HEGEL: Les choses de la nature
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Descartes pose une conscience de soi innée et automatique en tant qu’elle accompagne toutes nos pensées. Il arrive à la définir ainsi au terme d’un exercice de pensée qu’est le doute, si on s’en réfère au cheminent intellectuel de la première des Méditations Métaphysiques. Or justement ce mouvement réflexif du doute présuppose son résultat. Mais pour atteindre ce résultat, il a fallu passer par tout un parcours intellectuel qu’il a fallu se donner. Autrement dit nous naissons pas automatiquement avec cette conscience de soi : il faut donc parcourir un mouvement pour y arriver. Mais alors comment devient-on conscient de soi? Hegel répond à cette question par le fait que la conscience n’est pas une réalité donnée immédiatement à l’homme, comme un savoir spontané de son identité, mais est une construction temporelle qui met l’esprit en jeu doublement : l’introspection et les actes que nous faisons extérieurement sur la matière. Hegel développe cela en trois temps à l’intérieur de son texte : de « Les choses de la nature (... ) être pour soi », il affirme la dualité de la nature humaine, à savoir que l’homme a comme toute chose une origine naturelle, mais qu’il est aussi « esprit », c’est-à-dire pensée de soi-même. Ensuite, il poursuit son analyse, de « Cette conscience de soi (... )ses propres déterminations », en distinguant deux mouvements distincts, mais liés entre eux pour acquérir cette « conscience de soi ». C’est l’idée que l’homme doit se représenter lui-même par un acte d’identification purement interne ; mais le second montre qu’il s’agit aussi, pour lui, de se reconnaître dans les résultats de son travail sur les choses de la nature. Enfin, il illustre son propos, de « Il y parvient (... ) de sa propre activité », en donnant l’exemple d’un jeu enfantin ; il l’explique comme mouvement par lequel l’enfant exprime le besoin d’acquérir par l’action sur l’extérieur, la conscience de sa réalité.
«
PRESENTATION de "ESTHETIQUE" DE HEGEL
Publiées à titre posthume en 1832, les Leçons d'esthétique reprennent les cours professés par Hegel (17701831) à l'université de Berlin de 1818 à 1829.
Dans cette introduction, l'auteur défend le projet d'une
philosophie de l'art : « mode de manifestation particulier de l'esprit » (I, I, 2), l'art doit faire l'objet d'une
étude rationnelle, seule à même d'en ressaisir la signification.
Depuis le milieu du siècle, l'esthétique suscite
de nombreux débats portant sur la définition de son objet : le problème est de savoir si l'idée de beau a un
fondement objectif, auquel cas l'esthétique peut la déterminer rationnellement, ou un fondement subjectif,
auquel cas l'esthétique devient l'analyse du sentiment de plaisir ou du jugement de goût.
Hegel rompt avec
ses prédécesseurs en redéfinissant l'esthétique comme la science du beau artistique : en comprenant le
beau comme une oeuvre de l'esprit qui se donne une forme sensible pour se révéler à lui-même, il s'agit de
réconcilier la sensibilité et la raison, la subjectivité et l'objectivité.
"Les choses de la nature se contentent d'être, elles sont simples, ne sont
qu'une fois, mais l'homme, en tant que conscience, se dédouble : il est
une fois, mais il est pour lui-même.
Il chasse devant lui ce qu'il est ; il se
contemple, se représente lui-même [...] Cette conscience de lui-même,
l'homme l'acquiert de deux manières : théoriquement, en prenant
conscience de ce qu'il est intérieurement, de tous les mouvements de son
âme, de toutes les nuances de ses sentiments, en cherchant à se
représenter à lui-même, tel qu'il se découvre par la pensée, et à se
reconnaître dans cette représentation qu'il offre à ses propres yeux.
Mais
l'homme est également engagé dans des rapports pratiques avec le
monde extérieur, et de ces rapports naît également le besoin de
transformer ce monde, comme lui-même, dans la mesure où il en fait
partie, en lui imprimant son cachet personnel.
Et il le fait pour encore se
reconnaître lui-même dans la forme des choses, pour jouir de lui-même
comme d'une réalité extérieure.
On saisit déjà cette tendance dans les
premières impulsions de l'enfant : il veut voir des choses dont il soit luimême l'auteur, et s'il lance des pierres dans l'eau, c'est pour voir ces cercles qui se forment et qui
sont son oeuvre dans laquelle il retrouve comme un reflet de lui-même.
Ceci s'observe [...] jusqu'à
cette sorte de reproduction de soi qu'est une oeuvre d'art." HEGEL
CORRECTION DU COMMENTAIRE
DE TEXTE
portant sur le texte de HEGEL, tiré
de Esthétique
Introduction :
Descartes pose une conscience de soi innée et automatique en tant qu'elle accompagne toutes nos
pensées.
Il arrive à la définir ainsi au terme d'un exercice de pensée qu'est le doute, si on s'en
réfère au cheminent intellectuel de la première des Méditations Métaphysiques.
Or justement ce
mouvement réflexif du doute présuppose son résultat.
Mais pour atteindre ce résultat, il a fallu
passer par tout un parcours intellectuel qu'il a fallu se donner.
Autrement dit nous naissons pas
automatiquement avec cette conscience de soi : il faut donc parcourir un mouvement pour y arriver.
Mais alors comment devient-on conscient de soi? Hegel répond à cette question par le fait que la
conscience n'est pas une réalité donnée immédiatement à l'homme, comme un savoir spontané de son
identité, mais est une construction temporelle qui met l'esprit en jeu doublement : l'introspection et
les actes que nous faisons extérieurement sur la matière.
Hegel développe cela en trois temps à.
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