HEGEL: «L'État, comme réalité en acte de la volonté substantielle, [...] est le rationnel en soi et pour soi [...] dans lequel la liberté obtient sa valeur suprême.»
Extrait du document
«
Thème 375
HEGEL: «L'État, comme réalité en acte de la volonté substantielle, [...] est le rationnel en soi et
pour soi [...] dans lequel la liberté obtient sa valeur suprême.»
Il n'y a de liberté véritable que dans et par l'État.
«L'État, comme réalité en acte de la volonté substantielle, [...] est le rationnel en soi et pour soi [...] dans
lequel la liberté obtient sa valeur suprême.
» Hegel, Principes de la philosophie du droit (1821).
• Hegel se situe ici dans la lignée d'Aristote, pour qui l'homme ne réalise sa nature d'homme que dans la cité:
c'est dans l'État que l'esprit de l'homme s'objective, sort de sa subjectivité restreinte pour se hausser au
niveau de la collectivité et de l'histoire.
Par l'État, l'homme parvient au-delà de sa simple individualité.
• C'est pourquoi ce n'est que dans et par l'État que l'homme réalise vraiment sa liberté.
Cela peut paraître
paradoxal, puisque l'État impose ses lois à l'individu.
Mais le rôle de l'État n'est pas seulement répressif: c'est
l'État qui fait de l'individu un sujet de droit.
Dans les Principes de la philosophie du Droit, Hegel définit l'État comme unité réelle d'une nation.
L'État ne résulte pas de la libre
association des individus.
Au contraire, ceux-ci ne sont libres que s'ils sont soumis à l'autorité d'un État qui seul confère un sens à leur
existence.
Problématique.
Le but de l'État n'est pas de défendre les intérêts individuels.
Au contraire, les individus n'existent que par l'État.
Seule compte en effet
l'existence objective et universelle.
Or, l'universel n'est accessible que par l'État.
Enjeux.
La rationalité de l'État réside dans l'union des libertés subjectives qui se déploient dans la liberté objective de l'État.
Les conditions
historiques concrètes des États ne nous apprennent rien sur l'essence du concept d'État qui seule compte.
HEGEL (Friedrich-Georg-Wilhelm).
Né à Stuttgart en 1770, mort à Berlin en 1831.
Il fit des études de théologie et de philosophie à Tübingen, où il eut pour condisciples Hölderlin et Schelling.
Il fut précepteur à Berne de
1793 à 1796, puis à Francfort de 1797 à 1800.
En 1801, il devient privat-dozent à l'Université d'Iéna puis, les événements militaires
interrompirent son enseigne- ment, et il rédigea une gazette de province.
En 1808, il fut nommé proviseur et professeur de philosophie au
lycée classique de Nuremberg.
De 1816 à 1818, il enseigna la philosophie à l'Université de Heidelberg ; enfin.
à Berlin, de 1818 à sa mort.
due à une épidémie de choléra.
Peu de philosophes ont eu une influence aussi considérable que celle qu'exerça Hegel.
Peu aussi furent
plus systématiques dans l'expression de leur pensée.
L'idéalisme hégélien part d'une conception de la totalité.
Le Tout est l'unité des
opposés, la non-contradiction.
Mais la réalité est contradictoire, parce qu'elle est vivante, et vice versa.
L'étude du développement des
notions universelles qui déterminent la pensée, constitue la logique.
Réel et rationnel (la réalité est raisonnable et le raisonnable est réel),
être et pensée, se concilient dans l'idée, principe unique et universel.
L'idée, c'est l'unité de l'existence et du concept.
« Nous réserverons
l'expression Idée au concept objectif ou réel, et nous la distinguerons du concept lui-même, et plus encore de la simple représentation.
»
Le développement de l'Idée détermine l'être.
La science étudie ce développement la logique en précise les lois, qui sont la contradiction et
la conciliation des contraires.
Le mouvement de l'idée, qui se traduit par la marche de la pensée, procède par trois étapes successives : la
thèse, l'antithèse qui est sa proposition con- traire, et la synthèse, qui concilie les deux, les dépasse.« La synthèse, qui concilie les
opposés, ne les nie pas.» Ce mouvement de la pensée est la dialectique.
Le développement dialectique de l'idée engendre la Nature (qui
est le développe- ment du monde réel extérieur à l'idée) et l'Esprit ; il explique l'ordre et la suite nécessaire des choses.
La philosophie de
l'Esprit, selon Hegel, se divise en trois parties : l'esprit subjectif (anthropologie, phénoménologie, psychologie), l'esprit objectif (droit,
moralité, moeurs) et l'esprit absolu (art, religion, philosophie).
L'Esprit est l'intériorisation de la Nature.
On retrouve dans les trois notions
d'Idée, de Nature et d'Esprit, le schéma parfait de la dialectique.
L'Idée est la pensée absolue, pure et immatérielle.
La Nature est sa
dissolution, dans l'es- pace et dans le temps.
L'Esprit est le retour de l'absolu sur lui-même ; il devient la pensée existant pour elle-même.
Hegel définit l'histoire « le développement de l'esprit universel dans le temps ».
L'État représente alors l'idée ; les individus ne sont que
les accidents de sa substance.
Les guerres conduisent à la synthèse, qui est la réalisation de l'idée.
L'histoire a un sens dernier, auquel
contribuent le passé et le présent.
Ce qui réussit est bien.
La force est le symbole du droit.
C'est certainement par sa philosophie de
l'histoire —« la philosophie est compréhension du devenir » — que Hegel a laissé libre cours aux plus diverses interprétations.
L'hégélianisme de droite (représenté de nos jours par M.
H.
Niel) effectue un retour vers un théisme chrétien traditionnel ; c'est le courant
qui se développa surtout en Angleterre, avec Bradley et Boyce.
L'hégélianisme de gauche (que M.
A.
Kojève représente actuellement)
s'est orienté vers l'athéisme.
Il connut une grande faveur en Allemagne et en Russie, avec Feuerbach, Karl Marx et A.
Herzen.
On peut
dire que les chrétiens traditionnels, les athées, les conservateurs, les socialistes, les humanitaristes ou les révolutionnaires se réclament
tous de Hegel..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- HEGEL: «L'État, comme réalité en acte de la volonté substantielle, [...] est le rationnel en soi et pour soi [...] dans lequel la liberté obtient sa valeur suprême.»
- Hegel et la liberté
- Hegel et la liberté
- HEGEL: « [L'histoire] n'est que l'image et l'acte de la raison.»
- DESCARTES: «II n'y a que la volonté, ou liberté de décision, que j'expérimente si grande en moi que je n'ai idée d'aucune autre plus grande.»