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Heidegger: La science et la technique

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« la conception instrumentale et anthropologique de la technique »  On a coutume de définir la technique comme l'aptitude proprement humaine à fabriquer et à utiliser des outils. On la réduit ainsi à un dispositif instrumental. À la manière de l'outil, on considère alors la technique comme un ensemble de moyens mis en place par l'homme pour parvenir à des fins utiles. Cette définition est certainement exacte, mais elle ne nous dit rien sur l'essence de la technique.  

« « la conception instrumentale et anthropologique de la technique » On a coutume de définir la technique comme l'aptitude proprement humaine à fabriquer et à utiliser des outils.

On la réduit ainsi à un dispositif instrumental. À la manière de l'outil, on considère alors la technique comme un ensemble de moyens mis en place par l'homme pour parvenir à des fins utiles.

Cette définition est certainement exacte, mais elle ne nous dit rien sur l'essence de la technique. Technique et poétique La notion de technique provient du terme grec technè qui s'oppose à celui de phusis, « nature », et qui fait référence à tout mode de production dont le principe se trouve dans la pensée de l'homme.

Le mot grec pour désigner la production est celui de poièsis qui est à l'origine du mot français « poésie ».

Est poiètique tout processus par lequel quelque chose est révélé.

La nature elle-même est poièsis par exemple dans le processus de germination puis de floraison de la plante. « La technique n'est pas seulement un moyen : elle est un mode du dévoilement » Si la technique appartient au domaine de la production, alors elle a aussi à voir avec la question de la vérité.

Du moins si on entend ces termes avec une oreille grecque.

Car le terme grec pour désigner la vérité est celui d'alètheia qui signifie littéralement « dévoilement ».

L'artisan qui façonne un objet révèle dans une matière une forme et une finalité.

Il fait passer cette forme et cette finalité de l'état latent à l'état manifeste. Le dévoilement qui caractérise la technique moderne a changé de nature par rapport aux techniques artisanales Il est une mise en demeure adressée à la nature pour qu'elle nous livre toutes ses richesses afin que nous les soumettions à une exploitation optimale.

La terre ne nous apparaît plus que comme un entrepôt, un fonds de ressources à exploiter.

Il en allait tout autrement dans les techniques traditionnelles qui usaient de la nature sans pour autant prétendre à s'approprier ses forces ni tenter d'en optimiser l'usage. En se vouant de manière exclusive au développement technique, l'homme se soumet lui-même à un impératif qui est celui de l'arraisonnement Sciences et techniques obéissent à un destin commun qui est celui de la rationalité.

Le principe fondateur de celle-ci est le principe de raison selon lequel l'homme doit rendre raison de tout ce qui est.

L'homme se trouve soumis à un impératif dont il ne perçoit plus l'origine.

Il est alors exposé à un danger suprême : celui de perdre toute possibilité d'entendre le sens d'être autrement que dans son acception technique.

Pour la technique, le réel est un fonds destiné à l'arraisonnement. La question de la technique □ Heidegger aborde la quest ion de la t echnique dans le cadre d'une interrogat io n sur la modernit é.

La t echnique est ce qui caractéris e le s temps modernes, plus encore que la science physico-mathématique issue de Galilée.

Heidegger envisage la technique du point de vue de sa signification métaphysique.

La technique révèle le type de rapport que l'humanité moderne entretient avec le monde. □ Or, ce q ui d éfinit la tec hnique mod erne, c'est qu'e lle es t « mise e n demeure » et « arraisonnement » de la nature.

La nature, et plus généraleme nt tout ce qui est.

l'homme y compris, est envisagé comme fonds disponible, stock, réservoir de forces dont il faut s'emparer.

La science moderne elle-même participe de ce projet, en rendant le monde calculable, programmable, prévisible. □ Mais alors, si la tec hnique domine tout ce qui es t, p lus rien ne peut a ppara ît re, d it H eidegge r.

L'enjeu sera alors de promouvoir un aut re mode de rapport à l'être, libéré de l'emprise de la technique. La question de la technique □ Heidegger aborde la quest ion de la t echnique dans le cadre d'une interrogat io n sur la modernit é.

La t echnique est ce qui caractéris e le s temps modernes, plus encore que la science physico-mathématique issue de Galilée.

Heidegger envisage la technique du point de vue de sa signification métaphysique.

La technique révèle le type de rapport que l'humanité moderne entretient avec le monde. □ Or, ce q ui d éfinit la tec hnique mod erne, c'est qu'e lle es t « mise e n demeure » et « arraisonnement » de la nature.

La nature, et plus généraleme nt tout ce qui est.

l'homme y compris, est envisagé comme fonds disponible, stock, réservoir de forces dont il faut s'emparer.

La science moderne elle-même participe de ce projet, en rendant le monde calculable, programmable, prévisible. □ Mais alors, si la tec hnique domine tout ce qui es t, p lus rien ne peut a ppara ît re, d it H eidegge r.

L'enjeu sera alors de promouvoir un aut re mode de rapport à l'être, libéré de l'emprise de la technique. Pour l'opinion commune, rien de plus opposé et divergent que la métaphysique et la technique.

La spéculation abstraite d'un côté, l'action utilitaire de l'autre.

Qu'est-ce qui peut donc faire dire, comme Heidegger le répète, que la technique est l'accomplissement de la métaphysique? Souvenons-nous (ce n'est pas si ancien): la métaphysique est oubli de l'être.

Tout ceux qui, comme Nietzsche, ont prétendu la dépasser ou la renverser n'ont en réalité fait que la prolonger.

Qu'est-ce, en effet, que la volonté de puissance, sinon un moyen de congédier l'être en prétendant donner un nom pour la totalité de l'étant? La technique n'a pas affaire à l'être non plus mais aux étants.

Contrairement à ce que nous pourrions croire sur la foi de l'identité du nom, le barrage sur le Rhin n'a pas affaire au même fleuve que celui pour lequel le poète Hölderlin avait écrit un hymne, de même que la lune chantée par Li Tai Po n'est pas celle sur laquelle les Américains ont débarqué un jour d'été.

En instrumentalisant les étants, la technique aggrave par sa violence l'oubli de l'être caractéristique de la métaphysique.. »

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