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Heidegger: La technique

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« Thème 490 Heidegger: La technique 1.

Le projet cartésien Pour Heidegger, l'ère moderne réalise le projet cartésien de maîtrise et de domination de la nature.

Elle est l'ère où se manifeste dans toute son ampleur la technique, la mobilisation de toutes les forces en vue d'une exploitation.

Toute la nature est devenue, non plus objet de contemplation ou de pensée, mais un fonds exploitable et calculable, y compris l'homme lui-même qui n'en est que le gérant.

Ainsi, le Rhin, dont le poète savait dire le mystère, n'est plus qu'une énergie électrique potentielle, qu'une source d'énergie sommée de se livrer (La Question de la technique). 2.

La signification de la technique Cette description du monde technique n'est pas, pour Heidegger, l'occasion de s'inquiéter pour l'homme, au sens où il le croirait menacé par des catastrophes, mais de diagnostiquer un nouveau rapport de l'homme à l'Être qui s'annonce. D'une part, l'étant, l'ensemble de ce qui est, est sommé de se livrer sous une forme calculable (ainsi, le scientifique questionne tel ou tel phénomène pour en obtenir une maîtrise mathématique) ; d'autre part, l'homme lui-même est sommé d'étendre sa main ordonnatrice, de tout planifier et soumettre à ses calculs.

Le danger de la technique est l'illusion qu'elle suscite chez l'homme de pouvoir se rencontrer lui-même dans ce qui est, et donc de ne jamais pouvoir exister authentiquement. HEIDEGGER : DIRE "OUI" ET "NON" À LA TECHNIQUE Le développement accéléré et envahissant de la technique dans le monde moderne oblige à repenser les rapports que l'homme entretient avec elle : primitivement instrument de l'homme, la technique semble en effet en passe de faire de l'homme son instrument.

Aussi est-ce au moyen de se libérer de la technique tout en l'utilisant que nous invite à réfléchir Heidegger. « Nous pouvons utiliser les objets techniques et nous en servir normalement, mais en même temps, nous en libérer, de sorte qu'à tout moment nous conservions nos distances à leur égard.

Nous pouvons faire usage des objets techniques comme il faut qu'on en use.

Mais nous pouvons, du même coup, les laisser à eux-mêmes comme ne nous atteignant pas dans ce que nous avons de plus intime et de plus propre.

Nous pouvons dire "oui" à l'emploi indispensable des objets techniques et nous pouvons en même temps lui dire "non", en ce sens que nous les empêchions de nous accaparer et ainsi de fausser, brouiller et finalement de vider notre être.

Mais si nous disons ainsi à la fois "oui" et "non" aux objets techniques, notre rapport au monde technique ne devient-il pas ambigu et incertain ? Tout au contraire.

Notre rapport au monde technique devient, d'une façon merveilleuse, simple et paisible.

» ordre des idées 1) Une idée centrale : Nous pouvons utiliser les objets techniques sans être asservis par eux. 2) Explicitation : Nous pouvons utiliser ces objets en les maîtrisant, c'est-à-dire - en les maintenant dans leur statut d'objet, c'est-à-dire séparés de nous-mêmes, n'atteignant pas notre être, notre intimité ; - en veillant à ce qu'il nous accaparent pas, qu'ils ne réduisent pas notre liberté. 3) Remarque finale : Une telle attitude vis-à-vis de la technique n'est nullement ambiguë ni conflictuelle, mais tout au contraire simple et paisible.. »

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