Hume: Expérience et Causalité
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Thème 461
Hume: Expérience et Causalité
La relation de cause à effet par laquelle l'esprit pose l'existence d'une connexion nécessaire entre deux phénomènes et
tire du présent des conclusions sur l'avenir, est indémontrable : elle ne peut être fondée ni sur l'observation des faits,
qui ne fournit que l'idée de leur conjonction constante, ni sur des raisonnements a priori.
D'où vient alors le principe de
causalité ? Il résulte de l'habitude : l'association répétée de deux phénomènes dans notre expérience passée nous
amène à nous attendre à ce que le premier phénomène s'accompagne toujours du second.
La relation de causalité
n'est donc qu'une croyance, elle n'existe pas dans les faits mais correspond à une tendance naturelle de notre esprit.
1.
La notion d'expérience : impressions et idées
Pour Hume, sont données à l'esprit d'abord des impressions, à savoir des perceptions vives, et en second lieu les idées
qui en sont les copies affaiblies (Traité de la nature humaine).
Au point de départ de sa philosophie, nous rencontrons
donc, non seulement des données élémentaires, mais encore des données qui ne se distinguent que par la manière
dont nous en faisons l'expérience.
Il n'y a pas d'extériorité, celle des choses* dont nous instruisent les sens, ni
d'intériorité, celle de l'esprit quand il réfléchit sur lui-même : il n'y a que l'expérience et ses critères, la vivacité ou la
faiblesse du senti.
2.
La critique de la causalité : la raison comme habitude
Toute la pensée relève alors des relations entre ces données et de la manière dont nous les éprouvons.
C'est dire qu'il
n'y a aucune relation, si ce n'est celles que l'esprit établit.
Ainsi, l'idée de causalité, qui signifie qu'il y a une connexion
nécessaire entre deux choses, la cause et l'effet, n'est pas perçue dans les choses mêmes, mais vient de ce que
l'esprit prend l'habitude de les lier (Enquête sur l'entendement humain).
C'est une simple tendance de l'esprit, une
association spontanée entre ses idées, qui nous fait croire à une causalité que nous n'observons jamais.
"Supposez qu'un homme, pourtant doué des plus puissantes facultés de
réflexion, soit soudain transporté dans ce monde ; il observerait immédiatement,
certes, une continuelle succession d'objets, un événement en suivant un autre ;
mais il serait incapable de découvrir autre chose.
Il serait d'abord incapable, par aucun raisonnement, d'atteindre l'idée de cause
et d'effet, car les pouvoirs particuliers qui accomplissent toutes les opérations
naturelles n'apparaissent jamais aux sens ; et il n'est pas raisonnable de
conclure, uniquement parce qu'un événement en précède un autre dans un seul
cas, que l'un est la cause et l'autre l'effet.
Leur conjonction peut être arbitraire et accidentelle.
Il n'y a pas de raison
d'inférer l'existence de l'un de l'apparition de l'autre.
En un mot, un tel homme, sans plus d'expérience, ne ferait jamais de conjecture
ni de raisonnement sur aucune question de fait ; il ne serait certain de rien
d'autre que de ce qui est immédiatement présent à sa mémoire et à ses sens."
HUME
I - LES TERMES DU SUJET
Le texte comporte deux registres de termes.
D'un côté, "réflexion" et "raisonnement" indiquent des activités
spontanées, qui procèdent de soi.
De l'autre "observation", "sens", "expérience" indiquent ce que nous devons aux données sensibles, à l'extérieur, dans
nos connaissances.
II - ANALYSE DU PROBLÈME
Le problème est un problème classique dans la philosophie de la connaissance : la relation de causalité peut-elle être
connue par simple observation ? Nos sens peuvent-ils nous faire connaître
un fait ?
Quelles sont les limites du pouvoir de la raison, s'agissant de la connaissance des questions de fait ? Peut-on s'en
remettre à la raison seule pour connaître ?
De telles questions sont au coeur du débat entre empirisme et rationalisme.
III - LES GRANDES LIGNES DE RÉFLEXION.
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