé « devant un pur néant ».

Son opération dégage une sphère nouvelle d'existence que peut atteindre une expérience nouvelle, l'expérience transcendantale.

» (Husserl.) L'autre caractéristique est la réduction éïdétique, c'est-à-dire l'élimination des éléments empiriques du donné pour ramener à leurs pures essences objectives les phénomènes donnés à la conscience.

La réduction éïdétique est la substitution de la considération des essences à celle de l'expérience au sens usuel.

— La phénoménologie est aussi un système, et on la désigne du nom de phénoménologie transcendantale.« Elle cherche alors à mettre en lumière le principe ultime de toute réalité.

C omme elle se place au point de vue de la signification, ce principe sera celui par lequel tout prend un sens, l'« ego transcendantal», extérieur au monde, mais tourné vers lui.

Ce sujet pur n'est d'ailleurs pas unique, car il appartient à la signification du monde de s'offrir à une pluralité de sujets.

L'objectivité du monde apparaît ainsi comme une « intersubjectivité transcendantale ».

La reconnaissance du domaine transcendantal et sa description demandent qu'on adopte une attitude difficile à prendre et très différente de l'attitude naturelle : le moment essentiel en est ce que Husserl désigne du nom de « réduction phénoménologique transcendantale ».

(G.

Berger.) — Dans la terminologie husserlienne, le noème est l'objet visé par l'intention connaissante ; c'est le sens qui habite la réalité psychique ; la noèse est l'acte de la conscience tourné vers l'objet ; c'est la réalité psychique concrète.

— Husserl, qui n'eut guère le temps d'achever l'élaboration complète de son système philosophique a eu une influence considérable sur toute la philosophie moderne.. »

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