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Freud et Nietzsche: De l'importance de l'oubli

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« Dans La Généalogie de la morale, Nietzsche a montré que l'oubli n'est pas une faculté passive qui résulte de l'inertie du psychisme, de ses fatigues ou de sa faiblesse.

L'oubli est un pouvoir actif d'enrayement.

Il correspond à la phase de "digestion psychique" des événements, comparable à celle de la digestion organique des aliments auxquels nous ne pensons plus une fois absorbés.

L'oubli est l'effet d'une assimilation.

C'est un temps mort durant lequel se fait table rase ou place nette pour les choses nouvelles et plus nobles : "La faculté active d'oubli est une sorte de gardienne, de surveillante chargée de maintenir l'ordre psychique, la tranquillité, l'étiquette." Des sentiments comme le bonheur, la sérénité, l'espérance, la fierté ou la jouissance de l'instant présent ne pourraient exister sans la faculté d'oubli.

Freud de son côté a souligné le caractère vital de l'oubli des événements pénibles et désagréables.

C'est spontanément que l'inconscient oppose une résistance aux souvenirs d'impressions ou à la représentation d'idées pénibles.

Pour l'inconscient, l'oubli est un instinct de défense comparable au réflexe de fuite face au danger.

S'il est souvent difficile d'effacer de sa mémoire des sentiments de remords et de culpabilité, s'il est vrai que l'oubli n'est jamais volontaire, il faut supposer une "économie" dans l'organisation du psychisme humain, où l'oubli de certains événements sert l'intégrité de l'ensemble.

Parfois tenu en échec par des instances plus puissantes qui cherchent à réaliser leurs buts, l'oubli s'opère par un déplacement d'objet.

Si l'événement douloureux n'est pas oublié, l'oubli sera transféré sur les circonstances ou des objets qui y sont liés, montrant qu'il réalise par là un véritable "travail".. »

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