Fiches bac philo terminale
Publié le 25/05/2024
Extrait du document
«
Vérité / Raison
Platon, République 7 ( Allégorie de la Caverne)
Il y a une opposition entre le fait de croire et le fait de savoir.
Savoir, c’est avoir une
croyance vraie justifiée.
Platon, avec son allégorie de la Caverne, peut illustrer cette
distinction.
Imaginons des hommes enfermés dans une caverne depuis leur naissance,
voyant des ombres projetées par un feu à l’entrée de la caverne : ils prendront ces
ombres pour les objets eux-mêmes, ils croiront ainsi savoir mais seront en réalité dans
l’illusion.
Pour savoir, il leur faudrait sortir de la caverne, accéder au monde du jour, et
« voir le Soleil » en face, comme le fait l’un d’entre eux dans le scénario proposé par
Platon, et qui est celui qui pratique la philosophie.
Ce soleil, pour Platon, est le symbole de ce qu’il nomme le Souverain Bien, c’est-à-dire
tout à la fois le Vrai (théorique) et le Bien (pratique).
L’homme qui use de sa raison sort de
l’illusion (qui enferme sa conscience), se dirige vers le vrai, devient libre et heureux par la
connaissance du vrai, et fais le bien par la vertu.
L’homme qui reste dans l’illusion en
revanche ne sait rien, il se fait diriger par les autres ou par ses propres désirs, il n’est pas
libre, il se trompe et devient potentiellement méchant et malheureux.
Ainsi, le Vrai et le
Bien communiquent: l’un ne va pas sans l’autre.
Sextus Empiricus, Etudes pyrrhoniennes (Le scepticisme radical)
Les hommes ne voient pas les choses telles qu’elles sont mais telles qu’elles leur
apparaissent.
Sextus Empiricus a ainsi une conception relativiste de la connaissance : il n’y
a pas de savoir de l’être mais un croire lié aux apparences.
Les hommes pensent savoir
mais ils jugent en fonction de leurs états du moment, de leurs dispositions, s’attachant à
ce qu’ils ressentent en priorité.
C’est ce que pensait Platon à l’égard des hommes dans la
caverne, plongés dans le sensible, mais ici, il n’y a nulle sortie possible…le croire règne
définitivement, le savoir est défait.
En effet, lorsque les hommes veulent user de la raison pour convaincre autrui, la raison
s’avère impuissante.
C’est la même idée chez Agrippa, autre sceptique radical: il y a un
trilemme de la connaissance qui rend celle-ci impossible : pour prouver une proposition
A, soit je tombe dans la régression à l’infini, soit je prouve A par lui-même dans un cercle
logique, soit je m’arrête à une proposition B que je considère comme absolument vraie
de façon dogmatique…Aucune de ces solutions n’est satisfaisante.
La régression à l’infini
rend l’édifice du savoir infondé, le cercle logique est une erreur logique, et l’arrêt
dogmatique est une insulte à la raison, sommée de ne plus questionner.
Donc il n’y a pas
de savoirs absolus, juste des croyances, qui ne peuvent suffire pour convaincre.
Einstein ( la montre fermée)
Les concepts scientifiques doivent donc être en accord avec les données de l’expérience,
mais ils la dépassent, car plusieurs théories très différentes peuvent être en accord avec
les données d’expérience.
Une théorie propose une manière de modéliser le monde, et
plusieurs modèles sont possibles.
C’est comme une montre fermée, dont on ne pourrait
connaitre le mécanisme intérieur.
On peut faire différentes hypothèses sur ce mécanisme,
en accord avec les observations des aiguilles.
Kant disait que nous ne connaissons pas les
choses-en-soi, telles qu’elles sont en elles-mêmes (l’essence des choses), mais seulement
la manière dont elles nous apparaissent (les phénomènes observables).
Ce n’est pas une
raison pour devenir un sceptique radical, car si les choses-en-soi nous échappent, on peut
établir un savoir objectif des phénomènes.
Pour Einstein, des théories peuvent être en
concurrence, mais il y a un progrès théorique, dans la mesure où une théorie peut
expliquer un plus grand nombre de phénomènes observables.
Ainsi une théorie est
scientifique car elle est la meilleure théorie disponible (c’est l’inférence à la meilleure
explication: une théorie est scientifique car elle explique et prédit plus).
On parle de vérisimilitude au lieu de vérité: une théorie est véri-similaire quand elle est en accord avec les
données et permet une explication/prédiction.
Ce n’est pas une correspondance mais
une similitude.
Liberté / Raison
Thomas d’Aquin (défense du libre-arbitre)
Pour Thomas d’Aquin, l’homme possède la raison là où l’animal possède l’instinct.
Mais
par l’instinct, l’animal est soumis au déterminisme alors que par la raison, l’homme est
libre.
En effet, l’animal agit en étant soumis aux lois de la Nature: l’animal a bien une
liberté d’action mais pas de libre-arbitre, ce qui signifierait une liberté de sa volonté.
Pour
Thomas d’Aquin, il n’est donc pas vraiment libre.
Si l’animal fait ce qu’il veut, il veut
nécessairement, et il est ainsi le « jouet » des instincts qui gouvernent sa volonté.
En
revanche, l’homme peut juger avant d’agir, il n’est pas soumis à une quelconque loi de la
Nature, il peut faire, pour une même situation, des choix opposés, là on l’instinct dicte à
l’animal sa réponse.
Ainsi, pour l’homme il y a de la contingence, et non de la nécessité :
je fais advenir une chose par mon choix qui EST mais qui aurait pu NE PAS ETRE.
Grace à
la raison, l’homme possède donc le libre- arbitre: il est puissance de choix véritable.
Descartes, principes de la philosophie (l’homme perdu en forêt)
Pour Descartes, l’homme est un sujet s’il est un agent conscient, libre et responsable.
Or
l’homme possède un libre-arbitre, il est libre dans sa volonté.
L’expérience interne que
chacun fait de l’usage de sa volonté suffit: je m’éprouve comme sujet de choix, lorsque je
choisis une chose plutôt qu’une autre.
Cependant, ce qui compte n’est pas tant le librearbitre que son bon usage.
La volonté doit être généreuse: une fois que j’ai pris une
décision, en contexte d’incertitude, je dois me tenir à cette volonté, car toujours changer
d’avis est le propre des hommes irrationnels qui ne savent rien faire de leurs vies.
C’est
l’image de l’homme perdu en forêt, qui ne peut sortir qu’en étant généreux - c’est-à-dire
ferme - dans sa volonté (ce qui ne veut pas dire qu’il faille être incapable de changer
d’avis si une information rationnelle apparait, mais sans cette information, il doit se tenir à
ce qu’il a décidé, aller « droit » pour être sûr de « sortir »…)
Spinoza, Ethique (la liberté comme puissance d’être et d’agir)
Pour Spinoza, le libre-arbitre n’existe pas, mais la liberté existe.
Nous connaissons nos
désirs mais nous ignorons les causes qui les déterminent.
Nous nous croyons libres de
choisir mais nos choix sont déterminés.
Mais tout dépend du type de déterminisme à
l’oeuvre.
Si j’agis conformément à ma nature, selon ma propre nécessité, je suis libre, car
alors j’accrois ma puissance d’agir: je comprends mes relations au monde et je peux agir
sur elles, en exprimant ce que je suis.
Si j’agis selon des causes extérieures, qui me font
perdre ma propre puissance d’agir, je perds en liberté.
La liberté est donc une affaire de
degré et de puissance: être libre, c’est agir selon sa propre nécessité.
Pour Spinoza, l’homme soumis à la passion n’est pas libre, mais il y a des passions qui ne
me soumettent pas: les passions joyeuses me font gagner en puissance et sont donc
rationnelles, elles accroissent ma puissance d’être.
Liberté/Conscience/Inconscient
Sartre, l’Etre est le néant ( l’homme est donation de sens)
L’homme est liberté.
Même si on croit qu’il y a des causes, des situations, qui me font agir
nécessairement, c’est faux.
Car c’est toujours moi qui donne sens au monde de telle
manière à ce que telle chose apparaisse comme une contrainte, etc.
Pour un individu, un
rocher difficile peut le contraindre à ne pas gravir une montagne, mais c’est encore le
marcheur qui fait signifier ainsi le rocher.
Pour un autre, ce pourrait être une stimulation
pour au contraire la gravir.
On peut encore objecter que tout dépend de mes capacités,
mais c’est encore moi qui leur donne un sens en fonction de mes projets.
Donc l’homme
comme conscience, en étant libre donation de sens à partir du projet qu’il est, est libre.
Ainsi, l’existence précède l’essence: pour Sartre, rien ne me fige dans l’être.
Ce que je
suis (ce qu’on appellera faussement « ma nature ») dépend de ce que je fais (ce que je
décide librement de faire de moi-même).
Mais les hommes ont tendance à réduire les
autres au statut d’objet: cette objectivation des autres est une manière de leur retirer leur
liberté première ( « il fait cela car il est ainsi...
»).
Pour être libre, il faut donc refuser ce
regard objectivant, et s’assumer comme liberté, c’est-à-dire comme projet.
Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion ( image des plantes
aquatiques)
L’homme est conscience, mais la conscience de soi demeure superficielle.
Nous
n’apercevons de nous-mêmes que la surface, non les milles nuances de notre moi, qui est
le « moi profond ».
Il y a en effet pour Bergson deux moi, le moi social, celui qui tisse des
liens avec les autres,....
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