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HOBBES

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L'universalité d'un même nom donné à plusieurs choses est cause que les hommes ont cru que ces choses étaient universelles elles-mêmes, et ont soutenu sérieusement qu'outre Pierre, Jean et le reste des hommes existants qui ont été ou qui seront dans le monde il devait encore y avoir quelque autre chose que nous appelons l'homme en général ; ils se sont trompés en prenant la dénomination générale ou universelle pour la chose qu'elle signifie. En effet lorsque quelqu'un demande à un peintre de lui faire la peinture d'un homme ou de l'homme en général, il ne lui demande que de choisir tel homme dont il voudra tracer la figure, et celui-ci sera forcé de copier un des hommes qui ont été, qui sont ou qui seront, dont aucun n'est homme en général. Mais lorsque quelqu'un demande à ce peintre de lui peindre le Roi ou toute autre personne particulière, il borne le peintre à représenter uniquement la personne dont il a fait choix. Il est donc évident qu'il n'y a rien d'universel que les noms, qui pour cette raison sont appelés indéfinis, parce que nous ne les limitons point nous-mêmes, et que nous laissons à celui qui nous entend la liberté de les appliquer, au lieu qu'un nom particulier est restreint à une seule chose parmi le grand nombre de celles qu'il signifie, comme il arrive lorsque nous disons cet homme en le montrant ou en le désignant sous le nom qui lui est propre. HOBBES

« L'universalité d'un même nom donné à plusieurs choses est cause que les hommes ont cru que ces choses étaient universelles elles-mêmes, et ont soutenu sérieusement qu'outre Pierre, Jean et le reste des hommes existants qui ont été ou qui seront dans le monde il devait encore y avoir quelque autre chose que nous appelons l'homme en général ; ils se sont trompés en prenant la dénomination générale ou universelle pour la chose qu'elle signifie.

En effet lorsque quelqu'un demande à un peintre de lui faire la peinture d'un homme ou de l'homme en général, il ne lui demande que de choisir tel homme dont il voudra tracer la figure, et celui-ci sera forcé de copier un des hommes qui ont été, qui sont ou qui seront, dont aucun n'est homme en général.

Mais lorsque quelqu'un demande à ce peintre de lui peindre le Roi ou toute autre personne particulière, il borne le peintre à représenter uniquement la personne dont il a fait choix.

Il est donc évident qu'il n'y a rien d'universel que les noms, qui pour cette raison sont appelés indéfinis, parce que nous ne les limitons point nous-mêmes, et que nous laissons à celui qui nous entend la liberté de les appliquer, au lieu qu'un nom particulier est restreint à une seule chose parmi le grand nombre de celles qu'il signifie, comme il arrive lorsque nous disons cet homme en le montrant ou en le désignant sous le nom qui lui est propre. Le thème et la thèse • Thème : réflexion sur l'essence des noms, à partir d'une étude de la façon dont la langue organise l'expérience vécue et distingue les significations. • Thèse: l'universalité d'un nom qui se rapporte à une classe de choses ayant des points communs ne signifie en aucun cas que l'universalité existe au sein des choses elles-mêmes. Analyse de la construction du texte Le texte comporte quatre phrases.

La première constitue le premier moment, la seconde et la troisième le deuxième moment, la quatrième la fin du texte. • Premier moment : explication génétique de l'illusion « réaliste » (prêter réalité à) par laquelle l'universalité, en fait construite par l'opération de dénomination (qui réunit sous un même nom des choses ayant des points communs essentiels), est posée comme existant dans les choses. • Deuxième moment (phrases 2 et 3) : illustration à partir d'un exemple à la fois de la thèse nominaliste, propre à Hobbes, et de la critique génétique de la thèse réaliste. Thèse nominaliste : qui met l'accent sur le rôle des noms dans la structuration mentale du réel. Critique génétique : démarche qui consiste à expliciter le processus par lequel se produit l'illusion dont procède la thèse réfutée. Le peintre qui copie un modèle ne peut jamais copier qu'une réalité particulière, même si, par une illusion propre au langage, on croit lui faire reproduire l'homme en général. • Troisième moment (dernière phrase) : affirmation positive de la thèse nominaliste de Hobbes : l'universalité existe dans les noms et pas dans les choses.

Thèse confirmée, selon l'auteur, par l'usage des noms indéfinis. Travail préalable sur le texte : • Thème : réflexion sur l'essence des noms, à partir d'une étude de la façon dont la langue organise l'expérience vécue et distingue les significations. • Thèse: l'universalité d'un nom qui se rapporte à une classe de choses ayant des points communs ne signifie en aucun cas que l'universalité existe au sein des choses elles-mêmes. Analyse de la construction du texte : Le texte comporte quatre phrases.

La première constitue le premier moment, la seconde et la troisième le deuxième moment, la quatrième la fin du texte. • Premier moment : explication génétique de l'illusion « réaliste » (prêter réalité à) par laquelle l'universalité, en fait construite par l'opération de dénomination (qui réunit sous un même nom des choses ayant des points communs essentiels), est posée comme existant dans les choses.. »

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