Aide en Philo

HEGEL : rien de grand sans passion

Extrait du document

Pour HEGEL, l'histoire est le lieu de réalisation de l'Esprit qui prend progressivement conscience de lui-même, de son universalité et de sa liberté (de même qu'un individu prend conscience de ce qu'il est, à travers des échecs, des désillusions, des progrès). Or, cette réalisation progressive se fait dans des peuples réels où les individus sont conduits par leurs passions et leurs intérêts privés. Mais, pour Hegel, ceux-ci ne sont que les détours particuliers à travers lesquels l'histoire progresse vers l'universel.

« HEGEL : rien de grand sans passion La passion est une ruse de la Raison, le moyen dont use la Raison absolue pour faire progresser l'Histoire vers sa propre réalisation en s'arrachant à ses déterminations particulières.

Dans la passion, en effet, l'homme « se projette sur un objectif avec toutes les fibres intérieures de son vouloir et concentre dans ce but ses forces et tous ses besoins ». Et c'est parce que le grand homme est passionné qu'il « ne se disperse pas dans une multitude d'objectifs, mais est entièrement voué à la fin qui est sa véritable fin ».

Les passions humaines constituent donc l'élément actif de l'histoire, celui qui met en branle les événements de portée universelle.

Aussi peut-on dire que « rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion ». HEGEL (Friedrich-Georg-Wilhelm).

Né à Stuttgart en 1770, mort à Berlin en 1831. Il fit des études de théologie et de philosophie à Tübingen, où il eut pour condisciples Hölderlin et Schelling.

Il fut précepteur à Berne de 1793 à 1796, puis à Francfort de 1797 à 1800.

En 1801, il devient privat-dozent à l'Université d'Iéna puis, les événements militaires interrompirent son enseigne- ment, et il rédigea une gazette de province.

En 1808, il fut nommé proviseur et professeur de philosophie au lycée classique de Nuremberg.

De 1816 à 1818, il enseigna la philosophie à l'Université de Heidelberg ; enfin.

à Berlin, de 1818 à sa mort.

due à une épidémie de choléra.

Peu de philosophes ont eu une influence aussi considérable que celle qu'exerça Hegel. Peu aussi furent plus systématiques dans l'expression de leur pensée.

L'idéalisme hégélien part d'une conception de la totalité.

Le Tout est l'unité des opposés, la non-contradiction.

Mais la réalité est contradictoire, parce qu'elle est vivante, et vice versa.

L'étude du développement des notions universelles qui déterminent la pensée, constitue la logique.

Réel et rationnel (la réalité est raisonnable et le raisonnable est réel), être et pensée, se concilient dans l'idée, principe unique et universel.

L'idée, c'est l'unité de l'existence et du concept.

« Nous réserverons l'expression Idée au concept objectif ou réel, et nous la distinguerons du concept lui-même, et plus encore de la simple représentation.

» Le développement de l'Idée détermine l'être. La science étudie ce développement la logique en précise les lois, qui sont la contradiction et la conciliation des contraires.

Le mouvement de l'idée, qui se traduit par la marche de la pensée, procède par trois étapes successives : la thèse, l'antithèse qui est sa proposition con- traire, et la synthèse, qui concilie les deux, les dépasse.« La synthèse, qui concilie les opposés, ne les nie pas.» Ce mouvement de la pensée est la dialectique.

Le développement dialectique de l'idée engendre la Nature (qui est le développe- ment du monde réel extérieur à l'idée) et l'Esprit ; il explique l'ordre et la suite nécessaire des choses.

La philosophie de l'Esprit, selon Hegel, se divise en trois parties : l'esprit subjectif (anthropologie, phénoménologie, psychologie), l'esprit objectif (droit, moralité, moeurs) et l'esprit absolu (art, religion, philosophie).

L'Esprit est l'intériorisation de la Nature.

On retrouve dans les trois notions d'Idée, de Nature et d'Esprit, le schéma parfait de la dialectique. L'Idée est la pensée absolue, pure et immatérielle.

La Nature est sa dissolution, dans l'es- pace et dans le temps.

L'Esprit est le retour de l'absolu sur lui-même ; il devient la pensée existant pour elle-même.

Hegel définit l'histoire « le développement de l'esprit universel dans le temps ».

L'État représente alors l'idée ; les individus ne sont que les accidents de sa substance.

Les guerres conduisent à la synthèse, qui est la réalisation de l'idée.

L'histoire a un sens dernier, auquel contribuent le passé et le présent.

Ce qui réussit est bien.

La force est le symbole du droit.

C'est certainement par sa philosophie de l'histoire —« la philosophie est compréhension du devenir » — que Hegel a laissé libre cours aux plus diverses interprétations.

L'hégélianisme de droite (représenté de nos jours par M.

H.

Niel) effectue un retour vers un théisme chrétien traditionnel ; c'est le courant qui se développa surtout en Angleterre, avec Bradley et Boyce.

L'hégélianisme de gauche (que M.

A.

Kojève représente actuellement) s'est orienté vers l'athéisme.

Il connut une grande faveur en Allemagne et en Russie, avec Feuerbach, Karl Marx et A.

Herzen.

On peut dire que les chrétiens traditionnels, les athées, les conservateurs, les socialistes, les humanitaristes ou les révolutionnaires se réclament tous de Hegel.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles