Hegel: La phénoménologie de l'esprit
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Thème 470
Hegel: La phénoménologie de l'esprit
1.
L'expérience de la conscience
Dans Phénoménologie de l'esprit, Hegel décrit le progrès de la conscience, sa formation à
travers une série d'expériences.
La conscience part de la certitude sensible pour se
découvrir comme conscience, puis conscience de soi, raison et enfin esprit.
2.
Essence et concept
Pour Hegel, le concept n'est pas séparable de l'existence : ainsi, pour comprendre par
exemple ce qu'est le concept de Dieu, il faut prendre en compte l'ensemble de ses
manifestations dans l'histoire.
L'essence d'une chose n'est pas une abstraction
intemporelle, mais l'unité du concept et de l'existence : ainsi, le christianisme peut être
considéré comme la religion absolument vraie, parce qu'il a opéré à travers le Christ une
synthèse entre la nature humaine et la nature divine, et se donne pour fin la réconciliation
entre Dieu et le monde.
Un Dieu qui ne se révélerait pas à l'homme resterait abstrait et donc imparfait.
Seul l'esprit
incarné dans l'histoire peut être dit concret.
HEGEL (Friedrich-Georg-Wilhelm).
Né à Stuttgart en 1770, mort à Berlin en 1831.
Il fit des études de théologie et de philosophie à Tübingen, où il eut pour condisciples Hölderlin et Schelling.
Il fut
précepteur à Berne de 1793 à 1796, puis à Francfort de 1797 à 1800.
En 1801, il devient privat-dozent à l'Université
d'Iéna puis, les événements militaires interrompirent son enseigne- ment, et il rédigea une gazette de province.
En
1808, il fut nommé proviseur et professeur de philosophie au lycée classique de Nuremberg.
De 1816 à 1818, il enseigna
la philosophie à l'Université de Heidelberg ; enfin.
à Berlin, de 1818 à sa mort.
due à une épidémie de choléra.
Peu de
philosophes ont eu une influence aussi considérable que celle qu'exerça Hegel.
Peu aussi furent plus systématiques
dans l'expression de leur pensée.
L'idéalisme hégélien part d'une conception de la totalité.
Le Tout est l'unité des
opposés, la non-contradiction.
Mais la réalité est contradictoire, parce qu'elle est vivante, et vice versa.
L'étude du
développement des notions universelles qui déterminent la pensée, constitue la logique.
Réel et rationnel (la réalité est
raisonnable et le raisonnable est réel), être et pensée, se concilient dans l'idée, principe unique et universel.
L'idée,
c'est l'unité de l'existence et du concept.
« Nous réserverons l'expression Idée au concept objectif ou réel, et nous la
distinguerons du concept lui-même, et plus encore de la simple représentation.
» Le développement de l'Idée détermine
l'être.
La science étudie ce développement la logique en précise les lois, qui sont la contradiction et la conciliation des
contraires.
Le mouvement de l'idée, qui se traduit par la marche de la pensée, procède par trois étapes successives :
la thèse, l'antithèse qui est sa proposition con- traire, et la synthèse, qui concilie les deux, les dépasse.« La synthèse,
qui concilie les opposés, ne les nie pas.» Ce mouvement de la pensée est la dialectique.
Le développement dialectique
de l'idée engendre la Nature (qui est le développe- ment du monde réel extérieur à l'idée) et l'Esprit ; il explique l'ordre
et la suite nécessaire des choses.
La philosophie de l'Esprit, selon Hegel, se divise en trois parties : l'esprit subjectif
(anthropologie, phénoménologie, psychologie), l'esprit objectif (droit, moralité, moeurs) et l'esprit absolu (art, religion,
philosophie).
L'Esprit est l'intériorisation de la Nature.
On retrouve dans les trois notions d'Idée, de Nature et d'Esprit,
le schéma parfait de la dialectique.
L'Idée est la pensée absolue, pure et immatérielle.
La Nature est sa dissolution,
dans l'es- pace et dans le temps.
L'Esprit est le retour de l'absolu sur lui-même ; il devient la pensée existant pour ellemême.
Hegel définit l'histoire « le développement de l'esprit universel dans le temps ».
L'État représente alors l'idée ;
les individus ne sont que les accidents de sa substance.
Les guerres conduisent à la synthèse, qui est la réalisation de
l'idée.
L'histoire a un sens dernier, auquel contribuent le passé et le présent.
Ce qui réussit est bien.
La force est le
symbole du droit.
C'est certainement par sa philosophie de l'histoire —« la philosophie est compréhension du devenir »
— que Hegel a laissé libre cours aux plus diverses interprétations.
L'hégélianisme de droite (représenté de nos jours par
M.
H.
Niel) effectue un retour vers un théisme chrétien traditionnel ; c'est le courant qui se développa surtout en
Angleterre, avec Bradley et Boyce.
L'hégélianisme de gauche (que M.
A.
Kojève représente actuellement) s'est orienté
vers l'athéisme.
Il connut une grande faveur en Allemagne et en Russie, avec Feuerbach, Karl Marx et A.
Herzen.
On
peut dire que les chrétiens traditionnels, les athées, les conservateurs, les socialistes, les humanitaristes ou les
révolutionnaires se réclament tous de Hegel..
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