FREUD: le principe du plaisir détermine le but de la vie
Extrait du document
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On le voit, c'est simplement le principe du plaisir qui détermine le but de la vie, qui
gouverne dès l'origine les opérations de l'appareil psychique : aucun doute ne peut
subsister quant à son utilité, et pourtant l'univers entier cherche querelle à son
programme.
On serait tenté de dire qu'il n'est point entré dans le plan de la
"Création" que l'homme soit "heureux".
Ce qu'on nomme bonheur, au sens le plus
strict, résulte d'une satisfaction plutôt soudaine de besoins ayant atteint une haute
tension, et n'est possible de par sa nature que sous forme de phénomène
épisodique.
Toute persistance d'une situation qu'a fait désirer le principe de plaisir
n'engendre qu'un bien-être assez tiède ; nous sommes ainsi faits que seul le
contraste est capable de nous dispenser une jouissance intense.
Tous les hommes recherchent le bonheur, disait déjà Aristote.
Mais que recherchent-ils
sous ce mot ? Dons un constat qui peut paraître pessimiste, Freud montre que l'idée même
d'un état de satisfaction durable est contradictoire, puisqu'elle ne peut résulter que de
changements successifs.
Problématique.
Les hommes sont gouvernés par le principe de plaisir, tendance qui les pousse à chercher le plaisir et à fuir la douleur.
Ainsi, le désir est la manifestation d'une tension psychique, et le plaisir est la disparition de cette tension, qui procure
l'apaisement.
Dès lors, le schéma psychologique désir-plaisir ne peut pas rendre compte de l'idée philosophique de
bonheur, qui pourrait bien, de ce fait, n'être qu'une illusion.
Enjeux.
Freud définit le bonheur comme un état de satisfaction qui par là ressemble au plaisir.
Or, les sagesses antiques, tout
comme Spinoza, voyaient dans la béatitude un état de contentement de l'âme qui, s'il peut en effet s'appuyer sur la
positivité de plaisirs riches et alternés, les dépasse cependant en les intégrant dans une expérience de conscience plus
large, associée à une attitude contemplative.
Introduction :
Ce texte issu de l’ouvrage Malaise dans la civilisation de Freud traite essentiellement de l’origine du besoin du
religieux ainsi que du fondement de la culture comme renoncement pulsionnel.
C’est en ce sens qu’il apparaît alors
essentiel à Freud d’étudier le psychisme humain pour en comprendre le mécanisme mais surtout ici de comprendre d’où
se tire cette volonté du bonheur et le malaise que créé notre assure d’un malheur évident en tant que contrainte mise
au bonheur.
C’est pourquoi il apparaît essentiel de comprendre le mécanisme du principe de plaisir qui sera bientôt mit
en concurrence avec le principe de réalité.
En ce sens, le texte se présente essentiellement comme définitoire se
concentrant sur trois points primordiaux : le rôle premier du principe de plaisir (1ère partie : du début de l’extrait à « et
pourtant l'univers entier [...] cherche querelle à son programme », la nature éphémère du bonheur (2nd partie : « On
serait tenté de dire qu'il n'est point entré dans le plan de la "Création" » à « et n'est possible de par sa nature que
sous forme de phénomène épisodique », finalement, le rôle essentiel de la nouveauté dans le plaisir (3ème partie, de
« Toute persistance d'une situation qu'a fait désirer le principe de plaisir n'engendre qu'un bien-être assez tiède » à la
fin de l’extrait).
C’est suivant ces trois moments que nous entendons rendre compte du texte.
I – La gouvernance
a) Freud en recherchant les causes, les buts et les aspirations des hommes dans l’entreprise de leur vie fait du
principe de plaisir le moteur essentiel de cette recherche du bonheur que tout le monde désir.
Le principe de plaisir est
un trait essentiel du psychisme et trouve son premier sens dans le « ça ».
En ce sens, le principe du plaisir est
intrinsèquement lié à la volonté et à la puissance de désir de l’homme.
Il est ce vers quoi l’homme veut tendre et ce
dont il aspire.
En ce sens, l’homme fait de cette recherche du plaisir l’essentiel de sa définition du bonheur qui est une
satisfaction complète et durable dans une jouissance intense.
Le bonheur se définit alors suivant une modalité
hédonistique puisque c’est le plaisir qui le constitue.
Freud ne s’interroge pas ici pour soulever éventuellement le
paradoxe qu’il y aurait à penser un bonheur hédoniste, le plaisir étant pas essence éphémère alors que le bonheur doit
être durable.
b) Ainsi le principe de plaisir s’oppose au principe de réalité qui lui n’est pas le moyen du désir mais justement la.
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