FREUD: Une violente répression d'instincts
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Une violente répression d'instincts puissants exercée de l'extérieur n'apporte jamais
pour résultat l'extinction ou la domination de ceux-ci, mais occasionne un refoulement
qui installe la propension à entrer ultérieurement, dans la névrose.
La psychanalyse a
souvent eu l'occasion d'apprendre à quel point la sévérité indubitablement sans
discernement de l'éducation participe à la production de la maladie nerveuse, ou au prix
de quel préjudice de la capacité d'agir et de la capacité de jouir la normalité exigée est
acquise.
Elle peut aussi enseigner quelle précieuse contribution à la formation du
caractère fournissent ces instincts asociaux et pervers de l'enfant, s'ils ne sont pas
soumis au refoulement, mais sont écartés par le processus dénommé sublimation de
leurs buts primitifs vers des buts plus précieux.
Nos meilleures vertus sont nées comme
formations réactionnelles et sublimations sur l'humus de nos plus mauvaises
dispositions.
L'éducation devrait se garder soigneusement de combler ces sources de
forces fécondes et se borner à favoriser les processus par lesquels ces énergies sont
conduites vers le bon chemin.
Le texte comporte le découpage suivant:
Idée n° 1 (Affirmation de base) : Une violente répression d'instincts puissants exercée de l'extérieur
n'apporte jamais pour résultat l'extinction ou la domination de ceux-ci, mais occasionne un
refoulement qui installe la propension à entrer ultérieurement, dans la névrose.
Première partie
(Or) Idée n° 2 (diagnostic) : La psychanalyse a souvent eu l'occasion d'apprendre à quel point la sévérité indubitablement sans
discernement de l'éducation participe à la production de la maladie nerveuse, ou au prix de quel préjudice de la capacité d'agir et de la
capacité de jouir la normalité exigée est acquise.
Idée n° 3 (« remède » proposé) : Elle peut aussi enseigner quelle précieuse contribution à la formation du caractère fournissent ces
instincts asociaux et pervers de l'enfant, s'ils ne sont pas soumis au refoulement, mais sont écartés par le processus dénommé
sublimation de leurs buts primitifs vers des buts plus précieux.
Deuxième partie
(Ainsi) Idée n° 4 (conséquence 1) : Nos meilleures vertus sont nées comme formations réactionnelles et sublimations sur l'humus de nos
plus mauvaises dispositions.
(Par conséquent) Idée n° 5 (conséquence 2) : L'éducation devrait se garder soigneusement de combler ces sources de forces fécondes et
se borner à favoriser les processus par lesquels ces énergies sont conduites vers le bon chemin.
THÈSE : L'approche psychanalytique de l'origine des névroses montre l'implication de l'éducation dans leur formation et relie un
mécanisme de transformation des instincts (la sublimation) à la santé du sujet.
Dans ce texte S.
Freud tente de ramener à une source commune ce qu'il nomme « la maladie nerveuse » (la névrose) et les « meilleures
vertus » de l'individu (ses qualités socialement appréciées).
Cette « réduction » à un facteur commun des aspects les plus éloignés de la
personnalité, n'est possible que par le rappel du processus qui, puisant à la même source (la libido comme ensemble de pulsions) se
retourne contre le sujet lui-même (le refoulement) quand son éducation ne lui a pas permis de l'employer pour transformer en « buts plus
précieux » (comportements et visées connotés positivement par l'échelle des valeurs de la société à laquelle appartient le sujet) : c'est la
sublimation.
Sublimation et refoulement sont les deux destins opposés d'un même flux énergétique qui est visiblement « neutre » dans un
premier temps.
De sorte que le problème qui se pose ici est bien celui du rôle déterminant de l'éducation dans l'institution, chez l'individu, d'une tendance
à refouler ou à sublimer ses pulsions.
Ce problème serait efficacement discuté en adoptant un point de vue critique qui mettrait la psychanalyse freudienne en tant que théorie
éducative, en demeure de dire plus précisément par quelles dispositions éducatives et sous quelles formes la sublimation peut être
favorisée chez l'individu alors qu'elle ne rate jamais une occasion de montrer que le refoulement n'est pas seulement un mécanisme
pathogène mais aussi la condition d'une vie sociale.
FREUD (Sigmund).
Né à Freiberg (Moravie), en 1856, mort à Londres en 1939.
Agrégé de neuropathologie en 1885, il suivit à Paris les cours de Charcot et s'intéressa à l'étude de l'hystérie.
Il fonda en 1910
l'Association Psychanalytique Internationale.
Il fit une série de cours aux États-Unis, devint professeur et, en 1920, professeur
extraordinaire à l'Université de Vienne.
Il dut quitter l'Autriche en 1938.
- L'apport incalculable de Freud à l'histoire de la pensée consiste
dans la création de la psychanalyse, qui est à la fois une psychothérapeutique, une « psychologie abyssale» exploratrice de l'inconscient
et une théorie psychologique.
- Les composants psychiques de la personnalité sont : le moi, le ça et le surmoi.
L'inconscient est un
système structuré, qui se révèle par les rêves, les actes manqués.
Freud a insisté sur le rôle de la sexualité dans les conflits de
l'inconscient, les refoulements et les complexes.
Freud a eu l'immense mérite d'écarter« la dangereuse psychose de la dissimulation ».
Oeuvres principales : Etudes sur l'hystérie (en coll.
avec Breuer, 1895), La science des rêves (1900), Psychopathologie de la vie
quotidienne (1904), Trois essais sur la théorie de la sexualité (1905), Totem et Tabou (1913), Au-delà du principe du plaisir (1920),
Psychologie des masses et analyse du Moi (1921), Le Moi et le Soi (1923), Inhibitions, symptômes et angoisses (1926), Le malaise de la
civilisation (1930), Leçons d'introduction à la psychanalyse (1932), Moïse et le monothéisme (1939)..
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